Jean VARENNE
docteur ès lettres, professeur à l'université de Lyon-III
AGNI
Divinité de la religion védique qui personnifie le feu (en sanskrit, agni : feu). Plusieurs « éléments » naturels (l'eau, la terre, l'air, etc.) tiennent une place importante dans la mythologie et le culte védiques, conjointement avec des « objets » cosmiques (le Soleil, la Lune, les rivières) et des « puissances » quasi abstraites (le temps, l'amour, la pensée, l'empire). Au t […] Lire la suite
AHURA MAZDĀ
La religion iranienne ancienne place au sommet de son panthéon un dieu qu'elle nomme Ahura Mazdā (le Seigneur sage) et dont la réforme zoroastrienne (vers le ~ viie s.) fit le souverain unique de la création. La comparaison avec les autres mythologies indo-européennes, et particulièrement avec celle du Véda, montre qu'il s'agissait à l'origine d'un di […] Lire la suite
ALFASSA MIRA dite LA MÈRE (1878-1973)
L'âshram de Shrî Aurobindo était dirigé depuis 1926 par une femme que les disciples vénéraient comme une incarnation de la Mère divine. On ne l'appelait donc que « Mère », et depuis la mort du maître (1950) elle assumait également la fonction d'inspiratrice spirituelle, qui à l'origine était dévolue à Shrî Aurobindo. Juive d'origine égyptienne, Mira Alfassa était française ; née à Paris en 1878, e […] Lire la suite
AMARU
L'une des œuvres majeures de la poésie lyrique sanskrite porte le nom d'Amaru-Shataka (amaruśataka), c'est-à-dire les « Cent Poèmes attribués à Amaru ». Il s'agit d'une série de strophes de mètres variés, dont chacune tend à l'autonomie, comme il est de règle en sanskrit, qui sont composées et disposées selon un art parfait et visent à susciter chez le lecte […] Lire la suite
ANĀHITĀ
Les écrivains grecs, qui furent les premiers à donner un témoignage extérieur sur la religion iranienne ancienne, parlent tous du culte d'une déesse qu'ils comparent soit à Athéna, soit à Aphrodite. Il s'agit d'Anāhitā à laquelle un hymne important (le Cinquième Yasht) est consacré dans l'Avesta. Son domaine semble couvrir les trois fonctions de la prospérité […] Lire la suite
ANQUETIL-DUPERRON ABRAHAM HYACINTHE (1731-1805)
Orientaliste français qui révéla à l'Europe les livres sacrés du zoroastrisme et de l'hindouisme. La curiosité des Européens pour les civilisations anciennes d'Orient (Perse, Inde...) date des premières découvertes de Marco Polo et de Vasco de Gama ; accrue au cours des siècles, elle entraîna Anquetil-Duperron […] Lire la suite
APSARA
Génies intermédiaires du panthéon védique organisé selon une structure hiérarchique à trois niveaux : au sommet, les grands dieux, souverains du domaine cosmique (Indra, Varuna, Vishnu, etc.) ; en dessous d'eux, des dieux secondaires qui assistent les précédents dans leurs fonctions (par exemple Agni, qui préside au sacrif […] Lire la suite
ĀRAṆYAKA
Mot sanskrit qui veut dire « forestier » et qui, au pluriel, désigne une classe de textes védiques, en prose ou en vers, destinés à l'enseignement de rites secrets et à l'herméneutique de cette liturgie marginale. Souvent d'ailleurs, le rituel est supposé connu, et les spéculations théologiques y prennent la première place : de ce point de vue, les Āraṇyaka sont très proches des Upaniṣads qui les […] Lire la suite
ARYAMAN
Nom d'un dieu hindou qui apparaît dans les parties les plus archaïques du Véda (Veda), certains hymnes du Rig-Véda (Ṛgveda) datant du début du ~ IIe millénaire. Quelques formules rituelles associent ce dieu à Mitra et à Bhaga, mais la mythologie qui le concerne […] Lire la suite
ĀRYA-SAMĀJ
Expression sanskrite qui veut dire « Société aryenne », Ārya-Samāj désigne un des mouvements réformateurs les plus originaux qui se manifestèrent au xixe siècle à l'intérieur de l'hindouisme. Son fondateur, Mūla Shankar, qui prit plus tard le nom de Dayānanda Sarasvatī (1824-1883), appartenait à une famille d […] Lire la suite
ASANGA (entre IVe et VIe s.)
Parmi les maîtres les plus célèbres du bouddhisme de tendance mahāyāna, les deux frères Asanga et Vasubandhu, originaires du nord-ouest de l'Inde (région de Pashāwar), occupent une place importante. Asanga, l'aîné, est tenu pour le fondateur de l'école vijnānavāda, selon laquelle la réalité absolue n'est « rien d'autre que pensée » (vijnāna : « discernement » ; ou […] Lire la suite
ASURA
Les dieux du panthéon védique sont divisés en deux classes : les dévas et les asuras (prononcer : assoura). Le premier terme dérive de la racine div-, qui désigne la lumière du ciel diurne ; le second signifie « souffles de vie ». Il s'agit donc de deux mots également dignes d'évoquer les puissances célestes qui gouvernent la vie des créatures. Et, pourtant, cette division de l […] Lire la suite
AŚVIN ou ASHVIN
Les Indiens védiques croyaient à l'intervention, au moment où le jour va paraître, de deux dieux jumeaux chevauchant dans le ciel (de là vient leur nom de « cavaliers », les Aśvin, sans doute pour ouvrir le passage à la déesse Uśas : Aurore). Le caractère hypothétique de cette interprétation tient au fait que le Veda, tou […] Lire la suite
ATHARVA-VEDA
La dernière des quatre grandes divisions du Veda. Elle occupe une place à part : alors que les trois autres ne sont désignées que par référence à leur contenu (le Sāma-Veda, par exemple, est « cette partie du Veda qui concerne le chant liturgique — saman »), l'Atharva-Veda (Atharvaveda) doit son nom à une famille (d'aille […] Lire la suite
BHAGA
Le Veda dans ses parties les plus archaïques (dans certains hymnes du Rig-Veda qui remontent au début du ~ IIe millénaire) associe au dieu Mitra deux divinités secondaires : Aryaman et Bhaga. Le premier a la responsabilité de la communauté aryenne (en sanskrit, […] Lire la suite
BHĀRATA NĀṬYA-ŚĀSTRA DE
Héros éponyme de l'Inde, fils du roi Dushyanta (ou Dushmanta), de la dynastie « lunaire » des Pauravas, et de la belle Shakuntala, fille de l'ermite Vishvamitra, Bhārata aurait été suivant la tradition le premier souverain universel de l'Inde. Ses trois « fils », ou descendants par Shantanu roi d'Hastināpura, sont : Dhritarāshtra, dit Kuru, né aveugle, Pāndu, le « pâle », et le sage Vidura. Des de […] Lire la suite
BHARTṚHARI (VIe s.?)
L'un des meilleurs poètes lyriques de l'Inde ancienne, d'expression sanskrite, Bhartṛhari (Bhartrihari) est mal connu ; on le situe avec quelque probabilité au vie siècle. Le pèlerin chinois Yijing, qui visita l'Inde au viie siècle, parle de lui comme d'un bouddhiste, cependant que d'autres traditions en […] Lire la suite
BHAVABHŪTI (VIIIe s.)
L'art dramatique indien d'expression sanskrite est dominé par le nom de Kâlidâsa (peut-être du ive s.), mais la gloire de celui-ci a suscité toute une lignée de poètes désireux de l'égaler, sinon de le surpasser. Le plus important de ces continuateurs est Bhavabhûti (Bhavabhūti), un brahmane de haute culture qui fit carrière à la cour du roi Yashivarm […] Lire la suite
BHIKṢU
Nom donné à ceux des hindous qui, pour obtenir la délivrance (moksha, [ṃoksa], c'est-à-dire le « salut »), décident de renoncer au monde et se doivent de ne plus rien posséder qu'un bâton pour s'aider dans leur marche et un bol pour recueillir les aumônes. On les nomme encore sâdhus (sādhu : « saint »), samnyâsins (saṃnyāsi […] Lire la suite
BODHISATTVA
Le terme sanskrit bodhisattva désigne des êtres (sattva), humains ou divins, qui ont atteint l'état d'éveil (bodhi). Ils devraient donc porter logiquement le nom de buddha (« éveillé ») et être à jamais libérés des contingences existentielles. Le bouddhisme cependant, spécialement sous sa forme du « Grand Chemin » (Mahāyāna), enseigne que certains buddhas su […] Lire la suite
BRĀHMAṆA
Le Veda contient essentiellement trois types de textes : des poèmes et des strophes isolées, qui ensemble constituent ce que l'on nomme chandas (poésie) ; des formules rituelles (yajus) ; enfin, de longs développements en prose, de caractère spéculatif. C'est à ces derniers qu'est réservé le nom de brāhmana (textes concer […] Lire la suite
BRAHMA-SŪTRA
Pour chacun des six darshana (« points de vue ») qui, ensemble, constituent la tradition philosophique de l'Inde brahmanique, le texte de base est une chaîne (sūtra) de propositions elliptiques, formant en quelque sorte le sommaire de la doctrine de l'école. Le Vedānta ne fait pas exception : à l'origine du développement de ce système, on trouve les Brahma-S […] Lire la suite
BRĀHMO SAMĀJ
Nom donné par son fondateur à l'un des puissants courants réformateurs qui se sont manifestés depuis le début du xixe siècle au sein de l'hindouisme. De telles tendances ont toujours existé en Inde, notamment avec les prédications de Chaitanya et de Kabīr (xve s. […] Lire la suite
BUDDHI
Le terme sanskrit « buddhi » désigne l'intelligence dans la psychologie de l'hindouisme. Selon les données traditionnelles du brahmanisme, l'homme se compose de quatre éléments qui sont autant de modalités de son être propre : le corps, la pensée, l'intelligence, l'âm […] Lire la suite
CAITANYA ou CHAÏTANYA (1485-1534)
Né dans une famille de brahmanes orthodoxes du Bengale, Caitanya (Chaïtanya) devint fameux lorsqu'il prêcha une forme nouvelle de religion de bhakti (« dévotion ardente ») dans laquelle Krishna n'était plus présenté comme un simple avatar de Vishnu, mais comme le dieu suprême dont les autres divinité […] Lire la suite
CAṆḌĪ-DĀS BADU (XIVe-XVe s.)
L'un des poètes les plus célèbres du Bengale, Badu Chandîdâs (Caṇḍī-Dās) vécut à des dates imprécises, probablement situées entre 1350 et 1450. On dit de lui qu'il fut l'humble desservant d'un temple de la Déesse dans le village où il naquit (district de Birbhum). Ses contemporains furent cependant frappés par la fréquence de ses « extases », dont il sortait en chantant des cantiques inspirés : ce […] Lire la suite
CARAKA SAṂHITĀ
Titre d'un traité de médecine relevant du canon védique et attribué à un certain Caraka. Des prescriptions médicales apparaissent dans la littérature sanskrite dès l'époque védique (~ IIe et ~ Ier millénaire) mais restent sporadiques ou simplement allusives. Il faut attendre les ier et ii […] Lire la suite
DAKHMĀ
Nom donné aux édifices ou « tours du silence » dans lesquels les adeptes du mazdéisme exposent leurs morts. Selon la religion prêchée par Zarathoushtra (Zoroastre) au ~ viie siècle, en effet, les quatre éléments constitutifs de l'univers (terre, eau, air, feu) étaient tenus pour sacrés et ne devaient en aucune […] Lire la suite
DAṆḌIN (VIIe s. env.)
La littérature sanskrite comprend un très grand nombre d'œuvres poétiques, rédigées en vers, mais connaît peu d'ouvrages en prose, la prose étant, dans l'Inde ancienne, tenue pour facile, donc inférieure. Elle comporte cependant des contes en prose mêlée de vers (le Panchatantra, le Hitopadesha), quelques traités techniques et même un petit nombre de « roman […] Lire la suite
DHARMAŚĀSTRA
La notion de dharma (« ordre », « religion », « lois ») recouvre tout ce qui constitue l'hindouisme dans sa spécificité : le rituel, la dogmatique, le droit, l'organisation sociale, etc. À ce titre, la « science [śāstra ou shâstra] du dharma » n'est pas autre chose qu'un exposé […] Lire la suite
DINNĀGA ou DIGNĀGA (VIe s.)
L'un des maîtres les plus importants de la logique bouddhique vivant au vie siècle. Dinnāga (on écrit aussi Dignāga) appartenait à l'école illustrée par Vasubhandu (de peu son aîné), qui tenait que les prétendues réalités du monde phénoménal ne sont, en fait, que des représentations (vijñāna) vides de substance (doctrine de la « va […] Lire la suite
DVAITA
Terme qui, dans l'hindouisme, caractérise la doctrine de la dualité, par opposition à celle qui professe une sorte de monisme. La métaphysique hindoue est dominée par la problématique propre au vedānta. Ce darśana (« point de vue », « système philosophique ») s'efforce de définir les relations entre l'âme (ātman) et l'absolu ( […] Lire la suite
DYAUS
Le panthéon védique connaît un dieu « Ciel » (en sanskrit : dyu-, nominatif : dyaus) que la liturgie invoque presque toujours conjointement à la Terre (en un composé duel : dyava-prthivi). Il s'agit d'une divinité apparemment très anodine : sa part dans le culte est quasi nulle et les mythes qui la concernent sont rares et peu clairs. De […] Lire la suite
EKNĀTH (1548-1600)
Brahmane du Mahārāśtra (région de Bombay) appartenant à la lignée des « saints » (sant) qui donnèrent une grande impulsion à la religion de bhakti non seulement dans leur province, mais aussi dans tout l'ouest de l'Inde.Le principal mérite d'Eknāth fut d'éditer le grand commentaire de la Bhagavad-Gītā intitulé Jñāneśhvarī […] Lire la suite
GAṆEŚA
Nom du dieu à tête d'éléphant, l'une des figures les plus célèbres du panthéon hindou ; sa notoriété est due à la fois au pittoresque de son iconographie et au fait que son culte est actuellement très populaire dans l'Inde entière. Son nom Ganesha (ou Ganapati) indique qu'il est le « chef » (isa, pati) de « troupes divines » (gana). Ce tr […] Lire la suite
GĀTHĀ
Nom donné en iranien ancien à un groupe de poèmes, en forme d'hymnes liturgiques, attribués par la tradition mazdéenne à Zarathuštra (Zoroastre) lui-même. Ces textes ont été intégrés à date ancienne dans l'Avesta, qui constitue, de nos jours encore, le corps des Écritures sacrées du zoroastrisme (ou mazdéisme). À c […] Lire la suite
GĪTA-GOVINDA
L'un des plus célèbres poèmes lyriques de la littérature sanskrite. Attribué avec la plus grande vraisemblance à un brahmane bengali du xiie siècle, nommé Jayadéva, le Gīta-Govinda (« célébration du bouvier Krishna ») est, en fait, un petit drame à deux personnages, Krishna et Rādhā, auxquels s'ajoutent quelques […] Lire la suite
GORAKHNĀTH (XIIe s.)
Personnage dont on sait peu de chose, sinon qu'il a dû naître dans le premier quart du xiie siècle dans un village du piémont himalayen, et qui apparaît, sinon comme le fondateur de la secte des Nāths, du moins comme celui qui lui donna ses premières lettres de noblesse sous la forme de textes sanskrits où la doctrine du mouvement se trouvait définie. […] Lire la suite
GUÈBRES
Adeptes de la religion zoroastrienne qui forment, aujourd'hui encore, un petit groupe en Iran. Après l'islamisation de ce pays (viiie siècle), seules quelques petites communautés vivant dans des régions retirées du sud-est de l'Iran réussirent à perpétuer la tradition mazdéenne. Vers le xe siècle, il n'en […] Lire la suite
GURU ou GOUROU
Mot sanskrit qui signifie d'abord « lourd », « pesant », et qui désigne, dans l'hindouisme classique (depuis le ~ viiie s.) et dans l'hindouisme moderne, le « maître spirituel » dans la mesure où on le tient pour riche en force magique et en science sacrée. Il s'agit, d'ailleurs, d'un titre honorifique plutôt […] Lire la suite
HĀLĪ A. H. (1837-1914)
Avec Ghālib et Iqbāl, Hālī est un des trois grands poètes de la littérature indienne en langue ourdoue (nord-ouest de l'Inde). Poursuivant l'œuvre novatrice de Ghālib, qui le premier introduisit des éléments modernes dans la lyrique, il modifia non seulement le contenu mais la forme même du ghazal, abandonnant notamment le langage conventionnel et précieux, qui était de tradition dans ce genre lit […] Lire la suite
HANUMANT ou HANUMAN
Divinité hindoue que l'iconographie représente comme un singe à visage vaguement humanisé et à laquelle la dévotion populaire voue, en Inde, un culte particulier. Hanumant est un des personnages majeurs de l'épopée classique. Le Rāmāyana met en effet en scène une incarnation (avatāra) de Vishnu, le prince Rāma, que dive […] Lire la suite
HAOMA
Nom iranien du « breuvage d'immortalité » qui correspond au soma hindou. La religion iranienne ancienne, analogue en cela à la religion védique, plaçait au centre du culte solennel un sacrifice offert aux dieux les plus importants du panthéon ; au cours de ce sacrifice était préparé un breuvage (obtenu par pressurage d'une plante partic […] Lire la suite
HARSHA, roi de l'Inde (606-647)
Souverain converti au bouddhisme, sous le règne duquel se trouva unifiée, au ~ viie siècle, l'Inde septentrionale (du Cachemire au Bengale) et dont la capitale était Kanauj. Harsha (surnommé siladitya, « soleil de vertu ») passe pour avoir favorisé les artistes de son temps et fait de sa cour un des hauts lieux de la culture indien […] Lire la suite
HITOPADEŚA
La littérature sanskrite abonde en recueils de contes, rédigés à des époques fort différentes, mais qui, tous, se rattachent à un fonds commun probablement très ancien. Le Hitopadeśa est l'un des modèles de ce genre littéraire.Attribué tantôt à Nârâyana, tantôt à Vishnusharman (qui ne sont pour nous que des noms), ce recueil est de date in […] Lire la suite
INDRA
Nom d'un dieu puissant qui domine le panthéon védique, porte le titre de roi et exerce sa souveraineté, au moins théoriquement, sur l'ensemble de la création. Cette dernière est d'ailleurs son œuvre : alors que les autres dieux ne parvenaient pas à triompher des puissances des ténèbres dirigées par l'archidémon Vritra (Vṛtra), l'idée leur vint de « construi […] Lire la suite
JĀTAKA
Le canon bouddhique en pāli est divisé en trois « Corbeilles » (Pitaka), respectivement consacrées aux règles de la vie monastique, à la morale, à la dogmatique. C'est dans la deuxième, dite Sutta-Pitaka (« Corbeille des prescriptions morales »), que se trouve le recueil célèbre des Jātakas (les « Nativités »). Il comporte quelque cinq cents récits, en prose […] Lire la suite
JAYADEVA (XIIe s.)
Brahmane bengali à qui est attribué, selon toute vraisemblance, l'un des plus beaux poèmes de la littérature sanskrite, le Gîta-Govinda (la « Célébration du bouvier Krishna »). Si l'on en croit les récits traditionnels, Jayadeva aurait vécu au xiie siècle, d'abord dans le village de Kindavila (où, actuellement encore, on fête l'ann […] Lire la suite
JÑĀNA
La réflexion philosophique indienne (tant bouddhiste qu'hindoue) est déterminée par un certain nombre de présupposés, parmi lesquels l'idée que le sujet pensant est modifié, dans sa nature même, par le type de connaissance qu'il acquiert au cours de son existence. Ainsi le salut est-il fonction de ce que l'on sait plutôt que de ce que l'on fait. L'action, en e […] Lire la suite
JÑĀNDEV ou JÑĀNEŚVAR (1275-1296)
Saint mahrâtte (du Mahârâshtra, région de Bombay) qui, à en croire la tradition, ne vécut que vingt et un ans, mais laissa une œuvre considérable, comprenant plus de mille poèmes et, surtout, un commentaire versifié de la Bhagavad-Gîtâ que l'on nomme Jñānèshwarī (de Jnânèshwar, autre nom de Jnândèv, ayant la même signification : « dieu de la connaissance »). Jnândèv ( […] Lire la suite
KĀDAMBARĪ
Le brahmane lettré Bâṇa Bhaṭṭa, qui vécut très probablement au viie siècle à la cour du roi Harsha, souverain de Kanauj (Kanyakūbja, sur le Gange), s'est fait un nom dans la littérature indienne classique d'expression sanskrite grâce à deux œuvres maîtresses : l'Histoire du roi Harsha ( […] Lire la suite
KALHANA (fin XIe s.)
La seule œuvre indienne de langue sanskrite qui ressemble au genre historique occidental est la chronique des souverains du Cachemire, La Rivière des rois (Rāja-taraṅgiṇī). Ces « annales », où la succession des chefs d'État est comparée à un collier de joyaux, est due à un brahmane local, nommé Ka […] Lire la suite
KĀLĪ
Divinité féminine dont le culte est prépondérant dans le nord-est de l'Inde (particulièrement au Bengale), l'emportant sur les nombreuses formes que prend la vénération de la Déesse dans l'hindouisme classique et contemporain. Représentée sous la forme d'une femme de couleur noire, entièrement nue, Kālī semble danser sur un cadavre humain qu'elle écrase d […] Lire la suite
KALPA
Le mot sanskrit kalpa signifie d'abord « agencement » et équivaut, dans la littérature védique, à rita (ṛta), qui désigne à la fois l'ordre cosmique, le rite et l'art, grâce à quoi les hommes parviennent à l'harmonie (autre sens du mot rita) avec l'énergie universelle. Cependant, kalpa se réfère plutôt à la liturgie en […] Lire la suite
KALPA-SŪTRA
À côté de recueils de formules et de chants liturgiques, le Veda contient de nombreux traités rituels dans lesquels l'ordonnance (en sanskrit, kalpa) du culte est minutieusement décrite. Ces traités se présentent traditionnellement sous la forme de sūtra, c'est-à-dire d'enchaînements de propositions en style lapidaire dont l'intelligence req […] Lire la suite
KATHĀ-SARIT-SĀGARA (XIe s.)
Les littératures de l'Inde abondent en recueils de contes et de fables dans les diverses langues du subcontinent. En sanskrit, ce type de récit à moralité apparut dès la période védique, puis il prit place dans les grands poèmes épiques, avant d'atteindre sa forme achevée dans les « livres de fables » de l'époque classique (Panchatantra, Hitopadésha, etc.).A […] Lire la suite
KAVI
Mot sanskrit que, le plus souvent, on traduit par poète, mais qui a d'abord désigné les chefs d'école responsables de l'élaboration du Veda. À ce titre, le terme de kavi est un autre nom pour qualifier les rishi, ces « prophètes » qui bénéficient de la révélation divine et la traduisent en textes liturgiques. La compar […] Lire la suite
KĪRTAN
En Inde, la prédication sectaire à caractère dévotionnel prend volontiers la forme de récitations de textes sacrés, accompagnés de chants et de commentaires parlés. Ce type de manifestation religieuse, d'origine certainement très ancienne, a pris au Moyen Âge le nom sanskrit de bhâjan (bhājana, « participation »), son objectif étant, en effet, d'amener les fidèles à participer […] Lire la suite
KUMĀRILA (VIIe s.?)
L'une des formes les plus originales que prend la tradition brahmanique dans l'Inde classique (entre le ~ vie et le viiie) est le darshana (darśana, « façon de voir ») appelé Mīmāmsā, voué à l'exégèse des textes liturgiques du Veda. La Mīmāmsā s'org […] Lire la suite
LAKŚMANA ou LAKSHMANA
Héros hindou, un des deux demi-frères du grand Rāma, entièrement dévoué à ce dernier. Lorsque, selon la tradition hindoue et, plus précisément, selon la théorie des avatāra, Viṣṇu s'incarna pour la septième fois, afin de préserver le Dharma (« le bon ordre des choses ») ébranlé par les entreprises du démon, il prit la forme du prince héritier d'Ayudhyā, Rāma, dont l'histoire est contée dans l' […] Lire la suite
LAKṢMĪ
Viśnu, comme tous les dieux du panthéon hindou, est accompagné d'une parèdre qui lui est associée dans toutes les manifestations de sa fonction cosmique (la préservation du monde créé par Brahmā). Le nom le plus communément donné à cette déesse est celui de Lakṣmī ; il signifie, semble-t-il, « celle qui possède une immense fortune ». Et, de fait, le rôle principal de l'épouse de Viśnu consiste à r […] Lire la suite
LALLŪ LĀL (1763-env. 1825)
Brahmane du Gujarāt, auteur d'un poème qui constitue le premier exemple de la littérature hindie. Le hindi moderne est une langue à demi-artificielle dérivant principalement du dialecte parlé dans la région de Delhi ; à partir de celui-ci fut construit un langage officiel (dit kharîboli : « langue pure »), qui fut en usage à la cour des Grands Moghols. Favorisé plus tard par le […] Lire la suite
MADHVA (1238-1317)
Penseur hindou dont le nom reste attaché à une tentative pour instaurer une philosophie qui, tout en restant fidèle aux principes du vedānta, permette le plein exercice de la dévotion. L'une des propositions majeures du vedānta étant l'affirmation selon laquelle l'ātman (« âme ») est identique au brahman (l'« absolu », le « principe » de toutes choses), Shankara (viii […] Lire la suite
MAGES
Nom des membres d'une tribu mède (selon Hérodote) à qui l'ensemble de la tradition grecque attribue l'exclusivité du pouvoir sacerdotal en Iran. Le mot « mage » (en iranien, maga) apparaît en Occident, à partir des premiers siècles de notre ère, comme un synonyme de « sectateur de Zoroastre » et de « servant du culte d'Ahura Mazdâ ». D'autre part, les auteurs classiques voient […] Lire la suite
MĀNAVADHARMAŚĀSTRA
La tradition hindoue enseigne que l'humanité actuelle descend d'un homme qu'elle nomme Manu ; celui-ci appartient en fait à une race plus ancienne dont tous les représentants furent anéantis, sauf lui, dans un déluge. Manu, seul « juste » parmi des millions de méchants, fut averti par Dieu (Vishnu, incarné en poisson) que les eaux allaient monter et qu'il lui f […] Lire la suite
MĀYĀ
Notion particulière et difficile à cerner avec précision, dont fait grand usage la littérature philosophique de l'Inde traditionnelle et notamment celle qui relève du Vedānta. Le mot māyā est ancien puisqu'il apparaît déjà dans les hymnes du Rig-Veda, partie la plus archaïque du Veda lui-même (tout au début du ~ IIe mi […] Lire la suite
MAZDÉISME
Terme qui est probablement le plus adéquat pour désigner la religion traditionnelle de l'Iran ancien, puisqu'il fait référence au nom que les fidèles donnent à leur dieu : Ahura Mazdâ (le Seigneur Sage). La profession de foi (fravarânê) que ceux-ci récitent chaque jour contient d'ailleurs les mots mazdâyasmo ahmi (« Je voue mon culte à Mazdâ »). Il est vrai […] Lire la suite
MILINDA QUESTIONS DE
On trouve dans la littérature bouddhique en pāli un ouvrage exceptionnel : Les Questions de Milinda (Milinda-pañha) qui se présente comme un dialogue entre le moine bouddhiste Nāgasena et le roi grec de Bactriane Ménandre (en pāli, Milinda). Au début du texte, Siālkot (Sakala), capitale du royaume […] Lire la suite
MĪMĀṂSĀ
Le plus technique et le plus original à la fois des six darśanas (« points de vue ») qui constituent ensemble la tradition philosophique de l'Inde brahmanique. Prenant directement racine dans les spéculations védiques, la Mīmāṃsā apparaît comme un « méta-ritualisme » dans lequel la réflexion s'exerce d'abord sur le mécanisme des rites pour s'élever ensuite à l'intelligence de la structure de l'uni […] Lire la suite
MITRA
Au sommet de la hiérarchie divine, le Veda, dans ses parties les plus archaïques (début du ~ IIe millénaire), plaçait l'Asura Varuṇa, à qui était attribué un coadjuteur en la personne du dieu Mitra. La situation était alors conforme au schéma indo-européen […] Lire la suite
NĀGĀRJUNA (150?-? 250)
Du plus célèbre philosophe bouddhiste, de Nāgārjuna, on ne sait rien de certain, pas même l'époque exacte où il vécut, et l'on est obligé de s'en tenir à ce que dit de lui la tradition. Celle-ci assure qu'il naquit dans le sud-est de l'Inde (Andhra Pradesh), donc en pays dravidien. Brahmane de naissance, il dut recevoir l'éducation traditionnelle d'un hindou de haute caste, ce dont témoigne sa par […] Lire la suite
NĀMDEV (1270?-? 1350)
L'un des plus célèbres des « saints » (la secte des sant) du Mahārāshtra (région de Bombay) en raison de l'œuvre qu'il a laissée et des légendes pieuses concernant sa vie. On dit que Nāmdev était de basse caste (de la sous-caste des tailleurs) et qu'il eut une jeunesse orageuse, s'associant à des bandes de voleurs de grand chemin. Un jour pourtant, il rencontra un saint (peut-ê […] Lire la suite
NĀSATYA
Autre nom des Ashvins (aśvin), les « Cavaliers de l'aurore », comparables aux Dioscures de la mythologie grecque. Le même vocable se retrouve dans l'Avesta iranien et il figure dans la liste des dieux établie au ~ xve siècle à l'occasion d'un traité entre un roi hittite et un souverain hourrite du Mitanni. Il s'agit donc d'une form […] Lire la suite
NĀTHS YOGIS
Du sanskrit nātha (« seigneur »), nâths est le nom donné aux adeptes d'une secte hindoue d'obédience tantrique qui apparut vers le xe siècle, dans le nord-est de l'Inde (Bengale, Assam) et dans les États himalayens (surtout au Népal). Les nâths sont d'abord des adeptes du yoga sous sa forme la p […] Lire la suite
NIMBĀRKA (XIIe s.)
Brahmane orthodoxe qui, né dans l'Āndhra Pradesh (pays de Haydérabad) au xiie siècle, fut d'abord un dévot de Krishna avant de devenir célèbre comme interprète du Vedānta. Ce darśana (« système de pensée » concernant les doctrines brahmaniques traditionnelles) pose en principe l'unité de l'ātman (« âme » humaine […] Lire la suite
NYĀYA
L'un des darshanas de la tradition brahmanique, celui qui correspond à la logique. Cette tradition, en effet, répartit la matière des spéculations philosophiques visant à l'interpréter en six approches possibles, qu'elle nomme darshanas (darśana), c'est-à-dire « points de vue », « façons de voir les problèmes ». Il ne s'agit pas, par là, de mettre en doute les fondements de la […] Lire la suite
OHRMUZD, OHRMAZD ou OHRMIZD
L'Avesta — livre sacré des anciens Perses — donne au dieu suprême le nom d'Ahura Mazdā (le Seigneur Sage) et à son adversaire celui d'Angra Mainyu (l'Esprit Malin). Ce sont les appellations qu'utilise également Zarathuštra (sans doute ~ viiie s.) et que toute la tradition zoroastrienne (ou mazdéenne) utilisera à […] Lire la suite
OṂ
Monosyllabe qui constitue, selon la tradition hindoue, le mantra par excellence, c'est-à-dire la meilleure expression rituelle sonore du sacré. Les religions indiennes (hindoue, bouddhique, jaïn) utilisent, en effet, dans leurs liturgies respectives, non seulement des chants et des prières de type classique, mais aussi de […] Lire la suite
PAÑCHATANTRA ou PAÑCATANTRA
Depuis les temps les plus archaïques, contes et fables tiennent une place importante dans les diverses littératures indiennes. C'est que l'apologue, la parabole, la comparaison jouissent dans la tradition de l'Inde d'une plus grande faveur que la démonstration. On a donc toujours affaire à des récits relativement brefs dont le déroulement est fonction de la m […] Lire la suite
PANDIT
Pour désigner ceux qui sont experts en sciences traditionnelles : rituel védique, beaux-arts, philosophie, etc., le sanskrit utilise volontiers le terme de pandita (c'est-à-dire lettré, homme cultivé) dont nous avons fait « pandit », en transcrivant la prononciation moderne. Il s'agit donc là d'un titre honorifique analogue à swâmî (svamin signifie maître sp […] Lire la suite
PĀRVATĪ
L'un des divers noms (avec Gaurī, Annapurnā, Kumārī, etc.) que porte la parèdre du dieu hindou Shiva. Mais c'est sous ce nom (« la montagnarde ») que ses fidèles la désignent le plus fréquemment. « Pārvatī » exprime l'idée que la déesse cohabite avec le dieu au sommet de la montagne cosmique, axe du monde, symbolisé sur notre terre par un pic de l'Himalaya. C'est de là qu'elle exerce sur l'univers […] Lire la suite
PETIT CHARIOT DE TERRE CUITE LE
Les deux pièces de théâtre indiennes les plus connues en Occident sont Śakuntalā, que Goethe mettait au-dessus des œuvres de Shakespeare, et Le Petit Chariot de terre cuite (Mṛcchakatika), que Gérard de Nerval adapta pour la scène française en 1850. Cette dernière œuvre est tout à fait insolite dans la tradition dramatique sanskrite, d'un […] Lire la suite
PRĒMČAND (1880-1936)
La littérature indienne moderne en langue hindīe (parlée dans le bassin du Gange, de Delhi à Bénarès) a été dominée, au début du xxe siècle, par un mouvement appelé Chāyāvāda et correspondant à la fois au romantisme (par son inspiration lyrique) et au symbolisme (par ses recherches stylistiques) des littératures européennes, dont il se recommandait d' […] Lire la suite
PURUṢA
Parmi les présupposés qui règlent le cours de la réflexion philosophique indienne se trouve l'affirmation qu'à l'existence phénoménale, seule accessible à nos sens, s'oppose une essence à la fois transcendante et immanente. Ainsi dans les upaniṣad et chez les philosophes du Vedānta lit-on que le brahman (l'« absolu »), unique, immuable, transcende la māyā (« […] Lire la suite
RĀKṢASA
Parmi les innombrables êtres intermédiaires entre les hommes et les dieux, la mythologie hindoue connaît diverses classes de démons réunies sous l'appellation générique de rākṣasa (« gardien »). Leur origine est mal définie : on dit parfois que ce sont des dieux déchus, punis pour quelque faute grave ; plus souvent, les textes les tiennent pour des hommes « grands pécheurs » et […] Lire la suite
RAMAṆA MAHARṢI (1879-1950)
L'un des plus célèbres maîtres spirituels de l'hindouisme contemporain fut un brahmane tamoul du nom de Venkata Ramana Aiyer. Il renonça au monde à l'âge de dix-sept ans et se fixa alors à Tiruvannamalaï, lieu de pèlerinage célèbre en pays dravidien : on y vénère une colline (le mont Arunâchala) qui passe pour représenter l'axe du monde que la tradition b […] Lire la suite
RĀMDĀS (1608-1681)
Fils d'un brahmane de la région de Nāsik (au nord-est de Bombay), celui qui devait prendre plus tard le nom religieux de Rāmdās (rāmadāsa, « serviteur de Dieu ») eut très tôt la révélation de sa mission : on raconte qu'au moment de se marier il comprit que son destin n'était pas de mener la vie profane des hommes ordinaires, mais de pr […] Lire la suite
ṚGVEDA ou RIG-VEDA
L'une des quatre grandes divisions des Écritures sacrées que les théologiens brahmaniques appellent le Veda (« science », « savoir »). La masse considérable des textes védiques, en effet, est divisée en quatre corpus correspondant, au moins en théorie, à diverses spécialisations liturgiques : le chant (Sāma-Veda), l'ordinaire du culte (Yajur-Veda), la magie (At […] Lire la suite
ROY RĀM MOHAN (1772-1833)
Brahmane, né dans une famille orthodoxe du Bengale, l'un des représentants les plus intéressants de ces hindous qui s'efforcèrent d'harmoniser le Dharma (la « norme » universelle, la « loi » religieuse traditionnelle) et les valeurs positives de la civilisation occidentale. Rām Mohan Roy se prépara à un emploi de fonctionnaire à la cour des souverains moghols […] Lire la suite
ṚṢI
Les textes qui composent le Veda, au sens le plus large du terme, sont regardés par la tradition hindoue comme éternels : expression littéraire du Verbe divin, ils ne sauraient avoir d'auteur, sinon Dieu lui-même. Cependant, la traduction de ce Savoir surhumain (c'est là le sens du mot sanskrit Veda) en un langage accessible aux hommes est assurée par des perso […] Lire la suite
ŚABARA (Ve s.?)
La tradition hindoue s'étant organisée à l'époque classique (du ~ vie s. au viiie s.) en six grands « systèmes » qui sont, en fait, autant de « façons de voir » (darśana) la doctrine fondamentale unique qui s'exprime dans le Veda, chacun de ces darś […] Lire la suite
ŚAKUNTALĀ
Le théâtre indien de langue sanskrite connut son âge d'or au temps des souverains gupta, qui régnaient sur l'Inde du Nord-Ouest entre 300 et 550. C'est justement au ive siècle que se manifeste, selon la plus sûre probabilité, le génie de Kālidāsa, dont les poèmes et les drames sont les meilleurs exemples. Śakuntalā (Shakuntalâ, nom […] Lire la suite
SĀMA-VEDA
Les textes qui composent le Sāma-Veda hindou (de sāman, « mélodie ») sont organisés en fonction des nécessités professionnelles des chantres : c'est ainsi que la Samhitā (« recueil des textes poétiques ») du Sāma-Veda comprend environ deux mille stances, toutes empruntées au Rig-Veda, mais classées (et, éventuellement, modifiées) selon les exigences techniques du chant.Les Brāh […] Lire la suite
SĀṂKHYA
La tradition philosophique hindoue se présente sous la forme de « systèmes » achevés, chacun se suffisant à lui-même, au moins en théorie. Ce sont autant de « points de vue » (darśanas) sur la doctrine de base qui se veut immuable : foi en la révélation védique, affirmation de la toute-puissance du principe spirituel dans l'homme et dans l'univers, pérennité du monde dans la succession des cycles […] Lire la suite
SAṂNYĀSIN ou SANNYĀSIN
Au cœur de la tradition brahmanique classique (depuis le ~ viiie s. et jusqu'à nos jours) se trouve l'idée que l'existence n'est rien, si on la réfère à l'essence. Le monde des phénomènes n'est pas dépourvu d'être propre (comme le pensent les bouddhistes), puisqu'il est soutenu par le Principe (le brahman), dont il est issu et auqu […] Lire la suite
SĀVITRĪ
Mot sanskrit (sāvitrī, l'« incitatrice ») qui désigne d'abord une formule rituelle utilisée dans la cérémonie de l'initiation (upanayana). Au moment où le jeune garçon de bonne caste atteint l'âge de raison, vers huit ans, il est introduit dans le monde des adultes par le maître spirituel (guru) qui l'adopte en lui […] Lire la suite
SIDDHA
Mot sanskrit qui signifie « parfait », « achevé » et qui s'applique, dans la mythologie brahmanique, à des êtres qui ont accédé au statut divin à la suite de prouesses héroïques (guerrières ou spirituelles). À partir de là, on en est venu, dans le bouddhisme et l'hindouisme, à utiliser ce terme pour caractériser la situation de ceux qui ont réussi à faire […] Lire la suite
SMṚTI, hindouisme
Le mot sanskrit smriti (smṛti, « mémoire ») désigne « la Tradition », tandis que shrûti (śrūti, « audition »), désigne « la Révélation », c'est-à-dire l'ensemble des Écritures sacrées, le Veda. L'hindouisme, en effet, s'il se fonde effectiv […] Lire la suite
SOMA, religion védique
Mot sanskrit qui signifie simplement « jus » (obtenu par pressurage d'une substance végétale) et qui désigne dans la religion védique l'élixir d'immortalité, le nectar, l'ambroisie (amṛta). C'est parce qu'ils consomment quotidiennement le soma qui leur est offert en sacrifice par les hommes que les dieux conservent leur statut d'immorte […] Lire la suite
ŚRUTI
La tradition hindoue, sous sa forme la plus orthodoxe, classe en deux grandes catégories les textes religieux qu'elle tient pour normatifs : ceux qui relèvent de la Shruti (śruti) et ceux qui appartiennent à la Smriti (smṛti). Ce dernier terme, dont le sens premier est « mémoire », regroupe tous les textes que l'on regarde, certes, comme inspirés par la divi […] Lire la suite
SŪR-DĀS (1503-1563)
La dévotion à Krishna (Kṛṣṇa), dernière incarnation (avatāra) de Vishnu (Viṣṇu), prend une extension considérable dans l'Inde du Nord à partir du xiie siècle. Sur le plan littéraire, elle se manifeste d'abord par le célèbre Gītā-Govinda […] Lire la suite
SUŚRUTASAṂHITĀ
La littérature médicale indienne en langue sanskrite est dominée par les deux noms de Charaka et de Sushruta (Suśruta), auteurs de deux Samhitâs (« collections », « livres »), qui se complètent l'une l'autre et se situent approximativement à la même époque (ier ou iie s.).La […] Lire la suite
THERAVĀDA
Du vivant du Buddha, les disciples s'affrontaient déjà à propos de l'interprétation à donner à tel ou tel de ses enseignements. Ces querelles prirent plus d'ampleur encore après sa mort et l'histoire du bouddhisme primitif est celui de luttes idéologiques, que des conciles essaient d'apaiser. Cependant, par-delà le clivage entre sectes rivales, on voit apparaître au cours des siècles une véritable […] Lire la suite
TRIMŪRTI
L'hindouisme place au sommet de son panthéon une triade (tri-mūrti) de trois grands dieux, de rang égal : Brahmā, Viśnu, Śiva. Chacun d'eux représente un aspect de la toute-puissance divine, mais leurs relations ne sont pas comparables à celles que les théologies chrétiennes attribuent aux personnes de la Trinité : Brahmā, Viśnu, Śiva sont trois dieux par […] Lire la suite
TUKĀRĀM (1607 env.-env. 1649)
Auteur mystique appartenant, comme Kabîr (xve s.), au mouvement hindou des « saints » (sant) qui se développa dans l'Inde du Nord et de l'Ouest à la fin de ce que l'Occident appelle le Moyen Âge et qui a donné naissance à toute une littérature poétique d'inspiration dévotionnelle (bhakti). Tukārām était un pauvr […] Lire la suite
UDDĀLAKA ĀRUṆI
Parmi les plus célèbres ṛṣi (prophètes) de la période védique (IIe millénaire), figure Uddālakaāruṇi (c'est-à-dire de la famille d'Aruna). Dans les Brāhmana et les Upanisád, il apparaît comme un théologien habile, attentif à établir de façon péremptoire l'équation selon laquelle l'ātman (âme indi […] Lire la suite
UMĀ
Un des nombreux noms donnés à la parèdre de Śiva, le plus communément utilisé étant celui de Pārvatī (« la montagnarde »). D'étymologie incertaine, le nom d'Umā est compris par les théologiens brahmaniques comme évoquant la lumière, et tout particulièrement la clarté intellectuelle, la connaissance métaphysique. Connue dès la période védique, la période des plus anciennes Upaniśad (~ […] Lire la suite
UṢAS
Nom sanskrit de la déesse de l'Aurore qui, parmi les rares divinités féminines du panthéon védique, occupe une place privilégiée : le Rig-Veda lui consacre toute une série d'hymnes, honneur qu'elle ne partage avec aucune autre déesse. On peut, certes, expliquer en partie ceux-ci par le plaisir littéraire qu'y trouvèrent des poètes inspirés par la magie des matins ; mais le recueil est avant tout r […] Lire la suite
VAIŚEṢIKA
L'ensemble de la tradition hindoue est divisée en « systèmes » (darśana) qui sont, en fait, des « points de vue », des « façons de considérer le réel », et dont chacun tend à se spécialiser dans un certain domaine : le Védânta (vedānta), par exemple, se voue à l'exposé de la métaphysique ; le Yoga enseigne les moyens conc […] Lire la suite
VALLABHA (1481-1533)
Philosophe hindou. Vallabha est l'auteur d'une interprétation dualiste du védânta (vedānta). Celui-ci, qui occupe une place privilégiée parmi les grands darshanas de l'hindouisme, a connu, en effet, outre l'expression que lui a donnée le monisme strict (advaïta-vedânta) de Shankara (viiie […] Lire la suite
VĀLMĪKI
Les grandes épopées hindoues, le Mahābhārata (« La Grande Guerre des Bharatas ») et le Rāmāyana (« la Geste de Rāma ») sont des compilations relativement tardives (peut-être du ~ ive s.) d'éléments composés longtemps auparavant. C'est pourquoi le Mahābhārata, par exemple, est attribué symboli […] Lire la suite
VARUṆA
L'une des divinités les plus importantes du panthéon védique. Parmi elles, Varuṇa occupe même une place prépondérante : avec son coadjuteur Mitra, il a la charge de veiller au bon ordre des choses dans l'univers ; on dit qu'il est le « gardien du rita » (norme cosmique). À ce titre, il observe les actions des hommes, aidé en cela par des « espions » qui formen […] Lire la suite
VASUBANDHU (entre IVe et VIe s.)
Frère cadet du célèbre maître bouddhiste Asanga, Vasubandhu se distingua d'abord de celui-ci, à en croire la légende, en adhérant au Petit Véhicule (Hīnayāna), dont on dit même qu'il devint un docteur. Il aurait ensuite été converti par son aîné aux doctrines du Grand Véhicule (Mahāyāna) et plus particulièrement à celles de l'école du Vijñānavāda, dont Asanga passe pour être le fondateur. Après sa […] Lire la suite
VEDA
Les plus anciens documents que l'on possède sur les religions de l'Inde sont un ensemble de textes rédigés en sanskrit archaïque auxquels la tradition hindoue donne le nom de Veda, c'est-à-dire « le Savoir », « la Science (par excellence) ». Jouant un rôle analogue à celui de la Bible pour le judaïsme et le […] Lire la suite
VEDĀNTA
Signifiant proprement « fin (c'est-à-dire accomplissement, couronnement) du Veda », le mot sanskrit vedānta désigne l'un des plus importants courants de pensée de l'hindouisme classique. À ce titre, il constitue l'un des six grands « systèmes philosophiques » (darśana) brahmaniques et fut illustré par des maîtres te […] Lire la suite
VIDYĀPATI (XIVe s.)
La littérature religieuse hindoue écrite dans les diverses langues de l'Inde moderne est illustrée par de nombreux poètes mystiques originaires de toutes les régions du pays. Vidyāpati, qui naquit au Bihār au xive siècle, est l'un des plus importants de ces auteurs de cantiques dévotionnels. On lui doit quelques ouvrages en sanskrit (notamment un recu […] Lire la suite
VIJÑĀNA BHIKṢU (XVIe s.)
Brahmane qui vivait dans le nord de l'Inde (région de Bénarès) et qui élabora une œuvre philosophique importante dans les domaines du Sâmkhya et du Yoga. Vijnâna Bhikshu (vijñāna bhikṣu) s'attacha surtout à exposer les principes fondamentaux de ces deux darshanas traditionnels, en montrant qu'ils se complètent l'un l'autre. Son œuvre fait pr […] Lire la suite
VITHOBĀ
Divinité particulière que les hindous vénèrent à Pandharpur, petite ville du Mahārāśtra. Le dieu est représenté sous la forme d'un adolescent campé sur une brique, les mains sur les hanches. Son culte se célèbre au temple situé sur une colline dominant la ville, elle-même baignée par la rivière Bhīma. Les fidèles de Vithobā, appelé aussi Vitthal (les deux noms sont d'étymologie incertaine), consti […] Lire la suite
VIVEKĀNANDA NARENDRANĀTH DATTA dit (1863-1902)
Maître spirituel hindou, Vivékânanda (Vivekānanda) se donna pour tâche de développer l'enseignement de son maître Râmakrishna (Rāmakṛṣṇa) et de le diffuser en Inde et à l'étranger. Sur son initiative, les disciples anciens et nouveaux se constituèrent en un ordre monastique ressemblant à ceux de l'Occident. Grâce aux deux orientations de l'ordre (missions à l'étranger et vie régulière des adeptes) […] Lire la suite
VYĀSA
Nom donné à l'auteur mythique des Écritures védiques, ainsi que des grandes épopées hindoues. La tradition brahmanique considère que les textes du Veda ne peuvent avoir été composés par un auteur humain et qu'ils sont éternels. Il a fallu cependant qu'ils fussent reçus, au début d'un cycle cosmique, par des êtres privilégiés, les ṛṣi (rishis […] Lire la suite
YĀJÑAVALKYA
Nom d'un rishi (ṛṣi, « prophète ») que la tradition brahmanique place parmi ses prophètes les plus importants et dont elle fait un élève du non moins célèbre Uddālaka Āruṇi. Yājñavalkya apparaît surtout dans le Śatapatha-Brāhmaṇa et la ḄṛhadĀraṆyaka-upaniṣad ; la Samhitā (collection d'hymnes liturgiques) du […] Lire la suite
YAJUR-VEDA
L'une des quatre grandes parties qui constituent le corpus des Écritures védiques et dont chacune, portant le nom de Veda (« science », « savoir »), correspond, au moins en théorie, à une spécialisation liturgique : le Sāma-Veda est le Veda des chantres (sāman, « mélodie ») ; le Rig-Veda, celui des prêtres chargés des invocations solennelles […] Lire la suite
YAKṢA
Le monde intermédiaire entre les hommes et les dieux est, dans la mythologie hindoue tant ancienne (védique) que moderne, peuplé d'une foule d'êtres aux fonctions diverses. Nymphes et dryades (apsaras), musiciens aériens (gandharvas), piétailles divines (tels les maruts, troupe militaire au service d'Indra) cohabitent avec des démons (rākṣasas) et des êtres ambivalents, tels les dragons (nāgas) et […] Lire la suite
YANTRA
Diagrammes linéaires (figures géométriques) ou images comportant des paysages, des animaux, des personnages que la tradition indienne, tant hindoue que bouddhique, utilise comme supports de méditation. La contemplation attentive des yantras est censée obliger la pensée à se concentrer sur des formes dont l'intelligence intuitive (buddhi […] Lire la suite
YOGA
La tradition indienne, tant hindoue que bouddhique, désigne sous le nom de yoga (« action d'atteler, de maîtriser, de dompter ») une technique de salut originale qui se propose de libérer l'âme de sa condition charnelle par l'exercice de disciplines psychiques et corporelles. Le point de départ en est la […] Lire la suite
ZARATHUSHTRA ou ZARATHUŠTRA
Nom véritable de celui que Platon (qui le premier révéla son existence à l'Occident) appelait Zoroastre. C'est ce qu'atteste l'Avesta, où le prophète se nomme lui-même à maintes reprises (dans les gāthā, hymnes qu'il composa en l'honneur de son dieu). La tradition zoroastrienne unanime le fait vivre au ~ viie si […] Lire la suite
ZERVAN, ZUERVAN ou ZURVAN
Le nom de Zervan a été donné au Temps dans la religion iranienne ancienne. Zervan pose l'un des problèmes les plus difficiles de l'histoire de cette religion. D'après les sources extérieures (tablettes de Nuzi ; bronze du Lūristān ; texte hellénistique d'Eudème de Rhodes), il semble que prévalut, à un certain moment (peut-être au ~ IIe m […] Lire la suite