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JÑĀNDEV ou JÑĀNEŚVAR (1275-1296)

Saint mahrâtte (du Mahârâshtra, région de Bombay) qui, à en croire la tradition, ne vécut que vingt et un ans, mais laissa une œuvre considérable, comprenant plus de mille poèmes et, surtout, un commentaire versifié de la Bhagavad-Gîtâ que l'on nomme Jñānèshwarī (de Jnânèshwar, autre nom de Jnândèv, ayant la même signification : « dieu de la connaissance »). Jnândèv (jñāndev), qui appartenait à une famille de brahmanes excommuniés, se voua à la propagation du culte de Vithobâ, qui est une incarnation mineure de Vishnu. Sous son impulsion, le pèlerinage annuel de Pandharpur, où se trouve le temple de la secte des vârkarîs (pèlerins), connut un grand développement et devint la principale manifestation religieuse de l'ouest de l'Inde ; il l'est resté jusqu'à l'époque actuelle. Le livre principal de Jnândèv est l'objet d'un véritable culte : on le porte en procession en chantant et dansant devant lui, comme faisaient les Hébreux devant l'Arche d'alliance ; on lui offre de l'encens, des fleurs, de la lumière (forme normale du culte d'adoration dans l'hindouisme classique), oblations qui sont exceptionnelles en Inde et font scandale en milieu brahmanique orthodoxe. Produisent la même impression les idées et méthodes héritées de Jnândèv (mise en question du système des castes, prédication en langue vulgaire, etc.), qui conduisent à regarder ce saint comme l'un des fondateurs de l'hindouisme moderne.

— Jean VARENNE

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Écrit par

  • : docteur ès lettres, professeur à l'université de Lyon-III

Classification

Pour citer cet article

Jean VARENNE. JÑĀNDEV ou JÑĀNEŚVAR (1275-1296) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • HINDOUISME

    • Écrit par Anne-Marie ESNOUL
    • 9 148 mots
    • 4 médias
    ...bhakta) vishnouites qui honoraient le dieu sous le nom de Viṭṭhal ou Viṭhoba. Dans ce groupe s'imposent deux noms de réformateurs marquants : Jñāndev (fin du xiiie s.) et Nāmdev (fin du xive s.). Ce dernier a exercé une action importante ; repoussant le culte des images qui occupe tant de...
  • MARATHE LITTÉRATURE

    • Écrit par Ian RAESIDE
    • 2 607 mots
    ...que bien des Marathes tiennent pour l'œuvre maîtresse de leur littérature : le Jnāneśvarī, qu'aurait composé selon la légende l'éponyme Jnāndev, alors qu'il n'avait que dix-neuf ans, est un immense poème de dix mille vers, qualifié souvent de commentaire de la Bhagavad Gītā...
  • VIṢṆU ou VISHNU ET VICHNOUISME

    • Écrit par Anne-Marie ESNOUL
    • 8 909 mots
    • 2 médias
    Les deux noms marquants de ce courant religieux sont ceux de Jñandev, au xiiie siècle, et de Namdev, au xive siècle. Ce dernier devait proscrire le culte des images ; peut-être faut-il voir dans ce refus, si frappant par rapport à l'hindouisme traditionnel, l'influence de l'islam, solidement établi...

Voir aussi