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ASANGA (entre IVe et VIe s.)

Parmi les maîtres les plus célèbres du bouddhisme de tendance mahāyāna, les deux frères Asanga et Vasubandhu, originaires du nord-ouest de l'Inde (région de Pashāwar), occupent une place importante. Asanga, l'aîné, est tenu pour le fondateur de l'école vijnānavāda, selon laquelle la réalité absolue n'est « rien d'autre que pensée » (vijnāna : « discernement » ; ou citta : « chose perçue »). Seules comptent les représentations mentales qui, toutes ensemble, constituent la conscience (autre sens du mot citta) et qui toutes sont valables, qu'elles soient le fait d'un homme éveillé et sain d'esprit, d'un malade mental, d'un homme endormi qui rêve ou d'un yogin qui, par des exercices appropriés, produit des images n'ayant pas d'équivalent dans la prétendue réalité quotidienne. En fin de compte, l'essentiel est que la pensée parvienne à se penser elle-même, à « se voir », à se « connaître avec discernement » (vijnāna) : on y parvient par le yoga, et c'est pourquoi l'école fondée par Asanga s'appelle encore yogācāra. Au moment où, par la méditation profonde (dhyāna), la pensée n'est plus rien qu'elle-même, le salut est obtenu (sous la forme du nirvāna), puisque ce sont les imprégnations mentales dues aux actes qui déterminent le maintien de l'être dans l'existence phénoménale. Cette théorie est exposée dans le Laṅkāvatāra-Sūtra attribué à Asanga. Il a composé d'autres ouvrages qui sont perdus ou ne survivent que dans des traductions chinoises datant probablement du viiie siècle.

— Jean VARENNE

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Écrit par

  • : docteur ès lettres, professeur à l'université de Lyon-III

Classification

Pour citer cet article

Jean VARENNE. ASANGA (entre IVe et VIe s.) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BOUDDHISME (Histoire) - Littératures et écoles bouddhiques

    • Écrit par André BAREAU
    • 5 970 mots
    L'autre grande école du Mahāyāna, fondée par Asaṅga un siècle plus tard dans le nord-ouest de l'Inde, est nommée soit Vijñānavādin, « qui enseigne la conscience-connaissance », soit Yogācāra, « qui pratique le yoga ». Le premier nom se rapporte à la doctrine de l'école qui fait de la conscience-connaissance...
  • BOUDDHISME (Les grandes traditions) - Bouddhisme indien

    • Écrit par Jean FILLIOZAT, Pierre-Sylvain FILLIOZAT
    • 10 641 mots
    • 1 média
    L'école du Yogācāra s'est formée peu après celle du Madhyamaka. On lui donne pour fondateur Maitreyanātha et son disciple Asaṅga, qui n'est autre qu'un frère cadet de Vasubandhu. Ce dernier aurait été converti par son frère et aurait laissé le réalisme de sa première œuvre pour l'...
  • VASUBANDHU (entre IVe et VIe s.)

    • Écrit par Jean VARENNE
    • 178 mots

    Frère cadet du célèbre maître bouddhiste Asanga, Vasubandhu se distingua d'abord de celui-ci, à en croire la légende, en adhérant au Petit Véhicule (Hīnayāna), dont on dit même qu'il devint un docteur. Il aurait ensuite été converti par son aîné aux doctrines du Grand Véhicule (Mahāyāna) et plus...

Voir aussi