Pierre Thomas CAMELOT
professeur et ancien recteur des Facultés dominicaines du Saulchoir
ANTIOCHE
Comme sa rivale Alexandrie, Antioche nous offre l'exemple d'une grande cité hellénistique, centre commercial et foyer de culture, devenue un des pôles du christianisme ancien. Parallèles et souvent opposées à celles d'Alexandrie, les tendances de sa tradition exégétique et théologique se retrouvent encore vivantes dans la […] Lire la suite
APHRAATES, syriaque AFRAHAT (mort apr. 345)
Le plus ancien des Pères de l'Église syriaque dans l'empire perse, au temps de la persécution de Sapor le Grand. Moine, peut-être au monastère de Mar Mattaï (Saint-Matthieu) près de Mossoul, Aphraates ne semble pas avoir été évêque. On a conservé de lui vingt-trois homélies ou traités ou encore démonstrations, qui traitent de la foi, de la charité, de l'ascèse, de la pénitence, du Christ fils de D […] Lire la suite
AUSONE, lat. DECIMUS MAGNUS AUSONIUS (309?-? 394)
Né à Bordeaux, Decimus Magnus Ausonius fit ses études à Toulouse. Il revint dans sa ville natale, où il enseigna la grammaire, puis la rhétorique. Appelé à Trèves pour être précepteur du futur empereur Gratien, Ausone fut élevé au consulat (379). Après l'assassinat de Gratien (383), il revint définitivement à Bordeaux, où il mourut.Parmi ses O […] Lire la suite
BASILIDE (IIe s.)
Écrivain gnostique qui enseignait, entre 120 et 145 environ, à Alexandrie au temps d'Hadrien et d'Antonin le Pieux. Il avait été l'élève, à Antioche, de Ménandre, disciple de Simon le Mage. Il composa un Évangile, dont on a un fragment, un commentaire, Exegetica (peut-être sur cet Évangile), des Psaumes ou […] Lire la suite
CARTHAGE CONCILES DE
Métropole de l'Afrique proconsulaire, étendant son autorité jusqu'à la Numidie et la Maurétanie, Carthage vit se réunir autour de ses évêques de nombreux conciles. Vers 220, Agrippinus réunit soixante-dix évêques qui refusent de reconnaître le baptême conféré par des hérétiques. À l'époque de Cyprien (248-258), le […] Lire la suite
CÉLESTIUS (Ve s.)
Disciple de Pélage. Originaire sans doute d'Italie, Célestius rencontra celui-ci à Rome vers 405 et se mit à son école. Il le suivit en Afrique vers 410. Condamné par le concile de Carthage (411) à cause de sa position sur la baptême des enfants, il passe d'abord en Sicile, puis en Orient : à Éphèse, où il se fait ordonner prêtre ; à Constantinople, d'où il se fait expulser par l'évêque Atticus. I […] Lire la suite
CELSE (IIe s.)
Auteur d'un grand ouvrage contre le christianisme, le Discours véritable (Alêthês Logos), composé vers 178, Celse est pratiquement inconnu. Son livre est perdu, mais on peut le reconstituer presque intégralement grâce à la réfutation qu'en fit Origène vers 248, qui le suit pas à pas et le cite largement. Il révèle un esprit cultivé, très au courant de la lit […] Lire la suite
CÉRINTHE (fin Ier s.)
Hérétique judéo-chrétien qui aurait enseigné en Asie Mineure à la fin du ier siècle. Autant qu'on puisse la reconstituer, la théologie de Cérinthe est une forme de l'hétérodoxie judéo-chrétienne d'Asie Mineure, que déjà combat saint Jean, et elle reflète le dualisme courant […] Lire la suite
CHENOUTÉ ou SCHENOUDI D'ATRIPÉ (mort en 451 env.)
Abbé du « Monastère blanc » (Deir-el-Abiad) en Haute-Égypte, Chenouté ou Schenoudi d'Atripé est l'écrivain le plus considérable du christianisme copte et, après saint Pacôme, le plus puissant organisateur du cénobitisme égyptien. Malgré son caractère passionné et violent (on rapporte qu'il tua de sa main un moine désobéiss […] Lire la suite
CLÉMENT JEAN-BAPTISTE (1837-1903)
Né de parents aisés, avec lesquels il a rompu très jeune, Jean-Baptiste Clément tire de son expérience champêtre et de ses lectures (surtout de Banville et Murger) la source d'inspiration de ses premières chansons. Avec ses Bergerettes et Villageoises, mises en musique par Joseph Darcier et interprétées par Jules Pacra et Thérésa, il intr […] Lire la suite
CONSTANTINOPLE IIe CONCILE DE (553)
L'histoire compliquée du IIe concile de Constantinople est à situer dans la suite des querelles, théologiques et politiques, qui s'élevèrent en Orient après le concile de Chalcédoine (451). Celui-ci avait défini l'existence dans le Christ de deux natures, humaine et divine. Des partisans attardés de saint […] Lire la suite
CONSTANTINOPLE IIIe CONCILE DE (680-681)
Concile ayant mis fin à la querelle monothélite, qui avait commencé au début du viie siècle. Le monothélisme était une résurgence du monophysisme, lequel, contrairement à la doctrine définie à Chalcédoine et réaffirmée au I […] Lire la suite
CYPRIEN DE CARTHAGE (200 env.-258)
Un évêque confronté aux difficiles problèmes qui se posent à l'Église au milieu du iiie siècle, tel est Cyprien de Carthage. La persécution de Dèce a fait des martyrs, mais aussi des apostats (lapsi) : faut-il admettre ceux-ci à la pénitence et à la réc […] Lire la suite
DIDACHÈ ou DIDAKHÈ
La Doctrine des Apôtres, ou Didachè, n'est connue dans son texte original que depuis 1873 (par la découverte à Constantinople d'un manuscrit du xie siècle, maintenant à la bibliothèque du patriarcat grec de Jérusalem). Dès la publication de ce texte (1883), la Didachè a suscité la plus vive c […] Lire la suite
ÉPHÈSE BRIGANDAGE D' (449)
Le concile d'Éphèse (juin 431) avait condamné et déposé Nestorius, évêque de Constantinople, pour ses erreurs sur la personne du Christ : la théologie de Cyrille d'Alexandrie l'emportait sur la théologie antiochienne. Quelques années plus tard, la persistance des t […] Lire la suite
ÉPHÈSE CONCILE D' (431)
À la suite de l'agitation provoquée par ses prédications contre le titre de Théotokos (Mère de Dieu) donné par la dévotion chrétienne à la Vierge Marie, Nestorius, patriarche de Constantinople, écrit au pape Célestin pour lui dénoncer ce qu'il considère comme une erreur. Les remous de l'affaire s'ét […] Lire la suite
ÉVAGRE LE PONTIQUE (346-399)
Originaire du Pont, ordonné lecteur par saint Basile de Césarée, diacre par saint Grégoire de Nazianze, qu'il suivit à Constantinople, où sa prédication connut un grand succès, Évagre, « pour le salut de son âme », quitta cette capitale (382) et se retira d'abord à Jérusalem, puis en Égypte, où i […] Lire la suite
GÉLASE Ier saint (mort en 496) pape (492-496)
Pape de 492 à 496, Gélase défendit vigoureusement la primauté du Siège apostolique lors du schisme d'Acace de Constantinople, conséquence de la politique ecclésiastique de l'empereur Zénon. Il combattit le pélagianisme, les manichéens, les survivances païennes (les Lupercales), et maintint fermement la discipline ecclésiastique. Beaucoup de ses décision […] Lire la suite
GRÉGOIRE Ier LE GRAND saint (540 env.-604)
Dans une Église d'Occident désormais « passée aux barbares », alors que l'Italie est ravagée par toutes sortes de calamités, Grégoire Ier apparaît à la fois comme le pape qui eut à défendre et à reconstituer les structures ecclésiastiques et comme l'auteur avec lequel est né le Moyen Âge. Quoique venant à la fin de la grande période […] Lire la suite
JACQUES DE SAROUG (451 env.-521)
Évêque de Batna près d'Édesse, Jacques de Saroug est l'auteur (en syriaque) d'homélies en vers (Memré) et d'hymnes (Madresché), qui ne sont pas tous d'une authenticité assurée, et de lettres où sont exprimées ses tendances monophysites. On notera qu'au sujet de Marie il enseigne qu'elle a, par sa maternité, coopéré au salut, qu'elle n'était pas exempte de pé […] Lire la suite
JEAN D'ÉPHÈSE (507 env.-586)
Évêque monophysite de Constantinople sous Justinien ; exilé par Justin II. Jean d'Éphèse est l'auteur d'une Histoire des saints d'Orient (568) qui retrace la vie de cinquante-huit moines de Mésopotamie et qui est importante pour l'histoire de la vie monastique en Orient, ainsi que d'une Histoire de l'Église (en syriaque), dont n'a été conservée que la troisi […] Lire la suite
LACTANCE LUCIUS CAECILIUS FIRMIANUS dit (260 env.-env. 325)
Lucius Caecilius Firmianus, dit Lactantius, sans doute Africain, élève du rhéteur Arnobe de Sicca. Professeur à son tour, Dioclétien l'appelle pour enseigner la rhétorique dans sa nouvelle capitale, Nicomédie en Bithynie. Devenu chrétien, il doit quitter son enseignement lors de la persécution de Galère (304), et tombe dans la misère. À un âge avancé, il est […] Lire la suite
LÉON Ier LE GRAND saint (mort en 461) pape (440-461)
Archidiacre de l'Église de Rome, Léon, à la mort du pape Sixte III (19 août 440), était en Gaule, chargé d'une mission politique délicate. Quoique absent, il est élu pape ; une délégation officielle va le chercher et il est ordonné à son retour (29 sept. 440). On a conservé le court sermon qu'il prononça à cette occasion ( […] Lire la suite
LUCIFER DE CAGLIARI (mort en 370/71)
Évêque de Carales (Cagliari) en Sardaigne, fidèle défenseur de la foi de Nicée, Lucifer refusa de condamner Athanase au Synode de Milan (355) et fut envoyé en exil par Constance. Par la suite, il rejeta toute tentative de conciliation avec les homéousiens et mourut séparé de l'Église. Dans son exil, il écrivit, dans une langue originale et vigoureuse, des pamphlets adressés à l'empereur Constance, […] Lire la suite
MONARCHIANISME
Tendance théologique qui, venue d'Asie Mineure à Rome, se répandit au iie et au iiie siècle. Pour maintenir l'unité divine (la monarchie !), elle tend à faire des trois Personnes divines des manifestations successives ou des modalités (modalisme) du Dieu unique. On dira par exemple (No […] Lire la suite
MONTANISME
Mouvement spirituel, prophétique et eschatologique, qui apparaît en Phrygie au milieu du iie siècle (dès 156-157 selon Épiphane ; en 172 seulement d'après Eusèbe). Un certain Montanus, néophyte, qui aurait été prêtre de Cybèle, se prétend l'organe du Paraclet, sinon le Paraclet lui-même. Il annonce un nouvel âge de l'Église, l'âge de l'Esprit, et l'im […] Lire la suite
NICOLAÏSME
L'Apocalypse (ii, 6 et 15) fait allusion à la « doctrine des nicolaïtes », qui sévissent à Éphèse et à Pergame et prônent des pratiques idolâtriques et le libertinage des mœurs. On ne sait rien de ce mouvement, dont le nom est peut-être symbolique (cf. Apoc., ii, 14 et 20). Irénée et Clément d'Alexandri […] Lire la suite
NOVATIEN (200?-? 258)
Prêtre de l'Église de Rome, Novatien y tenait un rôle important durant la vacance du siège qui suivit le martyre du pape Fabien (janv. 250). Au nom du clergé romain, il écrivit deux lettres à Cyprien au sujet de la conduite à tenir à l'égard des chrétiens qui avaient apostasié (les lapsi) durant la persécution de Dèce. Il y préconise la même attitude de prudence et de miséricor […] Lire la suite
OSSIUS DE CORDOUE (256 env.-357/58)
Évêque de Cordoue, confesseur de la foi durant la persécution de Maximien (303-305), Ossius (et non pas Osius ni Hosius) devint le conseiller théologique de Constantin, qui l'envoya en Orient pour tenter de régler l'affaire d'Arius. Il joua un rôle de premier plan au concile de Nicée (325), où il fit définir le « consubstantiel » (homoousios […] Lire la suite
PAULIN DE NOLE saint (353-431)
Né à Bordeaux dans une famille sénatoriale chrétienne, élève d'Ausone, Paulin entre dans la carrière des honneurs : consul à Rome (378), proconsul en Campanie (379 ou 381). Instruit dans la foi chrétienne par Ambroise de Milan, il retourne en Aquitaine, où il épouse une pieuse Espagnole, Tharasia (385) ; il est baptisé peu après par Delphinus de Bo […] Lire la suite
PHILOXÈNE DE MABBOUGH (450?-env. 523)
Évêque de Mabbough (Hiérapolis en Syrie euphratésienne), Philoxène (en syriaque, Xenaïas) fut, à cause de son monophysisme, exilé par l'empereur jusqu'en Thrace, où il mourut. Il eut une activité littéraire considérable : c'est un des classiques de la littérature chrétienne syriaque. Il a laissé une soixantaine d'ouvrages exégétiques, dogmatiques, ascét […] Lire la suite
PRISCILLIEN (335 ou 345-385)
Espagnol (de Bétique), laïque riche et cultivé, Priscillien mène vers 370 environ une vie d'ascétisme sévère, qui lui vaut une grande réputation et lui attire de nombreux disciples : des femmes, des clercs, et même des évêques. Il est difficile de dire avec précision quelle était sa doctrine, qui semble apparentée au dualisme gnostique et manichéen. On lui […] Lire la suite
PRUDENCE, lat. AURELIUS PRUDENTIUS CLEMENS (348 env.-env. 410)
Né à Calagurris (Calahorra), en Espagne, il eut une brillante carrière juridique et politique ; deux fois gouverneur de province en Espagne, il exerça de hautes fonctions à la cour de Théodose II. Retiré du monde, il se voua à la piété et à la composition de poèmes chrétiens.Le Cathemerinon (Hymnes de chaque jour) est un recueil d'hymnes, en mètres lyriques, […] Lire la suite
SABELLIANISME
Nom que l'on donna au modalisme ou monarchianisme (doctrine portant atteinte au dogme de la Trinité en ce qu'elle fait du Fils et du Saint-Esprit des « modes » du Père) qu'enseignait à Rome au début du iiie siècle un cert […] Lire la suite
SIDOINE APOLLINAIRE saint (431/32-env. 487)
Né à Lyon, d'une famille chrétienne de l'aristocratie gallo-romaine, fils et petit-fils de préfets du prétoire des Gaules, gendre de l'éphémère empereur Avitus, il vit dans son domaine d'Avitacum en Auvergne, où il s'adonne à la littérature (Panégyriques officiels ; vingt-quatre Carmina, poèmes d'apparat ou pièces de circonstance, de valeur bien mince). Comt […] Lire la suite
SIMON LE MAGE ou LE MAGICIEN (Ier s.)
Selon les Actes des Apôtres (viii, 9-24), Simon était un magicien, qui opérait en Samarie et se faisait appeler la Puissance de Dieu, la Grande. Converti par la prédication de Philippe, il reçut le baptême. Mais, quand il offrit de l'argent à Pierre pour o […] Lire la suite
SULPICE SÉVÈRE (360 env.-env. 420)
Né d'une famille distinguée d'Aquitaine, Sulpice Sévère abandonne sa carrière d'avocat après le décès de sa femme (399) et mène la vie monastique à Primuliacum (dans l'actuel département de l'Aude ?) jusqu'à sa mort. Attiré par la renommée de saint Martin, il avait fait le pèlerinage de Tours. Auteur d'une Chronique universelle, intéressante surtout pour ce qu'il dit de son épo […] Lire la suite