Nicole QUENTIN-MAURER
écrivain
ABLATIF ABSOLU
En grammaire latine, on désigne ainsi une façon de subordonner une détermination circonstancielle de valeur logique diverse (cause, condition, temps, concession, etc.). L'énoncé de base y est alors transformé en un couple de syntagmes (nominal et prédicatif), porteur des marques flexionnelles de l'ablatif. Le verbe y prend la forme participale, et il est eff […] Lire la suite
ACCORD, grammaire
On désigne par accord, en grammaire, la co-occurrence de marques intervenant, dans les langues flexionnelles, entre des unités de la phrase reliées entre elles par une cohésion grammaticale. Les règles d'accord sont très différentes selon qu'on les examine dans le code oral ou dans le code écrit : dans ce dernier cas, elles manifestent un certain degré de […] Lire la suite
ACCUSATIF, grammaire
Dans une langue à flexion, l'accusatif est le cas qui s'oppose de façon minimale au nominatif : alors que celui-ci renvoie à l'origine du procès, l'accusatif exprime la position syntaxique du deuxième argument de la fonction verbe, lorsqu'il s'agit d'un transitif. L'emploi s'en est étendu à des prépositionnels aux diverses valeurs logiques et même à certains arguments circonstanciels avec le degré […] Lire la suite
ACIS
Fils du dieu italique Faunus et de la nymphe Symaethis. Selon Ovide (IIIe Métamorphose), Acis aimait la nymphe Galatée, dont il était aimé. Mais le cyclope Polyphème, son rival malheureux, surprit un jour les amants et écrasa Acis sous un rocher. Le sang de l'adolescent devint un fleuve. […] Lire la suite
ALLITÉRATION, rhétorique
Figure de rhétorique consistant dans la répétition et le jeu des consonnes dans une suite de mots rapprochés. D'un emploi courant dans toutes les formes scandées du langage, comme le slogan publicitaire ou politique, et aussi en poésie, ce procédé a parfois valeur d'image phonique, comme dans le célèbre exemple de Racine « Pour qui sont ces serpents qui siffl […] Lire la suite
AMUÏSSEMENT
Disparition de la prononciation d'un phonème dans l'évolution phonétique d'une langue (en français, le e muet). Ce phénomène a un caractère diversement contraignant, mais lorsqu'il s'impose à la totalité des usagers d'une langue (comme par exemple en uruguayen, par rapport au castillan, l'amuïssement du s du pluriel […] Lire la suite
ANAPHORE, linguistique
Dans la rhétorique traditionnelle, figure de style qui consiste à répéter le même mot ou le même tour en tête de plusieurs membres de phrase, pour obtenir une symétrie ou pour donner plus de force à l'énoncé ; ainsi : Rome, l'unique objet de mon ressentiment, / Rome, à qui vient ton br […] Lire la suite
ANGÉLIQUE
Héroïne de Boiardo, puis du Roland furieux de l'Arioste. Angélique était princesse du royaume de Cathay, aux Indes, quand Roland l'amène en France dans l'espoir de se faire aimer d'elle. Au camp de Charlemagne, Renaud de Montauban s'éprend aussitôt d'elle, et la dispute à son cousin. Charlemagne, sur le point de livrer bataille aux Sarr […] Lire la suite
ANTONOMASE, rhétorique
Figure de style qui consiste à remplacer un nom commun par un nom propre (une Pénélope pour une épouse vertueuse ; une Mégère pour une femme violente, etc.) ou réciproquement (une Amazone ; une Harpie ; le Philosophe pour Aristote, etc.) ; c'est une synecdoque d'individu. L'antonomase comporte le pl […] Lire la suite
AORISTE
Temps de la conjugaison grecque n'indiquant pas de façon définie la date du procès, mais pouvant indiquer une action passée par rapport au présent, une action qui commence ou une action d'ordre général (aoriste d'expérience, sans aucune idée de temps). […] Lire la suite
BLASON, littérature
Courant dès le xiie siècle, le terme de blason s'emploie à l'origine avec la signification de : discours, conversation, description, explication, propos. Vers la fin du xve siècle, c'est aussi une sorte de poésie, qui décrit minutieusement, sur le mode de l'éloge ou de la […] Lire la suite
CAPITAN
Personnage de la comédie italienne, prototype du militaire fanfaron mais poltron. Capitan est le descendant du miles gloriosus latin, personnage des comédies de Plaute ; à l'origine, c'est une parodie des mercenaires français et espagnols qui sillonnaient l'Italie au xvie siècle. Ce […] Lire la suite
CAS, grammaire
Dans les langues flexionnelles, chacune des marques morphologiques, dont l'ensemble est appelé flexion, et qu'on assigne à toute catégorie grammaticale faisant partie du syntagme nominal ou le représentant. Ce phénomène constitue le caractère formel et repérable de la rection, ou ensemble des rapports syntaxiques des […] Lire la suite
CHANTEFABLE, genre littéraire
Jeu dramatique médiéval, où les parties narratives en prose alternent avec des passages versifiés chantés. La composition la plus connue de ce type est Aucassin et Nicolette. Le genre littéraire de la chantefable survécut jusqu'à la fin du xive siècle sans toutefois continuer à en porter le nom. […] Lire la suite
COLOMBINE
Personnage de la comédie italienne et des théâtres forains. Colombine est parfois la fille de Pantalon, parfois celle de Cassandre, souvent courtisée par des vieillards amoureux ; tour à tour la maîtresse et la femme d'Arlequin, ou de […] Lire la suite
COMÉDIE LARMOYANTE
Genre théâtral du xviiie siècle, illustré notamment par les quelque quarante pièces en vers de Nivelle de La Chaussée (Le Préjugé à la mode, 1735 ; Mélanide, 1741 ; L'École des mères, 1744). Ces drames sentimentaux n'avaient pas la prétention d'amuser, mais d'émouvoir et d'attendrir. On y voy […] Lire la suite
COMPTINE
Formulette enfantine, récitée ou chantée avant le jeu pour désigner celui ou celle à qui sera dévolu un rôle particulier, généralement une corvée, ou du moins un rôle peu envié (« s'y coller », être « le chat »). L'un des joueurs compte ses camarades, qui ont formé un cercle, en montrant successivement du doigt la poitrine de chacun d'eux, tandis qu'il énonce, syllabe par syllabe, une formulette r […] Lire la suite
DÉRIVATION, linguistique
1. Formation de nouvelles unités du lexique à partir des morphèmes de base et obtenues par addition, suppression ou remplacement d'un affixe au radical du mot. La dérivation est dite impropre lorsque les mots reçoivent une valeur dérivée nouvelle sans modifier leur forme, mais en changeant de catégorie grammaticale (exemples : le boire et le mange […] Lire la suite
DÉSINENCE
En grammaire, la désinence est un élément variable qui s'ajoute au radical ou au thème d'un mot pour réaliser chacune des formes d'une flexion. Le terme n'est pas dans l'usage linguistique car on considère aujourd'hui comme artificiel de rassembler sous des critères apparemment formels des individus morphologiques aussi disparates que les marques de personnes, d […] Lire la suite
EMPLOI, théâtre
À partir du xviie siècle, et sous l'influence de la commedia dell'arte, on désigne sous ce nom, au théâtre, les rôles dont un acteur peut se charger, le genre de personnage stéréotypé qu'il représentera souvent, pour peu qu'il ait « le physique de l'emploi », tou […] Lire la suite
FESTIVALS
Jamais les festivals n'ont été si nombreux ni si populaires. Jamais ils n'ont concerné autant de domaines artistiques – de l'opéra au cinéma, en passant par le théâtre, la danse et les arts plastiques. Identifiés à un lieu et à une régularité dans le temps, initialement tournés vers un public de connaisseurs, ils ont su, à partir de la seconde moitié du […] Lire la suite
FLEXION, grammaire
Modification morphologique d'un mot variable par l'affixation à sa finale de désinences exprimant les catégories grammaticales. On parle également, par extension, de flexion interne en présence d'alternances internes au radical du mot. […] Lire la suite
HYPÉRION
L'un des Titans, père d'Hélios (le Soleil), de Séléné (la Lune) et d'Éos (l'Aurore), identifié parfois lui-même avec le Soleil (son nom signifie en grec « celui qui va au-dessus [de la Terre] »), Hypérion n'occupe dans la mythologie ancienne qu'une place secondaire. C'est au temps du romantisme que […] Lire la suite
IRIS, mythologie
Fille du Titan Thaumas et de la nymphe Électre, sœur des Harpyes, personnification de l'arc-en-ciel et messagère des dieux, particulièrement de Héra. Ses attributs sont le caducée et un vase ; déesse ailée, elle porte une écharpe légère dont les couleurs au soleil figurent l'arc-en-ciel. […] Lire la suite
LITOTE, rhétorique
Figure de rhétorique qui consiste à atténuer l'expression d'une pensée à laquelle on désire précisément donner davantage de force ; ainsi, en suggérant une idée par la négation de son contraire (Chimène à Rodrigue : « Va, je ne te hais point »). […] Lire la suite
MATAMORE
Personnage comique du théâtre espagnol qui a les caractéristiques du Capitan de la commedia dell'arte : hâbleur, fanfaron mais pleutre devant la moindre menace. Son nom signifie tueur de Maures ; ses origines peuvent remonter au théâtre latin, où on trouve déjà ce personnage sous les traits du miles glor […] Lire la suite
MENTOR
Personnage de L'Odyssée, le plus fidèle ami d'Ulysse qui lui confie, à son départ pour Troie, le soin de veiller sur sa maison et sur l'éducation de son fils. Dans son Télémaque (1699), Fénelon fait de Mentor un personnage important qui escorte partout le héros. À la fin, il révèle sa véritable identité : il n'est autre que la déesse […] Lire la suite
MESSINGER ou MASSINGER PHILIP (1583-1639/40)
Fils d'un serviteur de la famille des Pembroke, Philip Messinger fait des études à Oxford. Il connaît ensuite une période obscure de misère (il fera même de la prison pour dettes) et d'apprentissage : venu tardivement au théâtre, il travaille d'abord à la solde de l'entrepreneur de théâtre Philip Henslowe, et s'associe, à partir de 1613, avec d'autres auteurs, surtout avec […] Lire la suite
MODE, grammaire
Terme emprunté par la grammaire à la logique, qui appelle « modale » une proposition dont l'assertion n'est pas nue, mais modifiée par la relation que le sujet énonciateur entretient avec sa propre assertion (classiquement, le nécessaire, le possible et leurs contraires). Le système verbal a étendu cette acception à la traduction, de façon différente selon […] Lire la suite
MORALITÉ, genre littéraire
Genre théâtral du xve siècle, caractérisé par son propos moralisateur et par la forme allégorique de ses personnages. La moralité met en scène, de manière satirique, les dangers et les conséquences du vice, ou la récompense d'une vie vertueuse et chrétienne. Dans Métiers et Marchandises, le Temps qui court, (1440), on voit l'appari […] Lire la suite
ARLEQUIN
Personnage de la comédie italienne, très populaire en France. Arlequin, valet bouffon, habituellement superstitieux et pleutre, propre aux Bergamasques, garda, en passant en France au xviie siècle, son costume traditionnel : le masque noir aux paupières étroites, le chapeau de feutre gris, l'habit bari […] Lire la suite
PANDORE
Personnage de la mythologie grecque. Hésiode, le premier, raconte l'histoire poétique de cette Ève des Grecs : la première femme fut fabriquée avec de la terre par Héphaïstos, douée de la vie par Athéna (ou Hermès), et parée par les dieux de l'Olympe de toutes les grâces et de tous les attraits, autant de dangereuses […] Lire la suite
PANTALON
Personnage du théâtre italien, apparu d'abord à Venise. Tel qu'il existait déjà dans l'Antiquité, Pantalon est le type du vieillard de comédie : goutteux, reniflant, toussant, crachotant, affublé d'un long nez crochu, vêtu d'un habit noir usé et sale, voûté, pour le physique ; au moral, cupide, avare, prétentieux, le plus souvent amoureux ridicule, ou franchement libidineux. Il semble devoir être […] Lire la suite
PAROXYTON
En prosodie, un mot qui porte l'accent sur l'avant-dernière syllabe, ou pénultième. On appelle proparoxyton un mot accentué sur l'antépénultième. […] Lire la suite
PATROCLE
Héros grec de L'Iliade. Il fut l'un des prétendants d'Hélène, mais il doit sa célébrité à son amitié avec Achille, qu'il suit au siège de Troie. Lorsque Achille en colère se retire sous sa tente, Patrocle obtient de lui de revêtir son armure et retourne au combat, à la tête des Myrmidons. Il remporte tout d'abord d'éclatants succès, mais […] Lire la suite
PÉNÉLOPE
Femme d'Ulysse et mère de Télémaque. Pendant les vingt années que dura l'absence de son époux, Pénélope résista, selon L'Odyssée, aux sollicitations pressantes de nombreux prétendants qui vinrent s'installer d'autorité dans son palais, festoyant à ses frais et la harcelant sans cesse. Pour se délivrer d'eux, la jeune femme promit de faire son choix lorsqu'elle aurait fini de ti […] Lire la suite
POLYPHÈME
Fils de Poséidon et de la nymphe Thoosa, Polyphème est le plus sauvage et le plus célèbre de tous les Cyclopes. Il habite une caverne en Sicile et vit d'un grand troupeau de chèvres dont il est le berger. Amoureux sans espoir de la nymphe Galatée, qui aime Acis, il tente d'écraser […] Lire la suite
PONTUS DE TYARD ou THIARD (1521-1605)
Poète de l'école lyonnaise, ami intime de Maurice Scève, Pontus de Tyard (ou de Thiard) est né dans une riche famille bourguignonne, qui compte plusieurs hauts dignitaires royaux. Destiné dès l'enfance à l'Église — Fernand Mazade écrit « qu'il fut, presque de naissance, chanoine de la cathédrale de Mâcon » —, il commença pourtant de très bonne heure à […] Lire la suite
RÉGNIER MATHURIN (1573-1613)
La vie de Mathurin Régnier est assez mal connue, ou du moins avec assez peu de certitude. Il est né à Chartres ; sa mère était la sœur du poète Philippe Desportes ; son père, un notable bourgeois, tenait sur la place des Halles un jeu de paume appelé le Tripot Régnier. Il semble bien que le jeune Mathurin ait hanté de bonne heure des lieux fort peu recommandables. Destiné cependant aux ordres, Rég […] Lire la suite
RODOMONT
Personnage du Roland furieux de l'Arioste ; son nom signifie « ronge-montagne ». Ce roi d'Alger, brave mais altier et bruyant, rejoint sur les scènes comiques la famille des capitans italiens, insolents, fanfarons et toujours prêts à se targuer d'exploits imaginaires. De là, l'utilisation du terme de rodomontades pour caractériser le comportement de ces guerroyeurs forts en par […] Lire la suite
SACRIPANT
Personnage de Boiardo et de l'Arioste, chez qui il est brave, mais altier et insolent. Son nom, devenu adjectif, s'applique à un vaurien, à un mauvais sujet généralement querelleur. […] Lire la suite
SCARAMOUCHE
Personnage de la comédie italienne, de la race des capitans. Toujours vêtu de noir de la tête aux pieds, Scaramouche aime les femmes et le vin ; le plus souvent, il est au service d'un gentilhomme sans le sou, dont il vante à l'envi la noblesse et la fortune. Il entretient généreusement Polichinelle de ses aventures imaginaires, jusqu'à ce que son […] Lire la suite
SOTTIE ou SOTIE
Au xve siècle, courte pièce satirique interprétée par une compagnie locale d'amateurs, les Sots, qui arboraient leur costume traditionnel : un pourpoint court, mi-vert, mi-jaune, des chausses collantes, et sur la tête un bonnet d'âne. Les sotties étaient souvent des parades improvisées, précédant la représentation des moralités et des farces. Les acte […] Lire la suite
TEMPS, grammaire
Ensemble des marques morphologiques d'une conjugaison destinées à traduire la situation chronologique d'un procès, dans l'absolu, par rapport au locuteur ou à un autre procès.La division grammaticale du temps en trois moments, passé, présent, futur, correspond mal aux réalités linguistiques, et la situation temporelle à l'intérieur d'un énoncé est relativem […] Lire la suite
TON, linguistique
Hauteur relative du son de la voix à un moment donné de la chaîne parlée. Dans certaines langues, notamment d'Afrique et d'Extrême-Orient, ce fait prosodique peut devenir une unité discrète, au même titre que les phonèmes, et être de ce fait utilisé à des fins distinctives ; on parlera alors de langues à tons. Lorsqu'un seul point de la courbe mélodique intervient de façon pertinente, on parle de […] Lire la suite
URFÉ HONORÉ D' (1557-1625)
L'auteur de L'Astrée est né à Marseille ; son père est issu d'une ancienne famille du Forez, sa mère est apparentée à la maison ducale de Savoie, son oncle est gouverneur de la Provence. Honoré d'Urfé est d'abord élevé au château de la Bastie en Forez, puis à Paris au collège de Tournon. Encore tout jeune homme, il prend parti pour la Ligue et demeurera fidèle au duc de Nemours […] Lire la suite