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EMPLOI, théâtre

À partir du xviie siècle, et sous l'influence de la commedia dell'arte, on désigne sous ce nom, au théâtre, les rôles dont un acteur peut se charger, le genre de personnage stéréotypé qu'il représentera souvent, pour peu qu'il ait « le physique de l'emploi », tout au long de sa carrière. Les divers emplois qui peuvent se rencontrer au répertoire ont fait l'objet d'une classification selon leur caractère et leur importance. Les hommes trouveront des emplois de jeunes premiers, de rois, de pères nobles de tragédie, ou de grimes, de raisonneurs, de financiers, de valets, d'amoureux. Les femmes joueront, au gré de leurs possibilités et de leur talent, les jeunes premières, les princesses, les rôles à récit, ou les confidentes et, sur la scène comique, les soubrettes, les duègnes, les coquettes, les ingénues. Les rôles les moins importants sont anonymes et plus interchangeables ; on les désigne du nom d'accessoires ou d'utilités, d'où l'expression « jouer les utilités ».

L'identification entre le comédien et son personnage est complète au point que certains emplois portèrent quelquefois, vers la fin du xixe siècle, le nom des acteurs qui les avaient créés ou servis avec le plus de succès. Cette stricte répartition des caractéristiques de chaque emploi, avec ses exigences et ses prérogatives, fonctionne en retour pour l'auteur dramatique comme un code conventionnel, organisé selon des axes de concomitance et d'exclusion, ainsi qu'un compositeur doit tenir compte, dans l'acte même de création, de la distribution et du registre des instruments ou des voix.

— Nicole QUENTIN-MAURER

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Pour citer cet article

Nicole QUENTIN-MAURER. EMPLOI, théâtre [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • AUTO SACRAMENTAL

    • Écrit par Marcel BATAILLON
    • 3 125 mots
    • 1 média
    ...était un rôle pour le gracioso ou bouffon de la troupe. L'Âme était une dama. De même que les comédies profanes étaient bâties pour donner des emplois aux acteurs et actrices dont l'imprésario disposait, l'art de l'auto tablait sur des assimilations obligées entre des emplois stéréotypés (barbons,...
  • MAQUILLAGE

    • Écrit par Dominique PAQUET
    • 5 306 mots
    • 2 médias
    ...commercialisé les premiers fards de théâtre, en développant les gammes, les produits et les estompes, permet de typologiser les visages peints selon les emplois : vieux père, ingénue, financier, rastaquouère, paysan, duègne. Sauf dans le mélodrame, ni le maquillage ni le grime, c'est-à-dire l'art de se...
  • COMMEDIA DELL'ARTE

    • Écrit par Robert ABIRACHED
    • 2 281 mots
    • 3 médias
    ...fort divers, mais qui peuvent se réduire à un petit nombre de types fondamentaux, présents obligatoirement dans tous les scénarios.> Le schéma de ces emplois constants se présente en général de la manière suivante : deux vieillards, un capitan, deux jeunes premiers amoureux, deux jeunes premières...
  • MIME ET PANTOMIME

    • Écrit par Tristan RÉMY
    • 2 882 mots
    • 4 médias
    ...l'action théâtrale. Arlequin, Polichinelle, Cassandre, Matamore, le Docteur, Colombine furent les noms génériques d'une spécialité, d'un emploi, d'un rôle ; Arlequin, le premier connu, donna même son nom à une forme de pantomime dite arlequinade sautante ou italienne, plus simplement ...
  • Afficher les 7 références

Voir aussi