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DÉRIVATION, linguistique

1. Formation de nouvelles unités du lexique à partir des morphèmes de base et obtenues par addition, suppression ou remplacement d'un affixe au radical du mot. La dérivation est dite impropre lorsque les mots reçoivent une valeur dérivée nouvelle sans modifier leur forme, mais en changeant de catégorie grammaticale (exemples : le boire et le manger, le pourquoi et le comment). Néanmoins, les perspectives actuelles en linguistique insistent sur l'importance du composant syntaxique dans la procédure de dérivation et minimisent la finalité purement lexicale (accroître le stock des « mots ») qui, jusque-là, était la seule reconnue : tant de flottements terminologiques y étaient impliqués que la grammaire générative apporte une simplification non négligeable en considérant la dérivation comme un ensemble de moyens morpho-phonologiques (nominalisation, adjectivisation par exemple) permettant de passer d'une structure sous-jacente à une phrase réalisée (l'immeuble est, a été, sera construit ⇌ la construction de l'immeuble).

2. Ensemble des procédures automatiques qui, à un symbole initial, associe par des étapes intermédiaires les constituants catégoriels, puis morphologiques, jusqu'à ce que soit engendrée une phrase de la langue. L'application successive des règles ou instructions de cette dérivation est dite terminée quand aucune règle ne peut s'appliquer à un élément de cette suite. On peut toujours associer un indicateur syntagmatique à une dérivation. Une dérivation est dite récursive lorsque l'indicateur syntagmatique comporte un (des) élément(s) auto-dominant(s), autrement dit lorsque l'élément non terminal A peut se réécrire AX.

— Nicole QUENTIN-MAURER

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Pour citer cet article

Nicole QUENTIN-MAURER. DÉRIVATION, linguistique [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CHAMITO-SÉMITIQUES LANGUES

    • Écrit par David COHEN
    • 2 753 mots
    ...différents fondés sur un même radical. Au thème fondamental, le radical apparaît sous sa forme la plus simple. Mais des augments divers, internes ou externes au radical, permettent de former des thèmes dérivés qui modifient la notion de base. Ces procédés de dérivation sont de deux sortes principales :
  • ÉNONCIATION

    • Écrit par Oswald DUCROT
    • 7 958 mots
    ...(mots, constructions grammaticales, intonations). Il va s'agir maintenant de rapports entre entités linguistiques – plus précisément d'un rapport particulier, ladérivation délocutive (notion dont l'initiateur est E. Benveniste, au chapitre xxiii du tome I des Problèmes de linguistique générale).
  • ÉTYMOLOGIE

    • Écrit par Paul ZUMTHOR
    • 5 411 mots
    1. Le mot est-il héréditaire ou non ? S'il ne l'est pas,il aura été produit par dérivation, composition, abréviation, voire par création arbitraire, au moyen de moules formels qu'il convient de définir comme tels. Le critère chronologique est ici le plus employé (exemple de rêver-rêve...
  • FRANCE (Arts et culture) - La langue française

    • Écrit par Gérald ANTOINE, Jean-Claude CHEVALIER, Loïc DEPECKER, Françoise HELGORSKY
    • 15 699 mots
    • 2 médias
    ...provenant du roman commun, auquel s'ajoutent un faible substrat gaulois et un superstrat germanique plus important, ce lexique se développe beaucoup par dérivation. La dérivation régressive est un procédé très productif jusqu'au xviie siècle (par exemple, acointer donne acoint ou acointe). Quant...
  • Afficher les 8 références

Voir aussi