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SOTTIE ou SOTIE

Au xve siècle, courte pièce satirique interprétée par une compagnie locale d'amateurs, les Sots, qui arboraient leur costume traditionnel : un pourpoint court, mi-vert, mi-jaune, des chausses collantes, et sur la tête un bonnet d'âne. Les sotties étaient souvent des parades improvisées, précédant la représentation des moralités et des farces. Les acteurs, qui tenaient en main la marotte des fous, agitaient les grelots et émaillaient leurs plaisanteries d'acrobaties et de clowneries diverses. Les sotties, essentiellement satiriques, étaient jouées par les Confréries joyeuses, collectivités locales d'amateurs, comme notamment la Basoche, association de clercs, ou les Enfants sans souci ; elles représentaient les préoccupations de l'époque, tant sur le plan politique que sur le plan social. Au xvie siècle, encouragé par Louis XII, Pierre Gringoire fit même servir les sotties à des fins de propagande officielle, en défendant, en 1512, la politique royale contre le pape Jules II dans Le Jeu du prince des Sots et de Mère Sotte.

 Le succès du genre en tant que tel s'éteignit peu à peu sous François Ier.

— Nicole QUENTIN-MAURER

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Pour citer cet article

Nicole QUENTIN-MAURER. SOTTIE ou SOTIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • DU BUS GERVAIS (fin XIIIe-déb. XIVe s.)

    • Écrit par Pierre-Paul LACAS
    • 502 mots

    Notaire de la chancellerie royale, Gervais du Bus compose entre 1310 et 1314 le Roman de Fauvel, poème satirico-allégorique de 3 280 vers. Fauvel, nom souvent donné à un cheval, est ici une désignation emblématique : il est formé des initiales de Flatterie, Avarice, Vilenie, Variété, Envie et...

  • FARCE

    • Écrit par Cedric E. PICKFORD
    • 1 154 mots

    On appelle farces les pièces de théâtre comiques composées du xiiie jusqu'au xvie siècle. On ne les nomme pas comédies parce que, selon les Arts poétiques du Moyen Âge, ce terme s'applique aux poèmes dont le début est triste et la fin plutôt joyeuse. On trouve le terme de farce qualifiant...

  • GOLIARDS

    • Écrit par Daniel POIRION
    • 384 mots

    Mot d'étymologie incertaine (Goliath, l'adversaire de David ?) désignant un prétendu groupe social qui, issu des milieux cléricaux, se serait signalé, au Moyen Âge, et plus particulièrement au xiiie siècle, par son attitude subversive. Et il est exact qu'à plusieurs reprises,...

  • JOBELIN

    • Écrit par Daniel POIRION
    • 338 mots

    Dans la première édition imprimée de François Villon (Pierre Levet, 1489), six ballades en argot sont rassemblées sous le titre : Jargon et jobellin. Le second terme doit préciser le premier ; on pense qu'il désigne le jargon des gueux ; mais, si on le rapproche du mot « jobe » (niais,...

Voir aussi