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SYNTAGME

Le concept de syntagme, dans les théories structurales de la linguistique, s'oppose à paradigme et renvoie à la succession chronologique des unités mises en œuvre dans l'énoncé réalisé : au sens étroit, « renverrons » est un syntagme, car il consiste en une suite de quatre morphèmes, à savoir le préfixe (qui commute à cette place avec zéro), le radical lexical (qui pourrait être anim- ou toute autre idée verbale), le morphème du futur et celui de la première personne du pluriel ; chacun de ces éléments est en relation paradigmatique avec ses équivalents au même point de la séquence et en relation syntagmatique avec son entourage, qu'on appelle aussi « distribution » (la somme des environnements possibles). On opposera ainsi l'axe paradigmatique, ou liste des occurrences possibles en un point de la chaîne, à l'axe syntagmatique, ou vecteur des concaténations effectives ; cette dernière notion rend les plus éminents services aussi bien en stylistique de l'énoncé que dans l'analyse des troubles du langage (théories de R. Jakobson sur les troubles de la similarité, ou paradigmatiques, et sur les troubles de la contiguïté, ou syntagmatiques).

On réserve cependant le nom de syntagme proprement dit, dans les analyses syntaxiques, à une entité complexe, intermédiaire entre le morphème et la phrase, et qui correspond à un constituant de cette dernière. Ainsi, un énoncé minimal se compose dans la plupart des langues d'un syntagme nominal, comprenant le nom et, éventuellement, ses déterminations, dont certaines sont facultatives pour la structure de la phrase (tout ce qui peut commuter avec « il », quelle que soit la longueur du syntagme), et d'un syntagme verbal ou prédicatif, qui s'obtient par soustraction (en gros, tout ce qui peut commuter avec « court »). Lorsqu'on a affaire à un verbe transitif, on considère que le syntagme verbal domine une sous-structure ayant les mêmes propriétés formelles que le syntagme nominal, à cette différence près que, dans des langues à ordre assigné, il se trouve à droite du verbe.

— Robert SCTRICK

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Pour citer cet article

Robert SCTRICK. SYNTAGME [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ADJECTIF

    • Écrit par Robert SCTRICK
    • 504 mots

    Élément linguistique appartenant à une classe dont les caractéristiques peuvent être envisagées du triple point de vue sémantique, morphologique ou syntaxique. Selon le niveau d'analyse retenu, l'extension de la classe présente certains flottements, alors même que sa compréhension ne semble...

  • CAS, grammaire

    • Écrit par Nicole QUENTIN-MAURER
    • 203 mots

    Dans les langues flexionnelles, chacune des marques morphologiques, dont l'ensemble est appelé flexion, et qu'on assigne à toute catégorie grammaticale faisant partie du syntagme nominal ou le représentant. Ce phénomène constitue le caractère formel et repérable de la rection...

  • COMPLÉTIVES PROPOSITIONS

    • Écrit par Robert SCTRICK
    • 380 mots

    La linguistique moderne n'a pas modifié fondamentalement le savoir grammatical traditionnel concernant les propositions complétives, autrement dit les subordonnées introduites par « que » et régies par un verbe sémantiquement caractérisé dans l'un des domaines suivants : déclaration, volition,...

  • CONCATÉNATION, linguistique

    • Écrit par Louis-Jean CALVET
    • 322 mots

    Au sens général, la concaténation désigne la mise en chaîne, la succession, en particulier la succession des arguments, des causes et des effets, des termes d'un syllogisme, etc. Le sens linguistique en est assez proche : il s'agit de l'agencement des unités de la langue dans l'ordre linéaire propre...

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Voir aussi