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VITAMINES

Vitamines et métabolisme intermédiaire azoté et protéique

Le métabolisme azoté animal concerne essentiellement le métabolisme des acides aminés et des protéines. Alors que les cellules végétales autotrophes sont capables de convertir l'azote minéral en azote organique, les cellules animales opèrent seulement des transferts du groupe azoté NH2 des acides aminés. La vitamine pyridoxine est spécifique de ces réactions. Étant donné l'intervention de la vitamine A dans la croissance, caractérisée par l'importance des synthèses protéiques, on rapportera les fonctions métaboliques de la vitamine A dans le cadre du métabolisme protéique.

Pyridoxine, vitamine B6

Métabolisme azoté : intervention des vitamines B6 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Métabolisme azoté : intervention des vitamines B6

Le terme pyridoxine désigne l'ensemble des molécules dérivées du noyau pyridine douées d'activité vitaminique du type B6, opérant essentiellement dans le métabolisme des acides aminés. La forme coenzymatique active, phosphate de pyridoxal, intervient dans des réactions de décarboxylation, désamination, transamination.

Les aminotransférases ou transaminases interconvertissent un couple d'acides aminés en leur céto-acides correspondants et réciproquement, à l'exclusion des acides aminés indispensables, et permettent ainsi la synthèse d'une dizaine d'acides aminés. La décarboxylation des acides aminés produit des amines spécifiques telles que l'acide γ-amino-butyrique, important dans le système nerveux, dérivé de l'acide glutamique, la sérotonine dérivée du tryptophane et l'histamine dérivée de l'histidine. La biosynthèse de l'adrénaline à partir de la tyrosine met aussi en jeu le phosphate de pyridoxal.

La variété des réactions métaboliques catalysées par la pyridoxine dans le cadre du métabolisme protéique justifie la variété des symptômes observés en carence, affectant les épithéliums et le système nerveux.

Rétinol, vitamines A

La source principale de vitamine A est le pigment végétal β- carotène, provitamine transformée en rétinol par la muqueuse intestinale. La vitamine, présente sous deux formes chimiques voisines A1 et A2, est stockée dans le foie sous forme d'ester. Le rétinol ainsi disponible est transporté dans le sang lié à une protéine spécifique synthétisée par le foie.

Les fonctions métaboliques assumées par la vitamine A sont spécifiques des formes fonctionnelles alcool (rétinol) aldéhyde (rétinal) ou acide (acide rétinoïque) de la molécule. La participation, fondamentale, au cycle des pigments visuels met en jeu une oscillation entre deux structures isomères, le rétinol tout trans et le rétinol 11-mono-cis, ce dernier étant lié réversiblement à une protéine des cellules en bâtonnet de la rétine, l'opsine (cf. vision, fig. 4 et 5).

Les altérations cellulaires dues à la carence A affectent typiquement la croissance et le développement des tissus épithéliaux cutané, pulmonaire et intestinal, qui deviennent hyperkératinisés. D'où, probablement en relation avec la fonction immunitaire de la peau, une moindre résistance aux infections bactériennes, généralement fatales. Les mécanismes moléculaires d'intervention sont en cours d'étude. Le dérivé actif rétinyl-phosphate intervient, à un stade post-synthèse protéique, dans la glycosylation (sucre mannose) des protéines. Quant à la forme acide rétinoïque, non susceptible d'être réduite en rétinal et rétinol, elle paraît spécifiquement impliquée dans la maturation cellulaire d'où son intérêt dans la thérapeutique de certains cancers.

En effet, un intérêt considérable s'est porté sur les relations entre vitamine A et cancer, particulièrement les cancers des tissus épithéliaux qui comptent pour la majorité des cancers. Cette relation est a priori compréhensible, étant donné l'antagonisme entre multiplication et différenciation cellulaires. L'intervention de la vitamine[...]

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Écrit par

  • : docteur ès sciences, professeur honoraire à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie

Classification

Pour citer cet article

Marc PASCAUD. VITAMINES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Métabolisme cellulaire : intervention des vitamines - crédits : Encyclopædia Universalis France

Métabolisme cellulaire : intervention des vitamines

Vitamines d'oxydoréduction - crédits : Encyclopædia Universalis France

Vitamines d'oxydoréduction

Métabolisme carboné : intervention des vitamines - crédits : Encyclopædia Universalis France

Métabolisme carboné : intervention des vitamines

Autres références

  • AVITAMINOSES

    • Écrit par Marc PASCAUD
    • 212 mots

    C’est en 1897 qu’un médecin hollandais, C. Eijkman a fait disparaître, à Java, chez les consommateurs de riz poli (dépourvu de l’enveloppe du grain), un syndrome neurologique appelé béri-béri, en introduisant dans leur alimentation du son de riz. Il avait préalablement guéri de même...

  • VITAMINES - (repères chronologiques)

    • Écrit par Marc PASCAUD
    • 186 mots

    1897 C. Eijkman prouve que le béri-béri est un syndrome carentiel.

    1909 F. G. Hopkins et W. Stepp découvrent la vitamine A (rétinol).

    1910 C. Funk isole le facteur antibéribérique et l’appelle vitamine en raison de la présence d’un radical aminé dans cette molécule organique....

  • ASCORBIQUE ACIDE ou VITAMINE C

    • Écrit par Pierre KAMOUN
    • 829 mots

    Facteur vitaminique hydrosoluble indispensable à l'homme et à de nombreuses espèces animales, l'acide L-ascorbique, de formule brute C6H8O6, est aussi appelé vitamine C. Sa carence alimentaire provoque l'apparition de tuméfactions douloureuses gingivales et articulaires, de lésions osseuses...

  • BIOCHIMIE

    • Écrit par Pierre KAMOUN
    • 3 880 mots
    • 5 médias
    ...protéines qui lui apportent des acides aminés dits indispensables, des acides gras dits essentiels, de nombreux métaux (fer, cuivre, molybdène, etc.) et des vitamines. Le premier facteur vitaminique connu fut celui reconnu par Eijkman dès 1897 et dont la carence était à l'origine d'une sévère affection tropicale,...
  • BIOTINE

    • Écrit par Geneviève DI COSTANZO
    • 594 mots

    Vitamine du groupe B, appelée aussi vitamine H ou bios II. Elle a été isolée par F. Kögl et B. Tonnis en 1936 à partir du jaune d'œuf. Sa formule a été élucidée par V. du Vigneaud : c'est l'acide D-2′-oxo-(3,4)-imidazolido-2-tétrahydrothiopène valérique :

    Elle existe...

  • CROISSANCE, biologie

    • Écrit par Universalis, André MAYRAT, Raphaël RAPPAPORT, Paul ROLLIN
    • 14 760 mots
    • 7 médias
    Il ne s'agit pas de substances macrotrophiques mais de composés agissant à faibles doses et indispensables à la croissance. Ces substances (vitamines, hormones) ne sont pas nécessairement synthétisées par tous les végétaux et, pour un même végétal, par tous les organes.
  • Afficher les 18 références

Voir aussi