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VITAMINES

Vitamines et métabolisme intermédiaire carboné

Métabolisme carboné : intervention des vitamines - crédits : Encyclopædia Universalis France

Métabolisme carboné : intervention des vitamines

Le transfert du groupe monocarboné dioxyde de carbone CO2 est assuré essentiellement par la biotine mais aussi, exceptionnellement, grâce à la ménaquinone, vitamine K. Quant au groupe méthyl CH3, il dépend principalement de l'acide folique et aussi de la vitamine B12. En ce qui concerne les groupes multicarbonés, le métabolisme du groupe acétyl et, plus généralement, des groupes acyl lipidiques met en œuvre un dérivé de l'acide pantothénique. Quant à la thiamine, elle intervient, en amont du cycle tricarboxylique, dans la transformation du pyruvate dérivé des sucres en acétyl et son intervention est critique pour l'utilisation énergétique des glucides.

Biotine

La liaison irréversible de la biotine à une protéine du blanc d'œuf cru, l' avidine, entraîne une carence manifestée principalement par des altérations cutanées. La molécule de biotine comporte un noyau thiophane soudé sur un noyau imidazol et une chaîne latérale carboxylique qui la lie à ses protéines enzymes spécifiques.

La biotine fonctionne comme coenzyme dans les réactions de carboxylation, décarboxylation et transcarboxylation. Dans la biosynthèse des chaînes carbonées d'acides gras, son intervention en amont, carboxylation de l'acétyl-CoA en malonyl-CoA, est limitante pour cette synthèse. Une autre réaction limitante pour le fonctionnement du cycle tricarboxylique, et par là importante dans le métabolisme énergétique, est la carboxylation du pyruvate en oxalo-acétate, intermédiaire du cycle.

Acide pantothénique

La molécule d'acide pantothénique (de pantos, partout) comporte un dihydroxyacide substitué, l'acide pantoïque, lié à un acide diaminé, la β-alanine. Son dérivé métabolique actif, le coenzyme A (A pour acétylation, Lipmann) détient un nucléotide, l'adénosine, et un mercaptan, la mercapto-éthylamine. Le groupe terminal SH est le site réactif du coenzyme.

Le coenzyme A commande les transferts des groupes acétyl et plus généralement acyl dans le métabolisme intermédiaire des acides gras et des stérols. En effet, les esters acyl-CoA sont des molécules à haut potentiel énergétique. Dans la synthétase d'acides gras, multi-enzyme opérant la synthèse des acides gras saturés supérieurs, la protéine porteuse des groupes acyl détient le même groupe terminal prosthétique actif que le coenzyme A, la 4′-phospho-pantothéine, lié à un résidu sérine de la protéine. Le coenzyme A participe en outre, par son hydrogène acide mobile, à des transferts d'hydrogène.

À l'exception des situations de malnutrition sévère, l'homme est peu susceptible de carence en acide pantothénique, qui se manifeste chez l'animal par des altérations dermiques, musculaires et nerveuses, et une chute de la synthèse des hormones corticostéroïdes par la surrénale.

Ménaquinones, vitamines K

Les vitamines K (K pour Koagulation) sont des naphtoquinones dérivées du noyau précurseur ménadione (K3) porteur d'une chaîne latérale allyl-polyprénoïde spécifique : phytyl pour la phylloquinone K1, farnesyl-géranyl pour la ménaquinone 7 K2. Ces quinones n'interviennent pas dans la chaîne respiratoire des mammifères. Facteurs antihémorragiques, les vitamines K sont impliquées dans la synthèse hépatique de la prothrombine, protéine déterminante dans le phénomène de la coagulation sanguine.

La prothrombine est capable de se lier aux ions calcium, indispensables dans l'action protéinasique de la thrombine qui convertit le fibrinogène du plasma en fibrine. La vitamine K se comporte comme une cocarboxylase : dans la membrane endoplasmique de la cellule hépatique, le polypeptide précurseur de la prothrombine est converti en prothrombine par carboxylation de résidus glutamyl en γ-carboxy-glutamyl. Les anticoagulants tels que la warfarine inhibent[...]

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Écrit par

  • : docteur ès sciences, professeur honoraire à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie

Classification

Pour citer cet article

Marc PASCAUD. VITAMINES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Métabolisme cellulaire : intervention des vitamines - crédits : Encyclopædia Universalis France

Métabolisme cellulaire : intervention des vitamines

Vitamines d'oxydoréduction - crédits : Encyclopædia Universalis France

Vitamines d'oxydoréduction

Métabolisme carboné : intervention des vitamines - crédits : Encyclopædia Universalis France

Métabolisme carboné : intervention des vitamines

Autres références

  • AVITAMINOSES

    • Écrit par Marc PASCAUD
    • 212 mots

    C’est en 1897 qu’un médecin hollandais, C. Eijkman a fait disparaître, à Java, chez les consommateurs de riz poli (dépourvu de l’enveloppe du grain), un syndrome neurologique appelé béri-béri, en introduisant dans leur alimentation du son de riz. Il avait préalablement guéri de même...

  • VITAMINES - (repères chronologiques)

    • Écrit par Marc PASCAUD
    • 186 mots

    1897 C. Eijkman prouve que le béri-béri est un syndrome carentiel.

    1909 F. G. Hopkins et W. Stepp découvrent la vitamine A (rétinol).

    1910 C. Funk isole le facteur antibéribérique et l’appelle vitamine en raison de la présence d’un radical aminé dans cette molécule organique....

  • ASCORBIQUE ACIDE ou VITAMINE C

    • Écrit par Pierre KAMOUN
    • 829 mots

    Facteur vitaminique hydrosoluble indispensable à l'homme et à de nombreuses espèces animales, l'acide L-ascorbique, de formule brute C6H8O6, est aussi appelé vitamine C. Sa carence alimentaire provoque l'apparition de tuméfactions douloureuses gingivales et articulaires, de lésions osseuses...

  • BIOCHIMIE

    • Écrit par Pierre KAMOUN
    • 3 880 mots
    • 5 médias
    ...protéines qui lui apportent des acides aminés dits indispensables, des acides gras dits essentiels, de nombreux métaux (fer, cuivre, molybdène, etc.) et des vitamines. Le premier facteur vitaminique connu fut celui reconnu par Eijkman dès 1897 et dont la carence était à l'origine d'une sévère affection tropicale,...
  • BIOTINE

    • Écrit par Geneviève DI COSTANZO
    • 594 mots

    Vitamine du groupe B, appelée aussi vitamine H ou bios II. Elle a été isolée par F. Kögl et B. Tonnis en 1936 à partir du jaune d'œuf. Sa formule a été élucidée par V. du Vigneaud : c'est l'acide D-2′-oxo-(3,4)-imidazolido-2-tétrahydrothiopène valérique :

    Elle existe...

  • CROISSANCE, biologie

    • Écrit par Universalis, André MAYRAT, Raphaël RAPPAPORT, Paul ROLLIN
    • 14 760 mots
    • 7 médias
    Il ne s'agit pas de substances macrotrophiques mais de composés agissant à faibles doses et indispensables à la croissance. Ces substances (vitamines, hormones) ne sont pas nécessairement synthétisées par tous les végétaux et, pour un même végétal, par tous les organes.
  • Afficher les 18 références

Voir aussi