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AVITAMINOSES

C’est en 1897 qu’un médecin hollandais, C. Eijkman a fait disparaître, à Java, chez les consommateurs de riz poli (dépourvu de l’enveloppe du grain), un syndrome neurologique appelé béri-béri, en introduisant dans leur alimentation du son de riz. Il avait préalablement guéri de même des pigeons nourris eux aussi de riz poli. Le son de riz contenait donc un facteur nutritionnel sans lequel apparaissait une maladie dite carentielle. Eijkmann a ainsi démontré expérimentalement qu’à côté du rôle nocif de germes « microbiens » défendu par Louis Pasteur, pouvaient exister des maladies provoquées par le manque de facteurs nutritionnels indispensables : F. G. Hopkins les qualifia de « facteurs accessoires de croissance » mais C. Funk, après avoir isolé le facteur antibéribérique en 1910, nomma « vitamine » cette molécule anticarentielle (vitamine B). Le béri-béri était donc la première avitaminose connue. D’autres furent découvertes ensuite, toujours causées par l’insuffisant apport alimentaire d’un facteur nutritionnel. Celui-ci constitue, dans la quasi-totalité des cas, un cofacteur (coenzyme) indispensable aux réactions chimiques du métabolisme.

— Marc PASCAUD

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Écrit par

  • : docteur ès sciences, professeur honoraire à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie

Classification

Pour citer cet article

Marc PASCAUD. AVITAMINOSES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BÉRIBÉRI

    • Écrit par François BOURNÉRIAS
    • 96 mots

    Affection carentielle due au déficit en thiamine (ou vitamine B1), apparaissant surtout chez les populations dont l'aliment de base est le riz décortiqué. Les manifestations essentielles sont neurologiques (polynévrite) et cardiologiques (tableau progressif d'insuffisance cardiaque). Dans sa forme...

  • DÉNUTRITION

    • Écrit par Jean TRÉMOLIÈRES
    • 3 905 mots
    ...mondiale. Or, force fut de reconnaître qu'à l'exception des périodes de brusque déséquilibre alimentaire (au début ou à la fin des emprisonnements) les avitaminoses nosologiquement identifiables ne furent pas constatées, sans doute parce que le tableau clinique était tout entier occupé par les symptômes...
  • MALADIES MOLÉCULAIRES

    • Écrit par Jean-Claude DREYFUS, Fanny SCHAPIRA
    • 6 786 mots
    • 1 média
    Les avitaminoses représentent des exemples de maladies acquises dont la cause siège directement au niveau moléculaire, car de nombreuses vitamines agissent en tant que coenzymes, par exemple la vitamine B1, coenzyme de la pyruvate décarboxylase. Sa déficience, par manque d'apport alimentaire ou par...
  • NUTRITION

    • Écrit par René HELLER, Raymond JACQUOT, Alexis MOYSE, Marc PASCAUD
    • 13 655 mots
    • 15 médias
    ...d'origine bactérienne, variable et difficile à quantifier, est probablement du même ordre que l'apport d'origine alimentaire. La preuve en est l'observation d' avitaminoses consécutives à l'administration par voie orale de drogues antibactériennes comme les sulfamides. Remarquons que, dans des conditions intestinales...
  • Afficher les 9 références

Voir aussi