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VITAMINES

Nos connaissances sur les vitamines, molécules organiques indispensables au métabolisme cellulaire, micronutriments indispensables car non synthétisés par la plupart des animaux, n'ont progressé, à titre biomédical et expérimental, qu'avec retard par rapport à nos connaissances sur les macronutriments (glucides, protéines, lipides).

Les maladies par carence vitaminique ont affecté les premiers hommes, et certaines d'entre elles prévalent encore dans le monde, notamment dans les pays en développement (cf. Nutritionhumaine, in nutrition). La découverte des sources vitaminiques naturelles, aliments végétaux et micro-organismes de notre flore intestinale, puis la synthèse chimique de bon nombre de vitamines ont rapidement porté remède aux maladies par carence (même si l'utilisation par voie orale des antibiotiques a pu relancer un temps leur manifestation). Alors est apparu, au moins pour certaines vitamines, le risque d'hypervitaminose en raison de la disponibilité des vitamines synthétiques. Par ailleurs, l'évolution des comportements alimentaires, et notamment la diminution de la consommation d'aliments végétaux, les excès de produits antiphysiologiques tels que l'alcool, le tabac, les contraceptifs hormonaux oraux, a entraîné des risques spécifiques de carences vitaminiques.

Alors que les fonctions énergétiques et structurales des macronutriments sont relativement bien connues, il n'en est pas encore de même des fonctions des micronutriments facteurs d'utilisation métabolique, particulièrement des vitamines, initialement définies comme « facteurs accessoires » de croissance. Cependant, à l'ère clinique et physio-pathologique des vitamines, marquée au début du xxe siècle par la découverte (C. Funk) de la vitamine B1 ou thiamine, a succédé dans les années 1930 (Warburg) l'ère métabolique des vitamines, consacrée à l'étude des fonctions cellulaires des vitamines, plus précisément de leurs dérivés actifs. Les apports recommandés en vitamines vont du μg (vitamine B12) à 50 mg par jour (acide ascorbique, tocophérol). Les carences sévères, associées à un régime alimentaire monotone, qui sévissent dans les pays en développement sont rares dans les pays développés où la plus à craindre est la carence folique. Celle-ci affecte gravement le fœtus chez la femme enceinte et des sujets en restriction alimentaire, tels que certains sujets âgés et des personnes très défavorisées, socialement en marge. En revanche des ingestions excessives de vitamines C et A sont contreproductives.

Métabolisme cellulaire : intervention des vitamines - crédits : Encyclopædia Universalis France

Métabolisme cellulaire : intervention des vitamines

Afin d'apprécier l'importance métabolique des vitamines, il suffit d'observer une carte du métabolisme cellulaire en portant l'attention sur les cofacteurs des réactions intermédiaires successives. En effet, les coenzymes en jeu dans ces réactions sont très généralement des dérivés, adaptés au métabolisme cellulaire, des vitamines, qui en sont les précurseurs, apportées par l'alimentation. Il s'agit des vitamines dites du groupe B, vitamines hydrosolubles dont les dérivés opèrent généralement dans le cytosol de la cellule. Au contraire, les dérivés des vitamines liposolubles (A, D, E, K), insolubles en phase aqueuse, opèrent plutôt en surface ou en profondeur des structures membranaires lipidiques du réticulum endoplasmique des mitochondries et de la membrane plasmique de la cellule.

Les dérivés actifs des vitamines transfèrent ou traitent diverses entités chimiques : atomes d'hydrogène, groupes carbonés et groupes azotés, l'établissement des liaisons entre substrat et coenzyme étant déterminé par les affinités complémentaires des atomes réactifs concernés.

Étant donné que, sauf participation à l'anabolisme (constructions cellulaires), le devenir ultime des atomes d'hydrogène libérés au cours du catabolisme des nutriments[...]

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Écrit par

  • : docteur ès sciences, professeur honoraire à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie

Classification

Pour citer cet article

Marc PASCAUD. VITAMINES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Métabolisme cellulaire : intervention des vitamines - crédits : Encyclopædia Universalis France

Métabolisme cellulaire : intervention des vitamines

Vitamines d'oxydoréduction - crédits : Encyclopædia Universalis France

Vitamines d'oxydoréduction

Métabolisme carboné : intervention des vitamines - crédits : Encyclopædia Universalis France

Métabolisme carboné : intervention des vitamines

Autres références

  • AVITAMINOSES

    • Écrit par Marc PASCAUD
    • 212 mots

    C’est en 1897 qu’un médecin hollandais, C. Eijkman a fait disparaître, à Java, chez les consommateurs de riz poli (dépourvu de l’enveloppe du grain), un syndrome neurologique appelé béri-béri, en introduisant dans leur alimentation du son de riz. Il avait préalablement guéri de même...

  • VITAMINES - (repères chronologiques)

    • Écrit par Marc PASCAUD
    • 186 mots

    1897 C. Eijkman prouve que le béri-béri est un syndrome carentiel.

    1909 F. G. Hopkins et W. Stepp découvrent la vitamine A (rétinol).

    1910 C. Funk isole le facteur antibéribérique et l’appelle vitamine en raison de la présence d’un radical aminé dans cette molécule organique....

  • ASCORBIQUE ACIDE ou VITAMINE C

    • Écrit par Pierre KAMOUN
    • 829 mots

    Facteur vitaminique hydrosoluble indispensable à l'homme et à de nombreuses espèces animales, l'acide L-ascorbique, de formule brute C6H8O6, est aussi appelé vitamine C. Sa carence alimentaire provoque l'apparition de tuméfactions douloureuses gingivales et articulaires, de lésions osseuses...

  • BIOCHIMIE

    • Écrit par Pierre KAMOUN
    • 3 880 mots
    • 5 médias
    ...protéines qui lui apportent des acides aminés dits indispensables, des acides gras dits essentiels, de nombreux métaux (fer, cuivre, molybdène, etc.) et des vitamines. Le premier facteur vitaminique connu fut celui reconnu par Eijkman dès 1897 et dont la carence était à l'origine d'une sévère affection tropicale,...
  • BIOTINE

    • Écrit par Geneviève DI COSTANZO
    • 594 mots

    Vitamine du groupe B, appelée aussi vitamine H ou bios II. Elle a été isolée par F. Kögl et B. Tonnis en 1936 à partir du jaune d'œuf. Sa formule a été élucidée par V. du Vigneaud : c'est l'acide D-2′-oxo-(3,4)-imidazolido-2-tétrahydrothiopène valérique :

    Elle existe...

  • CROISSANCE, biologie

    • Écrit par Universalis, André MAYRAT, Raphaël RAPPAPORT, Paul ROLLIN
    • 14 760 mots
    • 7 médias
    Il ne s'agit pas de substances macrotrophiques mais de composés agissant à faibles doses et indispensables à la croissance. Ces substances (vitamines, hormones) ne sont pas nécessairement synthétisées par tous les végétaux et, pour un même végétal, par tous les organes.
  • Afficher les 18 références

Voir aussi