Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

CHOLESTÉROL

Le cholestérol est une biomolécule très répandue chez la plupart des organismes animaux, mais absente des végétaux et des micro-organismes.

C'est un solide blanc, cristallin, insoluble dans l'eau, soluble dans les liquides organiques hydrocarbonés solvants des corps gras (lipides).

Baptisée « cholestérine » (du grec cholé, « bile », et stereos, « solide ») par le chimiste français Chevreul en 1815, puis « cholestérol » par Berthelot en 1859, à cause de la fonction alcool qu'elle porte, la molécule de cholestérol existe dans les cellules ou les liquides biologiques sous forme libre ou sous forme combinée. Les fonctions physiologiques attachées à ces deux formes sont spécifiques.

Le cholestérol est pour les animaux un nutriment fondamental. Il est indispensable à ceux d'entre eux qui, comme les insectes, ne peuvent en faire la synthèse. De même il est indispensable à certaines cultures cellulaires de mammifères (il est apporté par le sérum du milieu de culture), ce qu'explique son rôle structural fondamental dans les membranes de ces cellules. C'est ensuite un précurseur des acides biliaires qui favorisent la digestion et l'absorption intestinale des lipides alimentaires, que ce soient des acides gras ou encore des composés liposolubles tels que les vitamines A, D et K. C'est enfin la matière première utilisée par l'organisme humain dans la synthèse d'hormones intervenant dans la régulation de mécanismes nutritionnels et d'activités comportementales.

L'implication du cholestérol dans diverses déviations pathologiques, notamment les maladies cardio-vasculaires ischémiques, justifie l'intérêt que lui porte la recherche biomédicale, souligne son importance physiologique au service de la cellule et de l'organisme.

La molécule de cholestérol

Molécule du cholestérol - crédits : Encyclopædia Universalis France

Molécule du cholestérol

La structure chimique de la molécule de cholestérol (fig. 1) met en évidence, substitués sur le noyau cyclique planaire, d'une part, une chaîne hydrocarbonée hydrophobe, sur le carbone 17, d'autre part, un groupe OH polaire hydrophile sur le carbone 3 (voir la nomenclature numérique complète dans l'article stéroïdes, fig. 1). La molécule de cholestérol est une molécule amphiphile (pourvue d'affinités différentes à chacune de ses extrémités), cette caractéristique étant à l'origine de ses propriétés physico-chimiques et biologiques.

Interaction avec les phospholipides - crédits : Encyclopædia Universalis France

Interaction avec les phospholipides

Sur une phase aqueuse les molécules de cholestérol, orientées par la présence du groupe OH, constituent une monocouche ordonnée fluide, chaque molécule occupant une surface de 0,37 nm2. Associées (fig. 2) à des molécules de lécithines insaturées en milieu aqueux, les molécules de cholestérol ont un effet condensant, la surface occupée par les molécules de lécithines décroissant de 0,62 à 0,48 nm2 (Lécuyer et Dervichian). L'analyse par spectroscopie de résonance magnétique nucléaire et de spin d'électron montre que le cholestérol ordonne les couches mixtes phospholipides-cholestérol et réduit la mobilité des chaînes carbonées insaturées.

Addition à une préparation de phospholipides - crédits : Encyclopædia Universalis France

Addition à une préparation de phospholipides

L'état structural des membranes lipidiques artificielles et des membranes biologiques naturelles est fonction de la température : gel cristallin au-dessous d'une température critique dite température de transition, cristal liquide au-dessus de cette température. La présence de molécules de cholestérol affecte considérablement cette transition (fig. 3), allant jusqu'à l'abolir complètement de telle sorte que, même à des températures infraphysiologiques, la couche lipidique conserve sa structure aérée de cristal liquide.

La séparation et l'isolement du cholestérol libre et de ses esters d'un extrait lipidique, sérique ou tissulaire, sont effectués par chromatographie sur colonne ou sur plaque d'acide silicique à l'aide de différents mélanges éluants.

Spécifiquement,[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : docteur ès sciences, professeur honoraire à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
  • : professeur à l'université de Paris-VII, chef de service de médecine interne et pathologie vasculaire à l'hôpital Saint-Louis, directeur du département de recherches sur les lipoprotéines plasmatiques et tissulaires (U.E.R. Villemin).

Classification

Pour citer cet article

Marc PASCAUD et Jacques ROUFFY. CHOLESTÉROL [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Molécule du cholestérol - crédits : Encyclopædia Universalis France

Molécule du cholestérol

Interaction avec les phospholipides - crédits : Encyclopædia Universalis France

Interaction avec les phospholipides

Addition à une préparation de phospholipides - crédits : Encyclopædia Universalis France

Addition à une préparation de phospholipides

Autres références

  • ATHÉROSCLÉROSE

    • Écrit par Loïc CAPRON
    • 5 353 mots
    • 1 média
    ...fracture de plaque. Des traitements qui stabilisent la plaque seraient un progrès décisif. Des médicaments qui diminuent fortement la concentration du cholestérol dans le sang (les statines qui agissent en empêchant sa synthèse par le foie) améliorent notablement le pronostic de la maladie coronaire...
  • BLOCH KONRAD (1912-2000)

    • Écrit par Marc PASCAUD
    • 438 mots

    Biochimiste américain d'origine allemande, Konrad Bloch a reçu le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1964 avec son ancien compatriote et condisciple Feodor Lynen pour leurs recherches sur le métabolisme des lipides, la biosynthèse du cholestérol et des acides gras.

    Né le 21 janvier...

  • BROWN MICHAEL (1940- )

    • Écrit par Didier LAVERGNE
    • 173 mots

    Directeur du Centre des maladies génétiques de l'université de Dallas, où Joseph Goldstein est chef du département de génétique moléculaire, Michael Brown a partagé avec lui le prix Nobel de médecine 1985 qui récompensa leurs recherches sur les récepteurs des membranes cellulaires...

  • CLOFIBRATES

    • Écrit par Edith ALBENGRES
    • 1 075 mots

    Médicaments dérivés d'un principe actif, l'acide chlorophénoxyisobutyrique, les clofibrates sont utilisés dans le traitement de certaines hyperlipidémies.

    Leurs mécanismes d'action sont multiples. Ils diminuent le taux de lipoprotéines de très basse densité (VLDL)...

  • Afficher les 21 références

Voir aussi