Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ISRAËL

Nom officiel

État d'Israël (IL)

    Chef de l'État

    Isaac Herzog (depuis le 7 juillet 2021)

      Chef du gouvernement

      Benyamin Nétanyahou (depuis le 29 décembre 2022)

        Capitale (proclamée)

        Jérusalem ; le statut de capitale n'est pas reconnu par la communauté internationale

          Langues officielles

          Arabe, hébreu

            Unité monétaire

            Shekel (ILS)

              Population (estim.) 9 177 000 (2024)
                Superficie 22 072 km²

                  Du sionisme politique à la création de l'État d'Israël

                  Au cours des siècles, depuis la disparition de la dernière forme d'autonomie politique juive (marquée par la destruction du second Temple par les Romains en l'an 70 de notre ère), les Juifs n'ont jamais cessé de rappeler leur attachement à Sion et à la Terre promise. Cependant, peu à peu, le lien perdait de sa réalité pour ne plus être qu'un rappel purement religieux sinon mystique. Il faut attendre le xixe siècle pour qu'apparaisse une nouvelle forme d'attachement à Sion et que l'idée d'un retour ne soit plus présentée comme relevant uniquement des temps messianiques, mais qu'elle soit considérée comme une possibilité réelle, permettant en particulier la solution du problème juif là où il semble à l'époque particulièrement critique, c'est-à-dire en Europe orientale et centrale.

                  Dans la seconde moitié du xixe siècle apparaissent les premiers essais visant à suggérer le retour à l'existence politique indépendante du peuple juif, fût-ce ailleurs qu'en Palestine. L'essai le plus marquant et le plus connu est celui de Leo Pinsker (1821-1891), médecin russe, qui publie en 1882 son Autoémancipation, véritable manifeste en faveur d'une solution nationale à la question juive. On signalera également l'ouvrage de Moses Hess (1812-1875), intellectuel allemand, qui fut le secrétaire de Karl Marx, qui publie, en 1862, Rome et Jérusalem, dans lequel il appelle à la formation d'un État juif et socialiste en Palestine.

                  À ces précurseurs du sionisme politique on doit ajouter deux rabbins qui, dès cette époque, tentent la synthèse de la religion et de la politique et préfigurent donc la tendance religieuse du sionisme : le rabbin Yehuda Hai Alkalai (1798-1878) et le rabbin Zwi Hirsch Kalischer (1795-1874). Le premier en Serbie, le second en Pologne militent en faveur d'un retour physique à Sion. Cependant, il faut attendre Théodore Herzl pour que toutes ces tendances se cristallisent et surtout s'institutionnalisent.

                  En 1896, Théodore Herzl (1860-1904), journaliste mondain, correspondant à Paris du grand quotidien viennois Die Neue Freie Presse, publie l'ouvrage fondamental pour l'épopée sioniste : Der Judenstaat (dans les traductions courantes on trouve L'État juif, en fait la traduction littérale est : L'État des Juifs). Un an plus tard, le 29 août 1897, Herzl ouvre à Bâle le Premier Congrès sioniste mondial. Le sionisme politique était né, formulant son programme politique, connu précisément sous le nom de programme de Bâle. À ce jour il peut encore être considéré comme la meilleure définition du sionisme. On y lit : « Le sionisme aspire à la création, en Palestine, pour le peuple juif, d'un Foyer garanti par le droit public. » On trouve en germe dans cette déclaration les idées centrales du sionisme politique : le Foyer (c'est l'idée qui fait référence au refuge pour les Juifs persécutés) ; la Palestine (c'est-à-dire la Terre promise et elle seule, même si, plus tard, Herzl essaiera de faire accepter d'autres territoires tels que l'Ouganda ou la région d'El-Arisch, « en attendant... ») ; la garantie par le droit public : il s'agit de la reconnaissance internationale, pour que la légitimité de la présence juive ne puisse pas être contestée.

                  Herzl meurt, épuisé, dès 1904, âgé de quarante-quatre ans à peine. De 1897 à sa mort, il n'a cessé de voyager, de rencontrer des « Grands », en Europe (aussi bien en Europe centrale et orientale qu'en Europe occidentale et en Grande-Bretagne), en Turquie (où il négocie avec le sultan qui est alors le maître de la Palestine) et en Palestine même (où il rencontre l'empereur Guillaume II). Il n'aura guère de succès, sinon qu'il réussit à créer une organisation[...]

                  La suite de cet article est accessible aux abonnés

                  • Des contenus variés, complets et fiables
                  • Accessible sur tous les écrans
                  • Pas de publicité

                  Découvrez nos offres

                  Déjà abonné ? Se connecter

                  Écrit par

                  • : professeur à l'université de Reims-Champagne-Ardenne
                  • : professeur à la faculté de droit de l'université hébraïque de Jérusalem (Israël)
                  • : maître de conférences à l'université Paris-I
                  • : docteur en études hébraïques, maître de conférences à l'Institut national des langues et civilisations orientales
                  • : enseignant-chercheur, critique de cinéma
                  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Pour citer cet article

                  Marcel BAZIN, Universalis, Claude KLEIN, François LAFON, Lily PERLEMUTER et Ariel SCHWEITZER. ISRAËL [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                  Médias

                  Israël : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Israël : carte physique

                  Israël : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Israël : drapeau

                  Guerre de Six Jours, 1967 - crédits : National Archives

                  Guerre de Six Jours, 1967

                  Autres références

                  • INDÉPENDANCE D'ISRAËL PROCLAMATION DE L' (1948)

                    • Écrit par Sylvain VENAYRE
                    • 237 mots
                    • 1 média

                    Alors que le mandat britannique sur la Palestine doit expirer le lendemain, David Ben Gourion proclame, le 14 mai 1948 à Tel-Aviv, l'indépendance de l'État d'Israël. Celui-ci est aussitôt reconnu par les principales puissances mondiales qui, au sein de l'O.N.U., recherchaient...

                  • ISRAËL, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • ABBAS MAHMOUD (1935- )

                    • Écrit par Universalis, Aude SIGNOLES
                    • 2 006 mots
                    • 1 média

                    Homme d’État palestinien, Mahmoud Abbas a été Premier ministre de l’Autorité palestinienne en 2003, sous la présidence de Yasser Arafat, avant de succéder à ce dernier en 2005.

                    Mahmoud Abbas est né le 26 mars 1935 à Safed, ville de haute Galilée, aujourd'hui située à l'intérieur des frontières...

                  • ACCORDS DE WASHINGTON

                    • Écrit par Christophe PÉRY
                    • 246 mots
                    • 1 média

                    La fin de la guerre froide a modifié les données du conflit du Proche-Orient. Après la guerre du Golfe, les États-Unis poussent Israël à participer à une conférence de paix. Le retour au pouvoir des travaillistes israéliens, en 1992, facilite la conclusion des accords secrètement négociés...

                  • ACRE ou AKKA, anc. SAINT-JEAN-D'ACRE

                    • Écrit par Robert MANTRAN
                    • 336 mots

                    Ville et port de Palestine, qui apparaît dans l'Ancien Testament sous le nom de ‘Acco et au temps des Ptolémées d'Égypte sous celui de Ptolemaïs, époque où elle connut une certaine prospérité. Conquise par les Arabes en 636, elle fut reconstruite peu après et son port réaménagé à la fin du ...

                  • AKABA ou AQABA GOLFE D'

                    • Écrit par Jean-Marc PROST-TOURNIER
                    • 416 mots
                    • 1 média

                    Bras de mer étroit (de 20 à 30 km) allongé sur 180 kilomètres, séparant l'Arabie de la presqu'île du Sinaï. Par sa structure, le golfe d'Akaba (ou ‘Aqaba) est un fossé d'effondrement profond (1 828 m maximum), prolongeant celui de la mer Rouge en changeant de direction...

                  • Afficher les 105 références

                  Voir aussi