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ISRAËL

Nom officiel

État d'Israël (IL)

    Chef de l'État

    Isaac Herzog (depuis le 7 juillet 2021)

      Chef du gouvernement

      Benyamin Nétanyahou (depuis le 29 décembre 2022)

        Capitale (proclamée)

        Jérusalem ; le statut de capitale n'est pas reconnu par la communauté internationale

          Langues officielles

          Arabe, hébreu

            Unité monétaire

            Shekel (ILS)

              Population (estim.) 9 177 000 (2024)
                Superficie 22 072 km²
                  • Article mis en ligne le
                  • Modifié le
                  • Écrit par , , , , et

                  Société et crises

                  Israël est un pays divisé, traversé par plusieurs lignes de clivage qui ne se recouvrent pas complètement l'une l'autre.

                  Les divisions de la société israélienne

                  Le premier clivage est le clivage entre religieux et laïques. L'État d'Israël n'est certes pas un État théocratique, mais la place de la religion y est très grande. On a déjà signalé le problème du statut personnel (mariages et divorces) : seul le mariage religieux est possible. Mais il existe une législation religieuse dans d'autres domaines. Sans être aussi contraignante, cette législation est cependant perçue par les groupes laïques comme relevant de la coercition (notamment en matière de respect du Chabbat et des jours de fête, comme jours de repos forcé, ou encore du respect des règles concernant les prescriptions alimentaires). Le débat entre laïques et religieux va cependant plus loin encore, car il pose la véritable question du sens même de l'État d'Israël comme État juif – et non pas simplement État des Juifs. Pour Herzl, l'État ne serait que l'État des Juifs. Il servirait avant tout de refuge aux Juifs persécutés, mais il n'aurait pas de caractéristique culturelle particulière. Dans la conception de l'État juif, au contraire, l'État d'Israël doit véhiculer les valeurs juives (essentiellement les valeurs religieuses). Il doit traduire l'identité propre du peuple juif, à tous les points de vue : le fait de parler la langue hébraïque n'est donc pas suffisant. La controverse entre les deux conceptions va en s'amplifiant, dans la mesure où l'accent est mis de plus en plus sur la religion stricto sensu.

                  Le deuxième clivage porte sur la question territoriale. Il s'agit de la question dite du Grand Israël. Cette question est très vive depuis 1967, c'est-à-dire depuis qu'après la guerre de Six Jours Israël a été amené à occuper l'ensemble de l'ancienne Palestine en deçà du Jourdain. À droite, on doit distinguer les partisans du Grand Israël, qui prônent le nationalisme « intégral », des milieux religieux, pour lesquels il serait « sacrilège » d'évacuer toute portion du territoire d'Israël. La question se complique du fait de l'installation de nouvelles colonies juives dans ces territoires. À gauche, on prône soit le compromis territorial (thèse du Parti travailliste), qui implique la restitution d'une partie de la Cisjordanie occupée depuis 1967 à la Jordanie, soit la création d'un État palestinien en Cisjordanie (thèse de l'extrême gauche). Le soulèvement dans les territoires occupés a posé de façon très directe la question de la poursuite de l'occupation. La décision du roi Hussein de Jordanie, annoncée le 31 juillet 1988, de renoncer à tout lien et à toute revendication sur la Palestine a certainement contribué à précipiter la recherche d'une solution, en particulier après le retour des travaillistes israéliens et de leurs alliés de gauche au pouvoir (juin 1992). Une formule confédérale (englobant l'OLP et la Jordanie, et peut-être même Israël) est toujours envisageable. La signature des accords de Washington (septembre 1993) a ouvert une ère nouvelle. L'OLP est devenue l'interlocuteur officiel et privilégié d'Israël.

                  L'assassinat du Premier ministre Itzhak Rabin (4 novembre 1995) s'inscrit dans ce cadre. Perpétré par un étudiant religieux et nationaliste, il résulte de la délégitimation de la gauche après les accords de Washington. Il traduit ainsi très profondément la fracture entre les deux camps.

                  Le troisième clivage porte sur les deux grands groupes juifs : les Juifs séfarades et les Juifs ashkénazes (d'origine européenne). Au clivage socio-économique très marqué qui existe à l'origine s'ajoute une politique très maladroite menée par les[...]

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                  Écrit par

                  • : professeur à l'université de Reims-Champagne-Ardenne
                  • : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
                  • : professeur à la faculté de droit de l'université hébraïque de Jérusalem (Israël)
                  • : maître de conférences à l'université Paris-I
                  • : docteur en études hébraïques, maître de conférences à l'Institut national des langues et civilisations orientales
                  • : enseignant-chercheur, critique de cinéma

                  Classification

                  Pour citer cet article

                  Marcel BAZIN, Encyclopædia Universalis, Claude KLEIN, François LAFON, Lily PERLEMUTER et Ariel SCHWEITZER. ISRAËL [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                  Article mis en ligne le et modifié le 08/09/2023

                  Médias

                  Israël : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Israël : carte physique

                  Israël : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Israël : drapeau

                  Guerre de Six Jours, 1967 - crédits : National Archives

                  Guerre de Six Jours, 1967

                  Autres références

                  • INDÉPENDANCE D'ISRAËL PROCLAMATION DE L' (1948)

                    • Écrit par
                    • 237 mots
                    • 1 média

                    Alors que le mandat britannique sur la Palestine doit expirer le lendemain, David Ben Gourion proclame, le 14 mai 1948 à Tel-Aviv, l'indépendance de l'État d'Israël. Celui-ci est aussitôt reconnu par les principales puissances mondiales qui, au sein de l'O.N.U., recherchaient...

                  • ISRAËL, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • ABBAS MAHMOUD (1935- )

                    • Écrit par et
                    • 2 006 mots
                    • 1 média

                    Homme d’État palestinien, Mahmoud Abbas a été Premier ministre de l’Autorité palestinienne en 2003, sous la présidence de Yasser Arafat, avant de succéder à ce dernier en 2005.

                    Mahmoud Abbas est né le 26 mars 1935 à Safed, ville de haute Galilée, aujourd'hui située à l'intérieur des frontières...

                  • ACCORDS DE WASHINGTON

                    • Écrit par
                    • 246 mots
                    • 1 média

                    La fin de la guerre froide a modifié les données du conflit du Proche-Orient. Après la guerre du Golfe, les États-Unis poussent Israël à participer à une conférence de paix. Le retour au pouvoir des travaillistes israéliens, en 1992, facilite la conclusion des accords secrètement négociés...

                  • ACRE ou AKKA, anc. SAINT-JEAN-D'ACRE

                    • Écrit par
                    • 336 mots

                    Ville et port de Palestine, qui apparaît dans l'Ancien Testament sous le nom de ‘Acco et au temps des Ptolémées d'Égypte sous celui de Ptolemaïs, époque où elle connut une certaine prospérité. Conquise par les Arabes en 636, elle fut reconstruite peu après et son port réaménagé à la fin du ...

                  • AKABA ou AQABA GOLFE D'

                    • Écrit par
                    • 416 mots
                    • 1 média

                    Bras de mer étroit (de 20 à 30 km) allongé sur 180 kilomètres, séparant l'Arabie de la presqu'île du Sinaï. Par sa structure, le golfe d'Akaba (ou ‘Aqaba) est un fossé d'effondrement profond (1 828 m maximum), prolongeant celui de la mer Rouge en changeant de direction...

                  • Afficher les 105 références