Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ALDÉHYDES ET CÉTONES

Le terme d'alcool déshydrogéné, dit par contraction aldéhyde, a tout d'abord été employé pour nommer un liquide très volatil et d'une odeur pénétrante provenant de l'oxydation ménagée de l'alcool éthylique et se différenciant de celui-ci par un manque de deux atomes d'hydrogène. Un peu plus tard, le mot aldéhyde a aussi désigné les composés issus de l'oxydation ménagée de tous les alcools primaires.

Le nom d' acétone, quant à lui, a d'abord été donné à un liquide odorant moins volatil que l'aldéhyde, qui résultait de la distillation de l'acétate de calcium. La distillation des autres sels de calcium a permis l'isolement de composés proches de l'acétone ; on les a d'abord désignés par des noms dérivés de ceux des sels en y ajoutant la désinence -one : la propione, dérivée du propionate de calcium, la palmitone, du palmitate de calcium et la benzophénone, du benzoate de calcium. Tous ces composés ont été groupés sous le nom générique de cétones.

On a montré plus tard que l'oxydation ménagée de l'alcool isopropylique conduit à l'acétone, alors que la distillation du mélange de formiate et d'acétate de calcium donne un aldéhyde. De ce fait, les cétones sont, comme les aldéhydes, des alcools déshydrogénés et les aldéhydes, comme les cétones, se rattachent à des sels de calcium d'acides organiques. Cependant, ces analogies, d'une part, ne sont apparues que tardivement car les aldéhydes possèdent un remarquable pouvoir réducteur que les cétones n'ont pas et, d'autre part, ne se sont pleinement manifestées qu'avec l'apparition de formules développées incontestables.

Aldéhydes et cétones sont des dérivés carbonylés, le groupe divalent C=O étant relié, pour les premiers, à deux atomes d'hydrogène ou à un atome d'hydrogène et un radical carboné et, pour les secondes, à deux radicaux carbonés quelconques, d'où les trois possibilités suivantes :

La structure électronique des dérivés carbonylés est caractérisée par l'importante polarisation de la liaison C=O, due à la différence d'électronégativité entre oxygène et carbone avec, comme conséquence, la relative acidité des hydrogènes portés par les carbones adjacents au carbone fonctionnel. Pour les aldéhydes, en plus, une facile oxydation en acides est due à l'activation, par l'oxygène, de l'hydrogène porté par le carbone fonctionnel.

Nomenclature et état naturel

Tous les dérivés carbonylés présentent la même fonction carbonyle 〉C=O. La distribution entre aldéhydes et cétones repose sur le degré de substitution du carbone fonctionnel : les premiers, qui portent un atome d'hydrogène sur ce carbone, ont des propriétés spécifiques justifiant leur distinction d'avec les seconds, qui n'en possèdent pas. La nomenclature officielle de l'I.U.P.A.C. (International Union of Pure and Applied Chemistry) donne aux aldéhydes le nom d'alcanals et aux cétones celui d'alcanones, la chaîne principale étant celle qui porte l'atome de carbone fonctionnel et qui bénéficie de la règle du plus petit nombre. Une nomenclature courante désigne les premiers en substituant au nom de l'acide correspondant celui d'aldéhyde : aldéhyde formique (formaldéhyde), acétique (acétaldéhyde), propionique... Quant aux seconds, leur nom courant dérive de celui des groupes alkyle, ou aryle, qui sont fixés au groupe carbonyle, dénommé cétone : méthyléthylcétone, méthylphénylcétone ou acétophénone.

La fonction carbonyle est également désignée par le préfixe oxo- : 1-oxobutane (butanal), 2-oxobutane (butanone). Enfin, le groupe H − C=O, caractéristique des aldéhydes, est appelé formyle et le terme R − C=O, spécifique aux cétones, est nommé acyle.

Pulégone, camphre et verbénone - crédits : Encyclopædia Universalis France

Pulégone, camphre et verbénone

Présents dans de[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur de chimie organique à la faculté des sciences de Marseille

Classification

Pour citer cet article

Jacques METZGER. ALDÉHYDES ET CÉTONES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Réactions 9 à 13 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Réactions 9 à 13

Pulégone, camphre et verbénone - crédits : Encyclopædia Universalis France

Pulégone, camphre et verbénone

Réactions 1 et 2 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Réactions 1 et 2

Autres références

  • ACÉTALS

    • Écrit par Jacques METZGER
    • 866 mots
    • 1 média

    Les acétals sont les composés gem-dialcoxylés c'est-à-dire qui portent sur le même atome de carbone tétracoordiné de la chaîne deux fonction éther-oxyde. Ils dérivent formellement de l'élimination d'une molécule d'eau entre un dérivé carbonylé et deux molécules d'alcool (réaction 1). On distingue...

  • ALCOOLS

    • Écrit par Jacques METZGER
    • 5 832 mots
    • 8 médias
    La réduction des aldéhydes et des cétones en alcools primaires et secondaires peut être réalisée par l'action de l'hydrogène en présence de catalyseur métallique comme le platine Pt et le nickel Ni :
  • ALDOLS & CÉTOLS

    • Écrit par Jacques METZGER
    • 1 406 mots
    • 3 médias

    Aldols et cétols sont les composés dont la chaîne hydrocarbonée porte à la fois une fonction alcool et une fonction carbonyle, aldéhyde ou cétone.

    C'est Charles Adolphe Wurtz qui a donné le nom d'aldol (de aldéhyde-alcool) au composé résultant de la dimérisation de l'acétaldéhyde...

  • AMINES

    • Écrit par Jacques METZGER
    • 3 232 mots
    • 4 médias
    Addition sur les aldéhydes et les cétones : les amines primaires forment un hémiaminal qui se déshydrate facilement en donnant une aldimine ou une cétimine. Les amines secondaires forment également un hémiaminal dont la déshydratation conduit à une énamine, l'élimination de l'eau se faisant par entraînement...
  • Afficher les 8 références

Voir aussi