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SUCRE

Des cultures « industrielles »

Un point commun entre la filière de la betterave et celle de la canne à sucre est la mise en œuvre d’un traitement industriel afin d’extraire, d’épurer et de concentrer les jus sucrés que ces végétaux contiennent (cf. Principaux procédés d’obtention du sucre). C’est pourquoi ces cultures sont dites « industrielles ». Bien que ces plantes soient encore cultivées dans le cadre de petites unités de production – notamment en Inde et dans le monde caraïbe –, elles sont de plus en plus produites dans des exploitations de taille importante : grandes plantations du monde tropical, exploitations de grande culture en Europe de l’Ouest.

La culture de ces deux plantes demande d’importants investissements en engrais et produits de traitement, même si, grâce à des approches dites « raisonnées », les apports de ces intrants ont diminué d’environ 30 p. 100 entre 1993 et 2013 dans le Bassin parisien alors que parallèlement les rendements ont progressé d’autant. Pendant longtemps, elle a été très exigeante en main-d’œuvre et l’est encore dans les exploitations gérées de façon traditionnelle. Dans les pays riches, l’utilisation de semences monogermes et la mise au point de machines très complexes – comme les décolleteuses-arracheuses-chargeuses – ont considérablement limité les besoins en main-d’œuvre. La concentration croissante des aires de culture de la betterave autour de sucreries de taille toujours plus importante a d’autre part permis de réduire les coûts du transport : il en résulte l’émergence et le renforcement de véritables bassins sucriers.

Canne à sucre - crédits : xuanhuongho / Shutterstock.com

Canne à sucre

La mécanisation de la culture et de la récolte de la canne à sucre est moins poussée du fait de la présence, dans le monde tropical, d’une main-d’œuvre nombreuse et moins coûteuse. La récolte par tronçonneuses-récolteuses est toutefois très largement pratiquée en Australie et aux États-Unis et progresse de plus en plus au Brésil malgré l’opposition sociale que rencontre la mécanisation de cette opération.

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Écrit par

  • : professeur émérite à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense, membre de l'Académie d'agriculture de France

Classification

Pour citer cet article

Jean-Paul CHARVET. SUCRE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Différents types de sucres - crédits : 5second/ Fotolia

Différents types de sucres

Localisation des sucreries en France - crédits : Encyclopædia Universalis France

Localisation des sucreries en France

Sucre : consommation annuelle par habitant - crédits : Encyclopædia Universalis France

Sucre : consommation annuelle par habitant

Autres références

  • ABOLITIONNISME, histoire de l'esclavage

    • Écrit par Jean BRUHAT
    • 2 943 mots
    • 3 médias
    En 1834 est fondée la Société pour l'abolition de l'esclavage. Les conditions deviennent favorables, car l'essor du sucre de betterave au détriment du sucre de canne diminue l'intérêt économique des colonies qui étaient spécialisées dans cette production.
  • ALIMENTATION (Aliments) - Classification et typologie

    • Écrit par Ambroise MARTIN
    • 4 590 mots
    • 1 média
    Cette catégorie d'aliments inclut le sucre pur de cuisine (ou saccharose, chimiquement bien défini) et les produits dont l'ingrédient majoritaire est le sucre ou un analogue. La caractéristique organoleptique principale est donc le goût sucré. Chimiquement, ces sucres ont une structure simple. Ils...
  • ALIMENTATION (Aliments) - Technologies de production et de conservation

    • Écrit par Paul COLONNA
    • 7 414 mots
    • 3 médias
    Lasucrerie fonctionne à partir de betteraves sucrières et de canne à sucre. L' extraction du saccharose se fait par diffusion du sucre dans l'eau, puis clarification du jus sucré et concentration par cristallisation. En découle la confiserie où le sucre fondu sert de matrice pour des...
  • AMÉRIQUE (Histoire) - Amérique portugaise

    • Écrit par Frédéric MAURO
    • 4 217 mots
    • 6 médias
    Vers 1570, le sucre succède au bois comme produit dominant de l'économie brésilienne. Cette domination va durer jusqu'au début du xviiie siècle, lorsque l'or prendra le relais du sucre.
  • Afficher les 30 références

Voir aussi