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HORMONES

Rôle des récepteurs nucléaires

Récepteurs nucléaires et leurs ligands - crédits : Encyclopædia Universalis France

Récepteurs nucléaires et leurs ligands

La superfamille des récepteurs nucléaires comprend les récepteurs des stéroïdes ( glucocorticoïdes, androgènes, estrogènes, progestérone et minéralocorticoïdes) de la vitamine D, des hormones thyroïdiennes, de l'acide rétinoïque (fig. 2) et des récepteurs dits « orphelins » pour lesquels les ligands ne sont pas encore connus. Ceux-ci sont localisés dans le noyau de la cellule et interagissent directement avec l'ADN.

Liaisons à l'ADN des récepteurs nuclaires - crédits : Encyclopædia Universalis France

Liaisons à l'ADN des récepteurs nuclaires

Les récepteurs nucléaires sont des protéines de grande taille (poids moléculaire compris entre 45 000 et 120 000). Leur longueur est variable : de 427 acides aminés pour le récepteur de la vitamine D 3 à 984 pour celui des minéralocorticoïdes. Ces molécules se trouvent dans le noyau des cellules cibles avant toute interaction avec l'hormone, sauf dans le cas des récepteurs des glucocorticoïdes et des minéralocorticoïdes, qui semblent localisés à la fois dans le noyau et le cytoplasme. Toutefois, après interaction avec l'hormone, toutes ces protéines se trouveront dans le noyau – lieu de leur action – liées à l' ADN avec forte affinité. Le clonage et le séquençage de leurs ADN complémentaires (ADNc) ont permis d'avancer rapidement dans la connaissance de leur structure primaire, c'est-à-dire de la séquence d'acides aminés qui les compose. De même, ces techniques ont permis d'établir rapidement des relations structure-fonction. On a ainsi pu montrer qu'il existait une grande similitude dans leur structure primaire, qui est aussi partagée par d'autres facteurs de transcription. Ainsi, bien que liant des hormones structurellement différentes, tous ces récepteurs se comportent comme des facteurs de transcription hormono-induits. De plus, des expériences de mutagenèse et de transfection de leur ADNc ont permis de définir précisément leurs différents domaines fonctionnels. La partie C terminale du récepteur comprend une séquence de près de 250 acides aminés impliquée dans la liaison de l'hormone ; elle a été désignée par la lettre E. Celle-ci est riche en acides aminés hydrophobes et forme une poche pouvant lier les stéroïdes, les hormones thyroïdiennes, l'acide rétinoïque ou la vitamine D 3. Il est intéressant de noter que les récepteurs de la progestérone, des glucocorticoïdes, des androgènes et des minéralocorticoïdes qui présentent une affinité croisée pour leurs ligands ont aussi une grande homologie de structure de la région responsable de la liaison de l'hormone. Dans cette région sont aussi situées la fonction de dimérisation (qui permet l'agencement de deux molécules de récepteurs entre elles) et une séquence responsable de l'interaction de certains récepteurs nucléaires avec une protéine de choc thermique au poids moléculaire de 90 kilodaltons appelée HSP 90. Dans leur partie centrale, tous les récepteurs nucléaires possèdent une séquence de près de 70 acides aminés riche en cystéines, qui permet la liaison à l'ADN (région C). Celle-ci est hautement conservée et permet la formation de « doigts ». Chaque doigt est stabilisé par l'interaction d'un ion zinc avec 4 cystéines (fig. 3). Cette structure en « doigts de zinc » permet à certains acides aminés d'interagir spécifiquement avec des séquences particulières d'ADN présentes dans la partie régulatrice des gènes hormono-régulés. Plus récemment, une fonction d'activation de la transcription appelée TAF-1 a été localisée dans la partie N terminale de la molécule de récepteur (région A/B). Cette région, de longueur hypervariable et très immunogénique, possède une très faible homologie entre les différents récepteurs ; elle est responsable de l'efficacité et de la spécificité dans la transduction du signal. Une fonction similaire mais induite par la liaison de l'hormone (TAF-2) est située dans le domaine de liaison de l'hormone. Dans ce domaine ainsi que dans une zone proche du domaine de liaison à l'ADN ont été identifiées des séquences[...]

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Écrit par

  • : professeur honoraire de clinique endocrinologique à la faculté de médecine de Paris, membre de l'Académie nationale de médecine
  • : professeur à l'université et au Muséum national d'histoire naturelle
  • : professeur des Universités
  • : docteur en médecine, chercheur à l'unité 33 de l'I.N.S.E.R.M., Le Kremlin-Bicêtre
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Jacques DECOURT, Universalis, Yves-Alain FONTAINE, René LAFONT et Jacques YOUNG. HORMONES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Système endocrinien - crédits : Encyclopædia Universalis France

Système endocrinien

Fonctionnement - crédits : Encyclopædia Universalis France

Fonctionnement

Vertébrés : hormones peptidiques et protidiques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Vertébrés : hormones peptidiques et protidiques

Autres références

  • NOTION D'HORMONE

    • Écrit par Christiane SINDING
    • 197 mots
    • 1 média

    À la fin du xixe siècle apparut l'idée que certaines structures anatomiques friables et très vascularisées sécrétaient des substances d'une grande importance pour l'organisme, qu'on appela « sécrétions internes », reprenant une expression inventée par Claude Bernard...

  • ADÉNYLIQUE CYCLIQUE ACIDE ou ADÉNOSINE MONOPHOSPHATE CYCLIQUE (AMP cyclique)

    • Écrit par Paolo TRUFFA-BACHI
    • 484 mots

    En 1956, l'Américain E. W. Sutherland et ses collaborateurs découvrent un facteur thermostable indispensable à l'activation, par l'adrénaline, de la phosphorylase du tissu hépatique. La caractérisation chimique de la substance montre qu'il s'agit d'un nucléotide :...

  • ADRÉNALINE

    • Écrit par Jacques HANOUNE
    • 3 565 mots
    • 2 médias
    L'exploration de la fonction médullo- surrénale est limitée, en routine, à la mesure des quantités d'hormones circulantes ou excrétées dans les urines. La sécrétion totale de noradrénaline et d'adrénaline s'élève habituellement à 10 mg/j. On dose habituellement le principal dérivé urinaire,...
  • AGRESSIVITÉ, éthologie

    • Écrit par Philippe ROPARTZ
    • 3 931 mots
    ...toutes les formes d'agression n'obéissent pas au schéma simpliste élaboré vers les années quarante selon lequel toute élévation du taux des androgènes (hormones sexuelles mâles) correspond à une augmentation du niveau d'agression. Ce schéma n'est cependant pas abandonné et on explique ainsi la docilité...
  • ALDOSTÉRONE

    • Écrit par Pierre KAMOUN
    • 1 641 mots

    Dès 1934, Wintersteiner démontrait que l'animal, privé de surrénales, pouvait être maintenu en vie à l'aide d'une fraction amorphe extraite de la partie corticale de ces glandes.

    En 1953, Wettstein et Reichstein ont isolé, à partir de cette fraction, une substance hormonale comportant...

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Voir aussi