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MÉTAL ARTS DU

Le cuivre, le bronze, le laiton

Le cuivre pur est à l'origine des alliages que sont le bronze et le laiton. Il a été mis en forme au repoussé à toutes les époques, mais il a souvent été doré, émaillé, recouvert ou incrusté d'autres matières. Il a beaucoup servi à la fabrication d'objets de la vie quotidienne. La chaudronnerie regroupe ce type de production et certains pays, comme ceux de l'Orient musulman, ont préféré ce traitement du métal à la fonte. Dès le xie siècle, l'Asie Mineure et l'Égypte ont produit des plats martelés et incrustés d'or et d'argent, décorés de motifs géométriques, d'inscriptions en caractères coufiques et de scènes diverses. Dès le xve siècle, l'Allemagne, la France et l'Italie ont également fourni des plats en cuivre à décor religieux.

Le bronze est composé de cuivre rouge et d'étain, et les premiers alliages ont dû se faire dans une région qui possédait à la fois des mines de cuivre et d'étain ; les archéologues s'accordent pour penser que c'est au Proche-Orient que l'on en a trouvé les premières traces dès le VIIIe millénaire. À l'époque mycénienne, vers 2000 à 1500 avant J.-C., des objets décoratifs, des petites sculptures et des armes en bronze sont fabriqués. En Égypte, il est connu dès les premières dynasties, mais il est resté rare jusqu'au IIIe millénaire avant J.-C. Les métallurgistes considèrent que le meilleur alliage est constitué d'une partie d'étain pour dix de cuivre ; cette proportion était connue des fondeurs anciens. En feuille, le bronze peut être martelé, mais, dans la plupart des pays, il a été fondu.

Les fondeurs égyptiens connaissaient aussi les incrustations d'or et d'argent, damasquinures utilisées encore par les Mérovingiens pour les armes et les boucles. La faible malléabilité du bronze interdit d'avoir des reliefs repoussés très accentués sur ce métal : sur certaines pièces, comme les portes de Balawat, d'origine assyrienne (British Museum, Londres), les deux techniques différentes ont été utilisées. Dans l'art celte, le bronze battu apparaît dans des objets quotidiens aux formes très simples, dès 1600 avant J.-C. ; plus tard, à l'époque de la Tène (du ve au ier s. av. J.-C.), les Celtes pratiqueront la fonte. En Grèce comme à Rome, la production des bronzes fut immense, reproduisant des formes inspirées de la céramique. Les vases de toutes sortes, les miroirs grecs, étrusques et romains occupent une place importante dans l'artisanat des derniers siècles avant J.-C. Les miroirs gravés sur la face non réfléchissante, portés par des pieds en forme de statuettes, répètent comme les luminaires et les brasiers les mêmes modèles avec quelques variantes.

En Extrême-Orient, les plus belles pièces remontent au xiiie siècle avant J.-C. Les vases et les urnes de cette époque conservent une patine rouge ou verte, vraisemblablement obtenue par l'oxydation artificielle des surfaces. Les techniques se sont perfectionnées et les fontes à cire perdue donnent des objets parfaits, qui ne nécessitèrent aucun travail de reprise à la ciselure.

L'Occident barbare abandonna les traditions gallo-romaines ; sous Charlemagne, il semble qu'il y ait eu des ateliers de bronziers dont certaines œuvres nous sont parvenues : les portes de la chapelle palatine d'Aix-la-Chapelle par exemple. Pendant le Moyen Âge, la production française est assez restreinte, les ateliers germaniques et mosans étant au contraire très actifs. Il semble qu'à cette époque on ait travaillé plus volontiers le laiton. Le Livre des métiers, d'Étienne Boileau, prévôt de Paris en 1258, ne cite en effet comme produits en bronze que de très petits objets : fermoirs, sceaux, lampes, boucles...

En Italie, la tradition romaine persiste dans[...]

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Écrit par

  • : conservateur de l'Inventaire, responsable des Objets mobiliers à l'Inventaire général

Classification

Pour citer cet article

Catherine ARMINJON. MÉTAL ARTS DU [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Hôtel Tassel, V. Horta - crédits : Alan John Ainsworth/ Heritage Images/ Getty Images

Hôtel Tassel, V. Horta

Rampe d'escalier, hôtel Solvay, Bruxelles - crédits :  Bridgeman Images

Rampe d'escalier, hôtel Solvay, Bruxelles

Autres références

  • AFGHANISTAN

    • Écrit par Daniel BALLAND, Gilles DORRONSORO, Universalis, Mir Mohammad Sediq FARHANG, Pierre GENTELLE, Sayed Qassem RESHTIA, Olivier ROY, Francine TISSOT
    • 37 316 mots
    • 19 médias
    Les orfèvres saka connaissaient depuis longtemps les différentes techniques de transformation du métal, ainsi que le montage des pierres dures ; ils ont travaillé pour toutes les cours hellénistiques de la mer Noire à l'Oxus ; installés en Bactriane occidentale et au Séistan, ils exécutent les parures...
  • AFRIQUE NOIRE (Arts) - Un foisonnement artistique

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    Les métaux furent également très employés surtout dans les chefferies centralisées et les royaumes féodaux : l'or, dans les pays baoulé et ashanti, pour la confection des parures (pendentifs, bracelets, colliers en or massif coulé par le procédé de la fonte à la cire perdue) et de certains...
  • AFRIQUE NOIRE (Arts) - Histoire et traditions

    • Écrit par Jean DEVISSE, Universalis, Francis GEUS, Louis PERROIS, Jean POLET
    • 6 689 mots
    ...connues. Les plus anciennes figures sont en terre cuite : elles proviennent de lieux de culte et datent, pour les plus anciennes, du xiie siècle environ. Les bronzes d'Ifé (en réalité des laitons ou des cuivres purs) sont beaucoup moins nombreux : moins d'une trentaine. La série des têtes présente une telle...
  • AFRIQUE NOIRE (Arts) - Aires et styles

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    Les anciens forgerons exécutaient pour les dignitaires des bijoux à la cire perdue en cuivre ou en laiton (bagues ornées de seins ou de cavaliers, pendentifs, bracelets). Des colliers de femme en perles de verre bleues supportant une petite clochette de cuivre évoquaient Nommo, l'eau et la parole. Au...
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