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ANATOMIE ARTISTIQUE

Le schématisme médiéval

Auparavant, les artistes médiévaux, comme les byzantins, eurent recours, dans la construction de leurs figures, à des procédés graphiques qui, s'ils aboutissent à la conservation de quelque canon, ne correspondent pas à celui des Anciens. Au lieu de noter les fractions proportionnelles d'un type idéal, ils ont procédé par simple composition technique d'un même module. Fructueuse simplification planimétrique qui contribue par ailleurs à figer des traditions d'atelier. Un autre type de moyen technique est celui qui a rendu célèbre l'album de Villard de Honnecourt, un schématisme régulateur qui constitue, selon les intentions mêmes de l'auteur, une méthode expéditive de dessin. Ici, il n'est plus question de bonne proportion ni de la vérité anatomique, mais plutôt d'une commodité de configuration reliée évidemment à une expérience de dessinateur.

Les lignes indicatrices permettent finalement de situer, les uns par rapport aux autres, les traits signalétiques essentiels, ou de noter des indications gestuelles qui aident à la reconnaissance d'une action, hors d'un souci de représentation proprement organique. Exemple, entre bien d'autres, de pratiques d'ateliers qui, peu à peu, ont perdu tout lien avec les spéculations sur les proportions corporelles qui avaient été vivaces dans la pensée cosmogonique du xiie siècle, faisant écho aux théories de l'époque hellénistique.

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Pour citer cet article

Jacques GUILLERME. ANATOMIE ARTISTIQUE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Peinture du tombeau de Nebamon à Thèbes - crédits :  Bridgeman Images

Peinture du tombeau de Nebamon à Thèbes

Laocoon - crédits :  Bridgeman Images

Laocoon

L’Homme de Vitruve, Léonard de Vinci - crédits :  Bridgeman Images

L’Homme de Vitruve, Léonard de Vinci

Autres références

  • L'ATELIER D'INGRES, Eugène Emmanuel Amaury-Duval - Fiche de lecture

    • Écrit par Adrien GOETZ
    • 1 026 mots
    • 1 média
    ...Le nouveau classicisme enseigné par le maître est fondé sur le culte de l'antique et la « vérité de la nature » traduite par le « style ». D'où les déformations anatomiques pratiquées par Ingres – la plus célèbre étant le dos « trop long » de l'odalisque (musée du Louvre) : « Pour exprimer...
  • DESSIN

    • Écrit par Robert FOHR, Geneviève MONNIER
    • 6 890 mots
    • 1 média
    ...de volume et de clair-obscur, et donc de l'étude de la figure humaine. Après les nus remarquables d'Antonio Pollaiuolo et de Luca Signorelli, toute une tradition du dessin anatomique à la pierre noire se développe, illustrée par Raphaël, Michel Ange (qui lui préfère parfois la sanguine), Titien,...
  • DÜRER ALBRECHT (1471-1528)

    • Écrit par Pierre VAISSE
    • 4 510 mots
    • 6 médias
    ...Dürer prend une orientation plus précise, comme s'il avait fallu un délai de mûrissement pour que le voyage en Italie portât véritablement ses fruits. Le corps humain et la perspective deviennent ses principales préoccupations, et ses œuvres semblent être tout à la fois des expériences et des manifestes....
  • RENAISSANCE

    • Écrit par Eugenio BATTISTI, Jacques CHOMARAT, Jean-Claude MARGOLIN, Jean MEYER
    • 31 095 mots
    • 21 médias
    ...expédients comme la transparence feinte d'une ouverture, on arrivait à montrer simultanément toutes les parties d'un objet, même les parties cachées. Très vite, on entreprit une recherche analogue sur le corps humain : on tenta de trouver un système de proportions évalué soit en fonction d'affinités...
  • Afficher les 15 références

Voir aussi