CHINOISE CIVILISATIONLes arts
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Sculpture
Apparue à l'époque Shang (xviie-xie s. av. J.-C.) sous le signe prépondérant de l'animal, la sculpture chinoise liée à l'art funéraire a connu son premier épanouissement aux environs de notre ère. Son âge d'or se situe entre le ive et le xe siècle de l'ère chrétienne, en un temps où son champ élargi s'épanouit sous l'égide du bouddhisme. Au-delà du xiiie siècle commence une lente décadence due au relâchement du sentiment religieux, à la sclérose des formes et des symboles d'un art qui fut toujours, en Chine, l'œuvre d'artisans soumis à la commande.
Notre connaissance de la sculpture chinoise reste cependant incomplète ; la période ancienne apparaît toujours plus riche au fur et à mesure des découvertes archéologiques ; la période bouddhique (ive-xiiie s.) est surtout connue à travers les grands ensembles rupestres, alors que les centres provinciaux demeurent peu explorés et souvent mal définis. L'étude de l'époque tardive (xive-xixe s.), enfin, permettrait l'analyse des causes et des manifestations de la décadence, comme la découverte de créations populaires régionales encore méconnues.
La sculpture funéraire
Les guerriers découverts à partir de 1974, à proximité du tumulus de Qin Shi huangdi, permettent d'envisager l'existence d'une tradition de la sculpture monumentale. Mais, cuites et peintes après avoir été façonnées en terre, ces pièces relèvent encore du domaine de la céramique. Si nous nous limitons à la sculpture en pierre ou en bronze, les époques Zhou et Qin ne nous ont encore rien livré. Dans l'attente de nouvelles découvertes, on ne peut que faire remonter la tradition de la sculpture funéraire en Chine à l'époque des Han antérieurs (206 av. J.-C. - 9 apr. J.-C.), avec, comme témoin, une statue exécutée vers 117 avant J.-C. et faisant partie d'un ensemble placé devant la tombe du général Huo Qubing. Haute de 1,40 m, elle figure un cheval debout terrassant un homme ; le cheval est massif, la pierre est laissée pleine entre le ventre et les pattes ; l'homme est couché sur le dos, la nuque rejetée en arrière, la tête énorme remplit tout l'espace li [...]
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l’article se compose de 80 pages
Écrit par :
- Corinne DEBAINE-FRANCFORT : docteur-chercheur au C.N.R.S. (UMR 7041) , directeur de la Mission archéologique franco-chinoise au Xinjiang (Chine)
- Daisy LION-GOLDSCHMIDT : chargée de mission au Musée national des arts asiatiques-Guimet
- Michel NURIDSANY : critique d'art, écrivain, commissaire d'exposition
- Madeleine PAUL-DAVID : ancien maître de recherche au CNRS, professeure honoraire à l'École du Louvre, chargée de mission au Musée national des arts asiatiques-Guimet
- Michèle PIRAZZOLI-t'SERSTEVENS : directrice d'études à l'École pratique des hautes études (IVe section)
- Pierre RYCKMANS : reader, Department of Chinese, Australian National University
- Alain THOTE : directeur d'études à l'École pratique des hautes études, section des sciences historiques et philologiques, correspondant de l'Académie des inscriptions et belles-lettres
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Voir aussi
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- ART ANIMALIER
- BAS-RELIEF
- BEI QI [PEI TS'I] STATUAIRE DES
- REPRÉSENTATIONS DES BODHISATTVA
- REPRÉSENTATIONS DU BOUDDHA
- ART BOUDDHIQUE
- BOUDDHISME CHINOIS
- BRONZE sculpture
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- ART FUNÉRAIRE
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- GROTTES BOUDDHIQUES
- HAUT-RELIEF
- LONGMEN Chine
Pour citer l’article
Corinne DEBAINE-FRANCFORT, Daisy LION-GOLDSCHMIDT, Michel NURIDSANY, Madeleine PAUL-DAVID, Michèle PIRAZZOLI-t'SERSTEVENS, Pierre RYCKMANS, Alain THOTE, « CHINOISE CIVILISATION - Les arts », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 22 janvier 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/chinoise-civilisation-les-arts/