CHINOISE CIVILISATIONLes arts
Carte mentale
Élargissez votre recherche dans Universalis
Architecture
L'organisation de l'espace
Dans l'ancienne cosmologie chinoise, le Ciel étant conçu comme rond et la Terre comme carrée, l'espace est imaginé sous forme de carrés emboîtés, sortes d'espaces hiérarchisés autour du noyau que constitue la capitale, carré marqué par quatre portes aux quatre orients et centre de convergence des influences cosmiques. On aboutit ainsi à une image géométrique du monde, animée par tout un réseau élémentaire de correspondances spatiales. Les alternances et les oppositions inhérentes au mouvement de l'univers se retrouvent dans l'espace humain. Destinée à refléter cet ordre idéal, l'architecture chinoise a conservé des spéculations anciennes quelques principes essentiels, tels que l'orientation, la pureté géométrique des formes et la symétrie, souvenir d'une organisation dualiste du monde.
L'espace architectural se présente en Chine comme une série de mondes clos, complets, de la ville à la maison privée, qui constituent des unités indépendantes de plus en plus petites, répétant en microcosme les formes des unités plus grandes. Cette décentralisation n'est jamais signe d'anarchie ; en Chine, l'aménagement de l'espace fut toujours soumis à des règles, l'architecture y fut un art dirigé, contrôlé par l'État, destiné à assurer un cadre au système social, autant qu'à mettre de l'ordre dans l'univers environnant.
Orientation et axialité
Les notions d'ordre et d'harmonie se retrouvent dans les règles nombreuses et complexes qui président au choix d'un emplacement pour la construction de tout édifice. Les géomanciens versés dans le fengshui, littéralement « vent et eau », sont ainsi chargés de déterminer si la nature du terrain, la configuration du sol, la disposition des arbres, des rochers, des eaux de la région sont favorables aux esprits fastes et capables d'arrêter les esprits néfastes.
L'emplacement une fois fixé, l'architecte trace son plan sans perdre de vue l'axe principal de direction sud-nord. Le symbolisme de cette axialité est évident, car le nord représentait pour les Chinois, outre les rigueurs de l'hiver, le danger des invas [...]
1
2
3
4
5
…
pour nos abonnés,
l’article se compose de 80 pages
Écrit par :
- Corinne DEBAINE-FRANCFORT : docteur-chercheur au C.N.R.S. (UMR 7041) , directeur de la Mission archéologique franco-chinoise au Xinjiang (Chine)
- Daisy LION-GOLDSCHMIDT : chargée de mission au Musée national des arts asiatiques-Guimet
- Michel NURIDSANY : critique d'art, écrivain, commissaire d'exposition
- Madeleine PAUL-DAVID : ancien maître de recherche au CNRS, professeure honoraire à l'École du Louvre, chargée de mission au Musée national des arts asiatiques-Guimet
- Michèle PIRAZZOLI-t'SERSTEVENS : directrice d'études à l'École pratique des hautes études (IVe section)
- Pierre RYCKMANS : reader, Department of Chinese, Australian National University
- Alain THOTE : directeur d'études à l'École pratique des hautes études, section des sciences historiques et philologiques, correspondant de l'Académie des inscriptions et belles-lettres
Classification
Autres références
« CHINOISE CIVILISATION » est également traité dans :
CHINOISE (CIVILISATION) - Vue d'ensemble
L'Asie orientale, de civilisation et d'influence chinoises, constitue un ensemble humain et géographique qui est à la fois très vaste et complexe en raison de la diversité de ses populations et de ses conditions naturelles. Elle s'étend depuis l'équateur jusqu'à la taïga sibérienne et depuis le Pacifique jusqu'au cœur du continent asiatique. On trouve des colonies chinoises à Java et en Malaisie c […] Lire la suite
CHINOISE (CIVILISATION) - La pensée chinoise
Depuis des temps qui se perdent aux origines légendaires, la mentalité chinoise est soutenue et sous-tendue par ce que l'on peut, faute de mieux, appeler une doctrine.Doctrine forte et profonde qui justifie l'histoire entière de la Chine, mais sans laquelle un monde s'écroule pour ne laisser subsister qu'une poussière de faits dans un désordre inexplicable. Aucune analyse socio-économique ne saura […] Lire la suite
CHINOISE (CIVILISATION) - Symbolisme traditionnel et religions populaires
Les fondements de la pensée chinoise traditionnelle nous sont connus essentiellement par des textes qui furent rédigés pour la plupart à l'époque dite des philosophes (en histoire : l'époque des Royaumes combattants, ve-iiie s. av. J.-C.). Il est cependant certain que nombre de concepts remontent à une ép […] Lire la suite
CHINOISE (CIVILISATION) - Bureaucratie, gouvernement, économie
« Céleste » ou « hydraulique », peu importe : l'idée communément répandue suivant laquelle la Chine vit depuis des temps fort anciens sous un régime bureaucratique est essentiellement correcte. Sans vouloir ici décrire à nouveau l'évolution, esquissée dans les pages précédentes, des institutions gouvernementales au fil des dynasties, on rappellera simpl […] Lire la suite
CHINOISE (CIVILISATION) - Sciences et techniques
Pour la Chine, comme pour d'autres civilisations, plus on remonte le temps, plus il devient difficile de préciser ce qu'on doit entendre exactement par « science ». C'est pourquoi la « science chinoise » peut se définir de plusieurs manières : il peut s'agir de toute idée, découverte ou méthode chinoise qui joue encore u […] Lire la suite
CHINOISE (CIVILISATION) - La médecine en Chine
Depuis le début des années 1980, plusieurs facteurs ont conduit historiens et anthropologues à développer et renouveler le champ des études sur la médecine chinoise. D'une part, les travaux menés par les historiens ou philosophes, comme Foucault, sur la médecine européenne ont montré combien la médecine était un champ fécond pour l'histoire intellectuelle, sociale et politique d'une société donnée […] Lire la suite
CHINOISE (CIVILISATION) - La littérature
Les origines de la littérature chinoise sont à peu près contemporaines de celles des deux autres littératures dont se nourrit encore la tradition du monde civilisé : celle de l'Inde et celle de l'Europe. Ici comme là, ces origines remontent à un ou deux millénaires avant l'ère chrétienne, et le nom de Confucius, vers l'an 500 avant J.-C., marque en Chine u […] Lire la suite
ASTRONOMIE
Dans le chapitre « L'astronomie arabe et chinoise » : […] En ce qui concerne les Arabes et leurs collègues juifs et persans, ce n'est pas seulement par amour de la science qu’ils s’intéressent à l'astronomie. L'étude des astres leur est indispensable pour prédire l'avenir : ce sont avant tout des astrologues. Ils ont d'abord besoin de méthodes de calcul et des tables déjà établies, qu'ils découvrent dans les vestiges des bibliothèques byzantines, et auss […] Lire la suite
CALENDRIERS
Dans le chapitre « Calendriers chinois » : […] Nos connaissances sur l'astronomie et le calendrier chinois sont dues au travail monumental réalisé entre 1723 et 1759 par le jésuite français Antoine Gaubil. Pendant les trente-six années qu'il passe à Pékin, sa fonction de traducteur et d'interprète lui permet d'être en contact permanent avec la cour et il a accès à tous les documents historiques. Il a publié plusieurs traités de chronologie (p […] Lire la suite
CHINE - Hommes et dynamiques territoriales
Dans le chapitre « Le territoire, un produit de l'histoire » : […] Le territoire de la Chine se donne, dans l'histoire officielle, comme l'extension d'un monde chinois qui trouve son foyer originel dans le bassin moyen du fleuve Jaune dès le II e millénaire avant J.-C. Plus largement, la Chine se veut le foyer de civilisation de l'Asie orientale dans la mesure où elle était elle-même l'ensemble du monde, « tout ce qui était sous le ciel » ( tian xia ). Le peup […] Lire la suite
Voir aussi
- ARCHITECTURE RELIGIEUSE
- BOIS architecture
- ART BOUDDHIQUE
- CHAMBRE FUNÉRAIRE
- CHARPENTE
- ARCHITECTURE CHINOISE
- CIMETIÈRE
- ARCHITECTURE CIVILE
- COLONNE
- CONSOLE architecture
- TECHNIQUES DE CONSTRUCTION
- COUR architecture
- DIAN [TIEN] pavillon
- ENCEINTE
- EXTRÊME-ORIENT architecture
- FERME charpente
- FOGUANGSI [FO-KOUANG-SSEU] SALLE DU
- FOSSE sépulture
- ARCHITECTURE FUNÉRAIRE
- ART FUNÉRAIRE
Pour citer l’article
Corinne DEBAINE-FRANCFORT, Daisy LION-GOLDSCHMIDT, Michel NURIDSANY, Madeleine PAUL-DAVID, Michèle PIRAZZOLI-t'SERSTEVENS, Pierre RYCKMANS, Alain THOTE, « CHINOISE CIVILISATION - Les arts », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 22 janvier 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/chinoise-civilisation-les-arts/