Nikita ELISSÉEFF
professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Lyon
BĀB
Les plus anciennes portes fortifiées (bāb) construites en pays d'islam datent de l'époque omeyyade (viiie s.). Ce sont des entrées directes sous voûtes défendues par des mâchicoulis et flanquées de grosses tours semi-circulaires, comme à Qasr al-Hayr al-Gharbī (729) dans […] Lire la suite
BEHZAD (1440-1536)
On connaît mal la vie de Kamal al-Din Behzad, le plus grand maître de la miniature persane. Grâce à ses patrons, il bénéficia de grandes facilités. Il eut à ses débuts l'appui des Timourides ; après leur défaite, en 1508, il travailla pour le sultan uzbek Muḥammad khān Shaybani, puis, en 1510, alla s'installer à Tabriz, la capitale safavide. En 1522, le sh […] Lire la suite
BĪMĀRISTĀN ou MĀRISTĀN
Le terme « bīmāristān », ou « māristān », est un emprunt au persan ; il désigne un établissement hospitalier pour les malades dont on espère la guérison. Le problème de l'origine du bīmāristān n'est pas résolu. Le calife umayyade al-Walīd (705-710) passe dans la tradition pour avoir été le premier à bâtir un bīmāristān en Islam, à y avoir nommé des médecins et à leur avoir alloué un traitement. En […] Lire la suite
BURDJ
Élément principal des fortifications élevées en terre d'Islam dans les années postérieures à la conquête, le burdj subit comme celles-ci les transformations successives imposées par l'évolution de la technique militaire. Le terme désigne tantôt une tour qui flanque le rempart, tantôt un ouvrage haut et solide, donjon, bastion ou tour isolée. On trouve […] Lire la suite
CASBAH
Le terme casbah (al-kasaba en arabe) désigna à l'origine, dans l'Occident musulman, le cœur d'un pays ou d'une ville. Il survit jusqu'à nos jours en Espagne sous la forme alcazaba et au Portugal sous celle d'alcaçova et rentre dans la composition d'un grand nombre de toponymes. Le mot a été francisé depuis près d'un siècle et demi sous la […] Lire la suite
CILICIE ART DE
La Cilicie est une vaste plaine à l'est du Taurus qui eut une grande importance stratégique ; cela lui a valu d'être, dès le ~ IIe millénaire, le théâtre de nombreux affrontements. À partir du viiie siècle, elle constitua une région frontière entre Byzance et le monde musulman. Après l'offensive byzantine du x […] Lire la suite
DAMAS
Damas, en arabe Dimashq, ou encore Dimashq-Al Sham, est la capitale et la plus importante ville de la Syrie. Tirant parti d'un site d'oasis aux portes du désert, la ville existe sans discontinuer depuis le IVe millénaire. Située à une altitude moyenne de 700 mètres, au pied oriental des montagnes de l' […] Lire la suite
ḤAMMĀM
Appelé aussi « bain maure » ou « bain turc », le ḥammām est un bain à étuve. Il permet au croyant musulman de faire l'ablution majeure et cela explique qu'il ait été parfois considéré comme une « annexe de la mosquée ». Pendant plus d'un millénaire, le ḥammām a été, avec la mosquée et le souk, un des éléments constitutifs […] Lire la suite
ḤIṢN
Le terme, dont la racine évoque l'idée de sécurité, signifie en arabe « forteresse », lieu isolé retranché. On le retrouve dans la toponymie arabe en Orient, aux confins arabo-byzantins (Ḥiṣn Kayfa, Ḥiṣn Mansūr, Ḥiṣn Ziyad), au Séistan en Iran (Hisn at-Tak), et jusqu'en Castille (Isnal loz, de l'arabe Ḥiṣn al-Lawz ; Aznalcazar, de Ḥiṣn al-Qasr). C'est le nom donné par les textes arabes aux […] Lire la suite
KAIROUAN
Après la victoire des Arabes sur les Byzantins en 647, Sīdī ‘Uqba ibn Nāfi‘ fonda en 670, à 60 kilomètres de Sousse, Kairouan ou Qayrawān (terme qui signifie place d'armes). C'était un campement permanent, à l'abri des attaques de la flotte byzantine, qui devait servir de base opérationnelle pour lutter contre les Berbères.Importante ville de […] Lire la suite
KAYSERI
Le nom moderne de Kayseri désigne l'ancienne capitale de la Cappadoce, baptisée Qaysariyya (Césarée) sous Tibère. Placée au carrefour des routes reliant les ports de la mer Noire et de l'Égée aux pays de l'Euphrate, elle est située à 1 071 mètres d'altitude au cœur de l' […] Lire la suite
KHĀN ou CARAVANSÉRAIL
Le khān ou caravansérail est une institution en relation avec l'organisation commerciale dans les pays islamiques. On en connaît fort mal l'évolution, car les khāns sont situés bien souvent loin des routes actuelles. Le khān naquit du besoin de se protéger contre le pillage dans des régions où nomades et montagnards faisaient régner l'insécurité. Distants en général d'une journée de marche, les kh […] Lire la suite
KIOSQUE
On désigne par ce mot d'origine persane un pavillon de construction légère élevé dans un jardin. De plan carré, ouvert sur les côtés par de grandes baies, il se rattache au temple du feu perse. Après l'implantation de l'islam en Orient, le côté dirigé vers La Mecque est muré. Ce type d'oratoire fort simple sera d'abord isolé puis absorbé dans un plan général plus vaste où le kiosque ne sera plus q […] Lire la suite
KONYA ou KONIA, anc. ICONIUM
La ville de Konya, ou Konia, est l'ancienne Iconium, dont l'étymologie est incertaine. Elle est située en Anatolie méridionale, à 1 026 mètres d'altitude sur le plateau des steppes arides de la Lycaonie. Dans cette importante région céréalière, le climat est typiquement continental. Si l'on en croit une légende phryg […] Lire la suite
MADRASA
Le terme de madrasa désigne d'abord tout lieu d'enseignement puis plus spécialement un édifice ou un local aménagé pour les cours. Des madrasas privées au domicile des professeurs se multiplient dans la partie orientale de l'Empire ‘abbāsside dès le xe siècle. L'idée d'utiliser cette institution comme instrument de propagande politique et religieuse e […] Lire la suite
MINARET
Dérivé de l'arabe manara, le terme minaret s'appliqua aux tours à feu avant de désigner toutes les tours islamiques et plus particulièrement celles qui, près des mosquées, servent à l'appel à la prière (ma‘dhana) ; au début de l'islam, cet appel se faisait d'une terrasse voisine. Dans chaque région, le type du minaret dérive d'une construction locale à silhouette de tour : les […] Lire la suite
MĪR SAYYID ‘ALĪ (XVIe s.)
Miniaturiste né en Azarbaïdjan, fils du peintre Mīr Musawwir qu'il surpasse, élève de Qāsim ‘Alī et influencé par Aqā Mirak, Mīr Sayyid ‘Alī travaille à Tabriz pour Shāh Tahmasp Ier. Humayun, réfugié à Tabriz, le rencontre en 1544 et l'invite à Kabul. En 1555, le peintre est à la cour de Delhi et le souverain le nomme directeur de l'at […] Lire la suite
MOUCHARABIEH
Dérivé du mot arabe machrabiyyah, le moucharabieh est un treillage d'ébénisterie constitué par un assemblage de balustres, de bobines et de baguettes retenus par des chevilles. L'arrangement des éléments présente des combinaisons géométriques variées. Presque tous les pays d'Islam en offrent des exemples à usage religieux ou profane. Dans certaines mosquées funéraires, le mouch […] Lire la suite
NIGDÉ
La ville de Nigdé est bâtie sur le plateau anatolien à près de 1 200 mètres d'altitude, au bord oriental de la steppe centrale. Le site tient son importance de la colline sur laquelle est construite la citadelle. Celle-ci, en effet, permet de contrôler le débouché d'une voie de commerce et d'invasion : la route qui, par les Pyles ciliciennes du Taurus — qui culmine dans ce secteur à 3 734 mètres — […] Lire la suite
QAL‘AT
Le mot, qui désigne, à quelques rares exceptions près, un ouvrage fortifié élevé sur une éminence naturelle ou aménagée par l'homme, figure dans un grand nombre de toponymes en pays musulmans. Le terme peut être attribué soit à des ruines antiques comme Qal‘at Sherkat (Ashshur) en Mésopotamie, soit à des vestiges romains (Qal‘at Baalbakk) ou paléo-chrétiens (Qal‘at Samaan au nord d'Alep) aménagés […] Lire la suite
QASR
Le terme arabe de qasr désigne à l'origine un ouvrage fortifié destiné à surveiller une région. Il peut s'appliquer à des ouvrages anté-islamiques. À l'époque Umayyade (viiie s.), en Orient, le qasr est une résidence du souverain loin de la ville. C'est le château arabe du désert dont on a de nombreux exemples en Syrie et en […] Lire la suite
RIBĀT
Utilisé de bonne heure, le terme « ribāt » désigne un établissement, à la fois militaire et religieux, qui semble assez spécifiquement musulman. Édifice conventuel pour les combattants de la foi, le ribāt joue un rôle stratégique certain dans la défense du domaine musulman. Ses occupants, les al-Murābiṭūn (Almoravides), sont de pieux volontaires, hôtes réguliers ou occasionnels […] Lire la suite
SÉBIL
En Orient, l'aumône la plus belle est, dit-on, celle de l'eau. Le mot sabīl (la voie de Dieu), devenu sébil, désigne, depuis le Moyen Âge, une fontaine publique. Les plus anciens sébils sont des fontaines appliquées contre le mur d'un édifice, dans une vaste niche aveugle dotée d'un bassin d'où l'eau s'écoule, tels le sébil al-Baridi (fin du xiii […] Lire la suite
SOUK
Le mot souk viendrait de l'araméen shūkā, avec le sens primitif de rue, puis celui de marché. On le trouve dans la composition de nombreux toponymes. Très tôt, ce terme recouvre différents types de centres d'activité commerciale dans le Proche-Orient et au Maghreb. On distingue les foires annuelles, les marchés ruraux hebdomadaires et les souks urbains perma […] Lire la suite