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ROUMANIE

Nom officiel

Roumanie (RO)

    Chef de l'État

    Klaus Iohannis (depuis le 21 décembre 2014)

      Chef du gouvernement

      Marcel Ciolacu (depuis le 15 juin 2023)

        Capitale

        Bucarest

          Langue officielle

          Roumain

            Unité monétaire

            Nouveau leu roumain (RON)

              Population (estim.) 18 673 000 (2024)
                Superficie 238 398 km²

                  La Roumanie de 1944 à nos jours

                  Le 23 août 1944, la Roumanie change de camp lorsque le jeune roi Michel Ier ose destituer et faire arrêter par un coup d'État le maréchal Ion Antonescu. L'opposition à Ion Antonescu existait de longue date chez les membres des partis national-libéral et national-paysan ; les communistes, très minoritaires, travaillaient de leur côté à s'unir aux forces antifascistes pour créer un front de gauche qui prendrait la relève du pouvoir d'Antonescu. L'avancée des troupes soviétiques sur les fronts sud-ukrainien et moldave précipite les événements. La Roumanie signe l'armistice avec l'U.R.S.S., le roi rétablit la Constitution démocratique de 1923 et forme un gouvernement dirigé par un militaire, le général Sănătescu.

                  Le coup d'État a prouvé que l'armée dans son ensemble est restée fidèle à la royauté ; mais une nouvelle confrontation est en train de naître entre, d'un côté, le roi et les démocrates et, de l'autre, les communistes et Moscou. Cette lutte pour le pouvoir dure trois ans. Lorsque le roi quitte le pays, poussé à l'exil par les communistes, la Roumanie entre dans la guerre froide comme satellite de l'U.R.S.S. Cette longue période ne prendra fin qu'avec l'effondrement de l'U.R.S.S. et la dissolution du pacte de Varsovie en 1991.

                  Le processus de soviétisation

                  L'entrée en scène des communistes

                  Le roi et les opposants à Antonescu veulent bâtir une Roumanie libérale et démocratique. Les communistes ont une urgence : accompagner l'Armée rouge dans sa progression et ses victoires vers l'ouest ; un projet : réaliser sous l'égide de Moscou une révolution politique, économique et sociale. Les premiers mois qui suivent le coup d'État sont difficiles. L'U.R.S.S. conclut l'armistice avec la Roumanie le 12 septembre 1944 : celle-ci doit 300 millions de dollars de réparations à l'U.R.S.S. et prend en charge les troupes soviétiques stationnées sur son territoire. La frontière soviéto-roumaine est rétablie telle qu'elle avait été fixée en juin 1940. La Bessarabie et la Bucovine sont replacées sous la souveraineté soviétique et la Transylvanie septentrionale réintégrée dans les frontières roumaines. Le quadrilatère de la Dobroudja demeure bulgare. L'armée roumaine reprend le chemin de la guerre aux côtés de l'Armée rouge ; les campagnes de Hongrie et de Tchécoslovaquie font plus de 40 000 morts dans ses rangs.

                  Cette guerre et la mobilisation imposée par l'U.R.S.S. sur le mot d'ordre « tout pour le front » pèsent lourdement sur un pays dont certaines régions, telle la Moldavie, sont en ruine. C'est dans une ambiance de complète désorganisation que se réalise, suivant les étapes d'une prise en main rapide des rouages économiques et de la base syndicale du pays, l'investissement du pouvoir par le parti communiste. La première phase mise essentiellement sur la séduction de la base, assortie de menaces : très vite, l'armée est épurée. En revanche, les ouvriers sont appelés à rejoindre les rangs du parti. Les communistes créent, dès le 1er septembre 1944, une Commission d'organisation du mouvement syndical uni de Roumanie, sur le principe de la lutte de classes. Dans un climat d'inflation galopante, la pression des salariés est forte. Moscou intervient directement en imposant au roi Michel, en mars 1945, le procommuniste Petru Groza, dirigeant du Front des laboureurs, pour former le nouveau gouvernement. Des préfets communistes sont installés de force. Moscou reconnaît officiellement le gouvernement Groza le 20 août 1945 ; Londres et Washington se résigneront à la reconnaissance en février 1946, après avoir obtenu de Moscou l'assurance que des élections libres seraient organisées. Il est prévu une seule chambre, élue pour quatre ans[...]

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                  Écrit par

                  • : professeur à l'université de Bucarest, directeur de l'Institut d'études est-européennes
                  • : professeur agrégé de l'Université, docteur d'État
                  • : ancien élève de l'École normale supérieure, professeur honoraire à l'Institut national des langues et civilisations orientales et à l'université de Paris-Sorbonne
                  • : professeur à l'université de Göttingen.
                  • : chargée de cours à l'Institut d'études européennes de l'université de Paris-VIII, analyste-rédactrice aux éditions de la Documentation française
                  • : rédacteur en chef de Lettre(s), titulaire d'un D.E.A. de roumain, Institut national des langues et civilisations orientales, doctorant à l'université de Paris-III
                  • : professeur à l'Institut national des langues orientales vivantes
                  • : journaliste
                  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Pour citer cet article

                  Mihai BERZA, Catherine DURANDIN, Universalis, Alain GUILLERMOU, Gustav INEICHEN, Edith LHOMEL, Philippe LOUBIÈRE, Robert PHILIPPOT et Valentin VIVIER. ROUMANIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                  Médias

                  Antonescu et Hitler - crédits : Keystone/ Getty Images

                  Antonescu et Hitler

                  Roumanie : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Roumanie : carte physique

                  Roumanie : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Roumanie : drapeau

                  Autres références

                  • ROUMANIE, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • ANTONESCU ION (1882-1946)

                    • Écrit par Jean BÉRENGER
                    • 262 mots
                    • 1 média

                    Officier et homme politique roumain, Ion Antonescu est né à Pitesti en Transylvanie, qui appartenait alors au royaume de Hongrie. Il participe aux combats de la Première Guerre mondiale comme officier dans l'armée roumaine. Nommé attaché militaire à Londres, puis à Rome, il ne cache...

                  • BANAT

                    • Écrit par Violette REY
                    • 475 mots

                    Région située au sud-est de la plaine hongroise, à proximité du défilé des Portes de Fer par où le Danube perce l'arc carpato-balkanique. Sa vocation de passage et de carrefour utilisée dès l'époque romaine lui a valu bien des vicissitudes au cours de l'histoire : dévastée par les Ottomans, au ...

                  • BRASOV

                    • Écrit par Violette REY
                    • 371 mots
                    • 1 média

                    Fondée par les chevaliers Teutoniques au xiiie siècle sous le nom de Cronstadt, la ville roumaine de Braşov a été un foyer de colonisation saxonne en Transylvanie. Forteresse et centre commercial à proximité du passage des Carpates et sur le plus court chemin menant à Bucarest et à Constantinople,...

                  • BRATIANU ION (1821-1891)

                    • Écrit par Jean BÉRENGER
                    • 198 mots

                    Homme d'État roumain, Ion Bratianu fait ses études à Paris ; de retour dans son pays, il prend part à la révolution de 1848 et il fait partie du gouvernement provisoire. Après l'échec de la révolution, il se réfugie à Paris, où il continue à lutter en faveur de l'autonomie des principautés danubiennes....

                  • Afficher les 56 références

                  Voir aussi