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CINÉMA (Aspects généraux) Les techniques du cinéma

Techniques du cinéma en couleurs

Méliès a réalisé des films en couleurs conservés aujourd'hui à la Cinémathèque française. La couleur était obtenue en peignant à la main, au pochoir, chaque image, travail de bénédictin.

Aujourd'hui, la couleur est obtenue au cinéma par des procédés photographiques. Tous ces procédés reposent sur le principe de la trichromie, comme la télévision en couleurs et l'imprimerie ; avec trois couleurs primaires, vert, bleu, rouge, on peut reproduire toutes les couleurs, y compris le blanc et le noir.

Pour reproduire une lumière colorée quelconque par trichromie, il faut, d'une part, déterminer les valeurs de bleu, vert et rouge contenues dans le sujet (c'est l'analyse ou sélection), d'autre part, mélanger les trois couleurs préalablement analysées (c'est la synthèse). La synthèse peut se faire par addition de trois lumières colorées ( synthèse additive), ou à partir d'une lumière blanche, en éliminant les couleurs complémentaires des trois couleurs primaires ( synthèse soustractive).

Le Technicolor

Le Technicolor fut mis au point en 1928 par l'Américain Herbert T. Kalmus. Jusqu'à 1950, il fut à peu près le seul procédé industriel et assura la suprématie du cinéma hollywoodien. Il n'est plus employé aujourd'hui, mais il est important d'en rappeler le principe.

L'analyse trichrome du sujet était obtenue au moyen d'une caméra spéciale dans laquelle défilaient simultanément trois négatifs noir et blanc, dont chacun n'était impressionné que par une seule couleur primaire. À partir de ces négatifs, on établissait trois matrices sur film perforé dont chacune était utilisée comme cliché d'imprimerie pour déposer sur un support, qui deviendra la copie positive, un colorant complémentaire de la couleur correspondant à la matrice (synthèse soustractive). L'originalité et l'intérêt du procédé résidaient dans son mode de tirage des copies. De très nombreux films couleurs, encore visibles aujourd'hui, ont été tournés selon ce procédé maintenant dépassé.

Procédés couleurs actuels

Les procédés actuels sont dérivés du procédé Eastmancolor (Kodak), qui s'est répandu à partir de 1950. D'autres fabricants ont adopté depuis des procédés similaires (Agfa, Fuji) pour les films de prise de vues et de tirage des copies couleurs. Tous ces procédés proviennent de la mise au point du Kodachrome et de l'Agfacolor en 1936.

À la prise de vues, on a un seul film négatif (ou inversible) comprenant trois couches d'émulsion superposées qui ne sont impressionnées chacune que par une seule couleur primaire. Après un développement chromogène, on obtient un négatif en couleurs complémentaires : un bleu clair du sujet apparaît jaune foncé, un rouge foncé bleu-vert, un noir blanc. Ce négatif est ensuite tiré sur une émulsion positive semblable au négatif, également composée de trois couches sensibles. Les couleurs du sujet s'y trouvent donc restituées par synthèse soustractive. C'est ainsi que sont établis actuellement, dans le monde entier, tous les négatifs et toutes les copies d'exploitation, y compris dans le cas de transfert vidéo sur film.

— Pierre BRARD

— Michel BAPTISTE

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Écrit par

  • : directeur technique à la Commission supérieure technique du cinéma
  • : cinéaste diplômé d'État (E.N.P.C.), lycée Louis-Lumière, directeur de la photographie et conseiller technique pour le cinéma, lauréat de la Société d'encouragement pour la recherche et l'invention, expert judiciaire
  • : docteur ès lettres, professeur à l'université de Paris-V-René-Descartes, critique de cinéma
  • : ingénieur diplômé de l'École supérieure d'électricité, ingénieur en chef du département télévision de la société Thomson-C.S.F.
  • : opérateur prises de vues, enseignant à l'École nationale supérieure Louis-Lumière professeur à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne homme de lettres

Classification

Pour citer cet article

Michel BAPTISTE, Pierre BRARD, Jean COLLET, Michel FAVREAU et Tony GAUTHIER. CINÉMA (Aspects généraux) - Les techniques du cinéma [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Cinéma parlant: premières tentatives - crédits : Collection des appareils/ Cinémathèque française

Cinéma parlant: premières tentatives

Cinéma: la musique du muet - crédits : Bettmann/ Getty Images

Cinéma: la musique du muet

Jeux d'optique et illusion de mouvement - crédits : Encyclopædia Universalis France

Jeux d'optique et illusion de mouvement

Autres références

  • ACTEUR

    • Écrit par Dominique PAQUET
    • 6 815 mots
    • 2 médias
    Aux débuts du cinéma, l'acteur ne paraît pas un instant différent de l'acteur de théâtre. Car ce sont les mêmes qui, dans les premiers films de Méliès, interprètent les textes classiques. De même, dans le cinéma expressionniste, la technique de monstration et de dévoilement de l'expression appartient...
  • AFRICAINS CINÉMAS

    • Écrit par Jean-Louis COMOLLI
    • 1 131 mots

    L'histoire des cinémas africains se sépare difficilement de celle de la décolonisation. Il y eut d'abord des films de Blancs tournés en Afrique. Puis, à partir des années soixante, les nouveaux États africains ont été confrontés au problème de savoir quel rôle, quelle orientation, quels...

  • ALLEMAND CINÉMA

    • Écrit par Pierre GRAS, Daniel SAUVAGET
    • 10 274 mots
    • 7 médias

    Le cinéaste Volker Schlöndorff a suggéré que l'histoire du cinéma allemand était faite d'une série de ruptures esthétiques mais aussi d'une grande continuité dans le domaine de l'industrie cinématographique. L'alternance entre les phases les plus inventives, comme celles des années 1918-1933, voire...

  • AMENGUAL BARTHÉLEMY (1919-2005)

    • Écrit par Suzanne LIANDRAT-GUIGUES
    • 758 mots

    L'œuvre d'écrivain de cinéma de Barthélemy Amengual est considérable, autant par sa quantité (une douzaine d'ouvrages et une multitude d'articles) que par l'acuité de son propos. Comparable aux meilleurs analystes français de sa génération (tels André Bazin ou Henri...

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Voir aussi