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CINÉMA (Aspects généraux) Les techniques du cinéma

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Films (types et formats)

Les supports

Depuis Edison jusqu'en 1950, tous les films professionnels étaient constitués par un support en nitrate de cellulose et par une émulsion photographique à base de gélatino-bromure d'argent. Le support en nitrate, vulgairement appelé « film-flamme », avait la redoutable propriété de s'enflammer à partir de 120 0C. En 1950, ce support très inflammable a été remplacé par le triacétate de cellulose, aujourd'hui encore très utilisé. Plus récemment, le support polyester, plus stable dimensionnellement et mécaniquement beaucoup plus résistant, a fait son apparition pour les copies d'exploitation 16, 35 et 70 mm.

Les formats

Jusqu'en 1952, un seul format est réservé au cinéma professionnel : le format standard. Sur la pellicule de 35 mm de largeur, l'image occupe un rectangle de 22,05 mm sur 16,03 mm, soit le rapport 1,33/1. Il y a 24 images par seconde, et la vitesse de défilement du film dans les caméras et les projecteurs est de 0,456 mètre/seconde.

En 1952, les Américains lancent le CinémaScope. Grâce à un objectif spécial : l'hypergonar (composé de lentilles sphériques et sphéro-cylindriques), inventé par un Français, le professeur Chrétien, il devient possible à la prise de vues de comprimer l'image d'une vue panoramique dans l'emplacement réservé sur la pellicule à une image de proportion normale rectangulaire sans en modifier la hauteur. Il suffit en projection d'employer le même type d'objectif, mais en le décalant de 900 sur son axe horizontal, pour décomprimer l'image dans les mêmes proportions, et donc de restituer sur l'écran un format panoramique correspondant au format choisi pour la prise de vues. Le rapport global des dimensions est alors de 2,35/1. On appelle ce processus l'anamorphose à la prise de vues et la désanamorphose à la projection. Alors commence la guerre des formats. Pour rivaliser avec le CinémaScope, qui appartient à la Fox, d'autres compagnies réalisent le format panoramique. Cela consiste à prendre l'image standard et, en n'utilisant pas le haut et le bas, à la rendre plus allongée (rapport 1,66/1 et 1,85/1). Mais, comme on l'agrandit davantage, l'image est moins nette.

Depuis l'avènement du panoramique, beaucoup de films standards sont malheureusement projetés en panoramique, c'est-à-dire en amputant une partie de l'image, en haut et en bas, ce qui est inadmissible.

À cette époque, d'autres procédés font leur apparition.

En 1954, le procédé Vistavision : les images sont disposées horizontalement sur le film 35 mm (comme dans un appareil 24 × 36). Elles sont réduites optiquement lors du tirage des copies 35 mm à défilement vertical. Ce procédé, qui exigeait une caméra spéciale, n'est actuellement plus utilisé qu'exceptionnellement pour des effets spéciaux.

En 1955, dans le but d'élargir les écrans, le procédé Cinérama associait trois écrans accolés en arc de cercle, et sur lesquels les images étaient projetées à partir de trois copies distinctes défilant en synchronisme (La Conquête de l'Ouest). Une des principales difficultés du procédé (jamais résolue) a été de faire disparaître les zones de raccordement entre les images. En raison de sa lourdeur, ce procédé n'a pas eu de suite.

En 1955, le procédé Todd-AO emploie une pellicule de 70 mm de largeur. Les images y sont enregistrées sans anamorphose au rapport 2,2/1. La qualité des projections est très bonne. (Preminger tourne en 70 mm Exodus ; Ford, Les Cheyennes ; Tati, Playtime.) Ce procédé représente un net progrès par rapport au CinémaScope, mais son prix de revient et la nécessité de mettre en place des projecteurs mixtes 35-70 mm en limitent le développement. Le film 70 mm est encore exploité aujourd'hui, bien que les copies soient généralement[...]

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Écrit par

  • : directeur technique à la Commission supérieure technique du cinéma
  • : cinéaste diplômé d'État (E.N.P.C.), lycée Louis-Lumière, directeur de la photographie et conseiller technique pour le cinéma, lauréat de la Société d'encouragement pour la recherche et l'invention, expert judiciaire
  • : docteur ès lettres, professeur à l'université de Paris-V-René-Descartes, critique de cinéma
  • : ingénieur diplômé de l'École supérieure d'électricité, ingénieur en chef du département télévision de la société Thomson-C.S.F.
  • : opérateur prises de vues, enseignant à l'École nationale supérieure Louis-Lumière professeur à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne homme de lettres

Classification

Pour citer cet article

Michel BAPTISTE, Pierre BRARD, Jean COLLET, Michel FAVREAU et Tony GAUTHIER. CINÉMA (Aspects généraux) - Les techniques du cinéma [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Médias

Cinéma parlant: premières tentatives - crédits : Collection des appareils/ Cinémathèque française

Cinéma parlant: premières tentatives

Cinéma: la musique du muet - crédits : Bettmann/ Getty Images

Cinéma: la musique du muet

Jeux d'optique et illusion de mouvement - crédits : Encyclopædia Universalis France

Jeux d'optique et illusion de mouvement

Autres références

  • ACTEUR

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    Aux débuts du cinéma, l'acteur ne paraît pas un instant différent de l'acteur de théâtre. Car ce sont les mêmes qui, dans les premiers films de Méliès, interprètent les textes classiques. De même, dans le cinéma expressionniste, la technique de monstration et de dévoilement de l'expression appartient...
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    L'histoire des cinémas africains se sépare difficilement de celle de la décolonisation. Il y eut d'abord des films de Blancs tournés en Afrique. Puis, à partir des années soixante, les nouveaux États africains ont été confrontés au problème de savoir quel rôle, quelle orientation, quels...

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    Le cinéaste Volker Schlöndorff a suggéré que l'histoire du cinéma allemand était faite d'une série de ruptures esthétiques mais aussi d'une grande continuité dans le domaine de l'industrie cinématographique. L'alternance entre les phases les plus inventives, comme celles des années 1918-1933, voire...

  • AMENGUAL BARTHÉLEMY (1919-2005)

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    L'œuvre d'écrivain de cinéma de Barthélemy Amengual est considérable, autant par sa quantité (une douzaine d'ouvrages et une multitude d'articles) que par l'acuité de son propos. Comparable aux meilleurs analystes français de sa génération (tels André Bazin ou Henri...

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