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ARMÉNIE

Nom officiel

République d'Arménie (AM)

    Chef de l'État

    Vahagn Khachaturyan (depuis le 13 mars 2022)

      Chef du gouvernement

      Nikol Pachinian (depuis le 8 mai 2018)

        Capitale

        Erevan

          Langue officielle

          Arménien

            Unité monétaire

            Dram (AMD)

              Population (estim.) 3 009 000 (2024)
                Superficie 29 743 km²

                  L'Église apostolique arménienne

                  D'après Eusèbe de Césarée (Histoire de l'Église) et certains textes apocryphes (Doctrine d'Addaï, Actes de Thaddé, Histoire apostolique du pseudo-Abdias) l'Arménie a été évangélisée dès le milieu du ier siècle par deux des douze apôtres, Thaddée (saint Jude) et Barthélemy, morts en martyr. Cette évangélisation dédoublée, poursuivie sous la conduite de patriarches successifs, manifeste dès l'origine les deux sources inspiratrices de l'évangélisation de l'Arménie, syriaque au sud et grecque à l'ouest.

                  Pour la suite, les chroniqueurs Agathange (seconde moitié du ve siècle) et Moïse de Khorène (viiie siècle) rapportent qu'au tout début du ive siècle, après treize années de prison et de tortures, Grégoire, surnommé plus tard l'Illuminateur, put guérir son persécuteur, le roi Tiridate (transformé selon la légende en sanglier). Le roi se convertit et proclama le christianisme religion officielle du royaume en 301, selon une datation traditionnelle aujourd'hui discutée (les hypothèses vont de 291 à 313). Dégagée ou non de ces incertitudes comme de ses circonstances merveilleuses, cette conversion fait en tous les cas de l'Arménie le premier royaume chrétien du monde.

                  Histoire

                  Grégoire, en recevant l'ordination épiscopale de l'évêque Léonce de Césarée de Cappadoce, devint le chef de l'Église apostolique arménienne. Il réorganisa la vie religieuse et fit construire de nombreuses églises dont la première basilique d'Etchmiadzine, siège aujourd'hui encore du Catholicossat de tous les Arméniens.

                  L'Église arménienne participa au premier concile œcuménique de Nicée en 325 et appliqua les décisions qui y avaient été promulguées, en particulier la condamnation d'Arius. Elle accepta celles prises lors du deuxième concile tenu à Constantinople en 381, où elle n'avait pu envoyer de délégués, ayant été envahie par l'armée des Perses sassanides.

                  Jusque-là, les textes sacrés et la liturgie, faute d'alphabet arménien, étaient lus en grec ou en syriaque et traduits oralement au fur et à mesure du déroulement des célébrations. Pour remédier à cet inconvénient et accéder à l'autonomie liturgique, saint Mesrop Machtots composa vers 405 un alphabet de 36 lettres qui permit de rendre toute la richesse des sons arméniens. Une école de traducteurs et de copistes se mit aussitôt à l'œuvre pour transcrire les Écritures saintes et tous les textes qui purent se trouver.

                  L'empereur Yazdegerd II déposa le roi d'Arménie et le catholicos, nomma un anti-patriarche et, en 449, rendit la religion mazdéenne obligatoire. L'insurrection qui s'ensuivit aboutit à la bataille d'Avaraïr, le 2 juin 451, où les Arméniens furent écrasés. La tolérance religieuse, instaurée enfin dans tout l'Empire par l'empereur Vâlaxsh en 484, alterna ensuite avec des périodes plus difficiles de semi-liberté, de vexations, de déportations ou de persécutions.

                  Entre-temps, l'Église arménienne avait suivi et accepté les définitions christologiques du troisième concile œcuménique tenu à Éphèse, en 431, qui reconnut que des deux natures il s'est fait un seul Christ, tout à la fois homme et Dieu, condamna Nestorius et déclara Marie « Mère de Dieu ». Elle n'avait bien entendu pas pu assister au concile de Chalcédoine qui s'était ouvert le 8 octobre 451, du fait des graves événements cités plus haut, mais condamna elle aussi formellement les propositions d'Eutychès.

                  En 555, au deuxième concile de Dvin, les évêques arméniens proclamèrent officiellement leur attachement à la seule profession de foi d'Éphèse, rejetant tout ce qui était suspect de nestorianisme, y compris les propositions du concile de Chalcédoine. Ils se séparaient ainsi[...]

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                  Pour citer cet article

                  Jean-Pierre ALEM, Françoise ARDILLIER-CARRAS, Christophe CHICLET, Sirarpie DER NERSESSIAN, Universalis, Kegham FENERDJIAN, Marguerite LEUWERS-HALADJIAN et Kegham TOROSSIAN. ARMÉNIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                  Médias

                  Arménie : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Arménie : carte physique

                  Arménie : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Arménie : drapeau

                  L'Arménie, République socialiste soviétique - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

                  L'Arménie, République socialiste soviétique

                  Autres références

                  • L'ARMÉNIE, DES ORIGINES AU IVe SIÈCLE (exposition)

                    • Écrit par Anahide TER MINASSIAN
                    • 1 569 mots

                    En faisant découvrir au grand public les trésors de l'Arménie ancienne, l'expositionL'Arménie des origines au IVe siècle organisée à Nantes du 23 mars au 15 septembre 1996, au musée Dobrée, a été l'une des manifestations les plus originales de l'année 1996. Le projet de...

                  • ARMÉNIENNE CATHOLIQUE ÉGLISE

                    • Écrit par Jacques PONS
                    • 328 mots

                    L'Église d'Arménie, détachée de Rome à la suite du concile de Chalcédoine (451), est toujours restée séparée de l'Église catholique aussi bien que de l'Église orthodoxe. En marge d'elle se forma une communauté « uniate » : l'Église arménienne catholique....

                  • ARTABAN LES

                    • Écrit par Valentin NIKIPROWETZKY
                    • 1 016 mots

                    Plusieurs rois parthes arsacides portèrent le nom d'Artaban. La lutte que la tribu iranienne des Parthes engagea, sous l'impulsion d'Arsakès, contre les Séleucides, vers ~ 250, avait pour objectif dernier, au-delà de la reconquête de l'indépendance nationale, la reconstitution...

                  • ASIE (Géographie humaine et régionale) - Dynamiques régionales

                    • Écrit par Manuelle FRANCK, Bernard HOURCADE, Georges MUTIN, Philippe PELLETIER, Jean-Luc RACINE
                    • 24 799 mots
                    • 10 médias
                    ...réseaux expliquent la place d'Istanbul comme point de convergence de migrants clandestins venus de toute la région (Kurdes, Irakiens, Afghans, Iraniens). L'Arménie peuplée de seulement 3 millions de personnes reste en relation étroite avec une diaspora de plus de 2 millions de personnes. Les difficultés...
                  • AZERBAÏDJAN

                    • Écrit par Universalis, Raphaëlle MATHEY, Ronald Grigor SUNY
                    • 6 544 mots
                    • 3 médias
                    Au sud-ouest du pays, la province du Nakhitchevan (5 500 km2) est séparée, depuis 1924, du reste de l'Azerbaïdjan par une étroite portion deterritoire arménien. Dans l'ouest de l'Azerbaïdjan se trouve la région autonome du Haut-Karabakh (4 400 km2). Elle était, à la fin de...
                  • Afficher les 27 références

                  Voir aussi