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ARMÉNIE

Nom officiel

République d'Arménie (AM)

    Chef de l'État

    Vahagn Khachaturyan (depuis le 13 mars 2022)

      Chef du gouvernement

      Nikol Pachinian (depuis le 8 mai 2018)

        Capitale

        Erevan

          Langue officielle

          Arménien

            Unité monétaire

            Dram (AMD)

              Population (estim.) 3 009 000 (2024)
                Superficie 29 743 km²

                  Histoire

                  L'Arménie antique

                  Les origines de l'Arménie et du peuple arménien sont encore largement méconnues. Si plusieurs hypothèses sont avancées, la plus plausible fait état du mélange d'un peuple indo-européen de la branche thraco-phrygienne avec des autochtones d'Ourartou. Ces derniers auraient mis sur pied leur royaume dès le début du ixe siècle avant J.-C. et fondé l'actuel Erevan (Erebouni) en 782 avant J.-C. Deux siècles plus tard, les Thraco-Phrygiens venus des Balkans déferlent sur l'Anatolie, détruisant au passage l'empire hittite, et viennent se fixer sur les hauts plateaux bordés par les chaînes du Caucase et du Taurus. Le peuple arménien serait issu de ce mélange. Moins d'un demi-siècle après, les Arméniens passent sous la tutelle des Mèdes puis des Perses achéménides. Ces derniers, défaits par les armées d'Alexandre le Grand en 331 avant J.-C., abandonnent l'Arménie aux Macédoniens. En 190 avant J.-C., Antiochos III, l'un des successeurs d'Alexandre, est battu à son tour par les Romains. Artaxias et Zareh, alors gouverneurs des deux provinces arméniennes, proclament leur indépendance. À la mort de Zareh, Artaxias unifie l'Arménie et en agrandit les frontières. En 95 avant J.-C., Tigrane, son successeur, monte sur le trône et devient rapidement Tigrane le Grand, prestigieux fondateur de l'empire d'Arménie qui s'étendra de la mer Noire à la Caspienne et à la Méditerranée. Mais, en 66 avant J.-C., cet empereur arménien épris d'hellénisme est battu par les légions de Pompée. Devenue protectorat romain, l'Arménie est dirigée par les successeurs de Tigrane jusqu'en l'an 2 après J.-C. Après une période de troubles intérieurs, elle tombe aux mains d'une dynastie parthe : les Arsacides. C'est un de ses rois, Tiridate III, qui, en 301, proclame le christianisme religion d'État. L'Arménie devient ainsi le premier royaume officiellement chrétien. Grigor, le premier catholicos (pasteur suprême), est sanctifié sous le nom de Grégoire l'Illuminateur, d'où la dénomination d'Église grégorienne pour qualifier le culte arménien. Dans la foulée, les Arméniens abandonnent l'écriture grecque pour utiliser leur propre alphabet, inventé par Mesrop Machtotz. Les deux piliers de l'« arménité » sont désormais en place. En 428, l'Arménie, bien qu'assujettie une nouvelle fois par la Perse sassanide, conserve sa liberté de culte.

                  L'Arménie médiévale et moderne

                  Arménie, XI<sup>e</sup> siècle - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Arménie, XIe siècle

                  À la fin du vie siècle, la Perse cède la majeure partie de l'Arménie à l'Empire byzantin qui en occupait déjà les provinces occidentales. Mais l'accord gréco-arménien est si fragile que les Arméniens préfèrent s'entendre avec une nouvelle puissance régionale. En 661, ils reconnaissent l'autorité politique des califes arabes, et l'Arménie se transforme alors en champ clos des affrontements arabo-byzantins. Entre 852 et 855, le pays est d'ailleurs complètement dévasté par les armées d'un général d'origine turque, Bougha Al-Kabir. Mais une fois de plus l'Arménie va renaître de ses cendres. En 885, Achot le Grand Bagratouni est reconnu roi d'Arménie par le calife et l'empereur byzantin. Pendant deux siècles (xe et xie), la dynastie des Bagratides fera régner une paix et une prospérité jamais égalées. Ani devient en 961 la capitale de l'âge d'or arménien. Cette ville « aux cent palais et aux mille églises » va cependant être rasée par les Turcs seldjoukides en 1064. Petit à petit, la Grande Arménie indépendante disparaît. Certains Arméniens s'exilent alors en Moldavie et en Hongrie, d'autres en plus grand nombre, sous la conduite du prince bagratide Rouben, s'installent en Cilicie qui devient en 1080 la Petite Arménie. Cette[...]

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                  Pour citer cet article

                  Jean-Pierre ALEM, Françoise ARDILLIER-CARRAS, Christophe CHICLET, Sirarpie DER NERSESSIAN, Universalis, Kegham FENERDJIAN, Marguerite LEUWERS-HALADJIAN et Kegham TOROSSIAN. ARMÉNIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                  Médias

                  Arménie : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Arménie : carte physique

                  Arménie : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Arménie : drapeau

                  L'Arménie, République socialiste soviétique - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

                  L'Arménie, République socialiste soviétique

                  Autres références

                  • L'ARMÉNIE, DES ORIGINES AU IVe SIÈCLE (exposition)

                    • Écrit par Anahide TER MINASSIAN
                    • 1 569 mots

                    En faisant découvrir au grand public les trésors de l'Arménie ancienne, l'expositionL'Arménie des origines au IVe siècle organisée à Nantes du 23 mars au 15 septembre 1996, au musée Dobrée, a été l'une des manifestations les plus originales de l'année 1996. Le projet de...

                  • ARMÉNIENNE CATHOLIQUE ÉGLISE

                    • Écrit par Jacques PONS
                    • 328 mots

                    L'Église d'Arménie, détachée de Rome à la suite du concile de Chalcédoine (451), est toujours restée séparée de l'Église catholique aussi bien que de l'Église orthodoxe. En marge d'elle se forma une communauté « uniate » : l'Église arménienne catholique....

                  • ARTABAN LES

                    • Écrit par Valentin NIKIPROWETZKY
                    • 1 016 mots

                    Plusieurs rois parthes arsacides portèrent le nom d'Artaban. La lutte que la tribu iranienne des Parthes engagea, sous l'impulsion d'Arsakès, contre les Séleucides, vers ~ 250, avait pour objectif dernier, au-delà de la reconquête de l'indépendance nationale, la reconstitution...

                  • ASIE (Géographie humaine et régionale) - Dynamiques régionales

                    • Écrit par Manuelle FRANCK, Bernard HOURCADE, Georges MUTIN, Philippe PELLETIER, Jean-Luc RACINE
                    • 24 799 mots
                    • 10 médias
                    ...réseaux expliquent la place d'Istanbul comme point de convergence de migrants clandestins venus de toute la région (Kurdes, Irakiens, Afghans, Iraniens). L'Arménie peuplée de seulement 3 millions de personnes reste en relation étroite avec une diaspora de plus de 2 millions de personnes. Les difficultés...
                  • AZERBAÏDJAN

                    • Écrit par Universalis, Raphaëlle MATHEY, Ronald Grigor SUNY
                    • 6 544 mots
                    • 3 médias
                    Au sud-ouest du pays, la province du Nakhitchevan (5 500 km2) est séparée, depuis 1924, du reste de l'Azerbaïdjan par une étroite portion deterritoire arménien. Dans l'ouest de l'Azerbaïdjan se trouve la région autonome du Haut-Karabakh (4 400 km2). Elle était, à la fin de...
                  • Afficher les 27 références

                  Voir aussi