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ARMÉNIE

Nom officiel

République d'Arménie (AM)

    Chef de l'État

    Vahagn Khachaturyan (depuis le 13 mars 2022)

      Chef du gouvernement

      Nikol Pachinian (depuis le 8 mai 2018)

        Capitale

        Erevan

          Langue officielle

          Arménien

            Unité monétaire

            Dram (AMD)

              Population (estim.) 3 009 000 (2024)
                Superficie 29 743 km²

                  L'Arménie indépendante

                  Nouvellement indépendante, l'Arménie lutte pour sa survie face à un Azerbaïdjan armé par la Turquie et la Russie. Mais les combattants arméniens, défendant leurs villages du Haut-Karabakh, connaissant parfaitement le terrain et soutenus par des volontaires venus d'Arménie, repoussent l'armée azérie dont les combattants manquent de motivation.

                  Pour sortir de son isolement, l'Arménie se rapproche de la diaspora, de la Russie, allié historique traditionnel, mais aussi de l'Iran et de la Grèce face au front turco-azéri. Le 23 septembre 1991, les présidents russe et kazakh obtiennent un cessez-le-feu au Haut-Karabakh (qui proclamera son indépendance en janvier 1992). Mais ce dernier ne sera pas respecté. Dans la foulée, Erevan adhère à la Communauté des États indépendants (C.E.I.) bâtie sur les ruines de l'U.R.S.S., puis est admise à l'O.N.U. (juillet 1992). Le 8 mai 1992, un nouveau cessez-le-feu est signé à Téhéran, mais il est rompu par les combattants arméniens qui ouvrent un corridor entre l'Arménie et le Haut-Karabakh. La contre-offensive azérie d'août de la même année est repoussée le mois suivant par les forces arméniennes qui volent de victoire en victoire, allant jusqu'à occuper 25 % du territoire azéri. Finalement, le 18 février 1994, un cessez-le-feu définitif est signé. Il est globalement respecté malgré quelques escarmouches, notamment en 2005 et 2006. Voulant s'assurer la neutralité positive de la Russie, Erevan signe un accord de coopération militaire avec celle-ci en février 1996 pour la surveillance de la frontière arméno-turque. Enfin en 2006, l'armée russe, chassée de la nouvelle Géorgie démocratique, se redéploie en Arménie.

                  Sur le plan de la politique intérieure, l'unanimité contre l'U.R.S.S. et les communistes arméniens se fissure rapidement dans les rangs des nationalistes. Le 17 décembre 1994, l'ancien maire d'Erevan, Ambartsoum Galastian, héros de l'indépendance, qui dénonçait « l'État policier » du président Levon Ter-Petrossian, est assassiné. Relativement stable jusqu'alors, l'Arménie va connaître des violences politiques comme le reste du Caucase. Onze jours plus tard, le parti Dachnak, parti historique des Arméniens qui dirigea la première République en 1918 et influent dans la diaspora, est interdit ; de même que sept autres partis d'opposition, il ne peut participer aux élections législatives du 5 juillet 1995. La corruption gangrène le pouvoir alors que presque la moitié des habitants vivent au-dessous du seuil de pauvreté et que près d'un million de personnes, sur une population de 3,2 millions d'habitants, ont quitté temporairement ou définitivement le pays.

                  L'élection présidentielle du 22 septembre 1996, remportée par Levon Ter-Petrossian, est, selon les observateurs occidentaux, entachée de fraudes, et lorsque l'opposition manifeste, le pouvoir envoie la police et les chars. Finalement, le 3 février 1998, le président, lâché par les siens, se retire. Il est remplacé, le 30 mars, par Robert Kotcharian, l'ancien président du Haut-Karabakh.

                  Le 27 octobre 1999, un commando armé de cinq hommes investit le Parlement, tue le Premier ministre, Vazguen Sarkissian, ancien ministre de la Défense, et le président du Parlement Karen Demirtchian, ainsi que six autres personnes et prend les députés en otage. Cet événement a constitué un véritable choc en Arménie et le procès des assassins (2001-2003) n'a pas permis de faire la lumière sur les motifs de ce massacre.

                  En mars 2003, Robert Kotcharian est réélu à la présidence de l'Arménie avec 67 % des suffrages, et assure une certaine stabilité politique au pays, malgré les manifestations violentes de l'opposition, en avril 2004, qui réclame sa démission. Avec l'élection de son successeur,[...]

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                  Pour citer cet article

                  Jean-Pierre ALEM, Françoise ARDILLIER-CARRAS, Christophe CHICLET, Sirarpie DER NERSESSIAN, Universalis, Kegham FENERDJIAN, Marguerite LEUWERS-HALADJIAN et Kegham TOROSSIAN. ARMÉNIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                  Médias

                  Arménie : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Arménie : carte physique

                  Arménie : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Arménie : drapeau

                  L'Arménie, République socialiste soviétique - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

                  L'Arménie, République socialiste soviétique

                  Autres références

                  • L'ARMÉNIE, DES ORIGINES AU IVe SIÈCLE (exposition)

                    • Écrit par Anahide TER MINASSIAN
                    • 1 569 mots

                    En faisant découvrir au grand public les trésors de l'Arménie ancienne, l'expositionL'Arménie des origines au IVe siècle organisée à Nantes du 23 mars au 15 septembre 1996, au musée Dobrée, a été l'une des manifestations les plus originales de l'année 1996. Le projet de...

                  • ARMÉNIENNE CATHOLIQUE ÉGLISE

                    • Écrit par Jacques PONS
                    • 328 mots

                    L'Église d'Arménie, détachée de Rome à la suite du concile de Chalcédoine (451), est toujours restée séparée de l'Église catholique aussi bien que de l'Église orthodoxe. En marge d'elle se forma une communauté « uniate » : l'Église arménienne catholique....

                  • ARTABAN LES

                    • Écrit par Valentin NIKIPROWETZKY
                    • 1 016 mots

                    Plusieurs rois parthes arsacides portèrent le nom d'Artaban. La lutte que la tribu iranienne des Parthes engagea, sous l'impulsion d'Arsakès, contre les Séleucides, vers ~ 250, avait pour objectif dernier, au-delà de la reconquête de l'indépendance nationale, la reconstitution...

                  • ASIE (Géographie humaine et régionale) - Dynamiques régionales

                    • Écrit par Manuelle FRANCK, Bernard HOURCADE, Georges MUTIN, Philippe PELLETIER, Jean-Luc RACINE
                    • 24 799 mots
                    • 10 médias
                    ...réseaux expliquent la place d'Istanbul comme point de convergence de migrants clandestins venus de toute la région (Kurdes, Irakiens, Afghans, Iraniens). L'Arménie peuplée de seulement 3 millions de personnes reste en relation étroite avec une diaspora de plus de 2 millions de personnes. Les difficultés...
                  • AZERBAÏDJAN

                    • Écrit par Universalis, Raphaëlle MATHEY, Ronald Grigor SUNY
                    • 6 544 mots
                    • 3 médias
                    Au sud-ouest du pays, la province du Nakhitchevan (5 500 km2) est séparée, depuis 1924, du reste de l'Azerbaïdjan par une étroite portion deterritoire arménien. Dans l'ouest de l'Azerbaïdjan se trouve la région autonome du Haut-Karabakh (4 400 km2). Elle était, à la fin de...
                  • Afficher les 27 références

                  Voir aussi