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ÉGLISE, architecture

Une sensibilité nouvelle : le culte des reliques

On assiste au cours de cette période à un glissement du sentiment religieux. La foi, d'intellectuelle qu'elle était au départ, et pratiquée par une élite, est devenue plus populaire. Le monde rural a été touché et les païens (de paganus, c'est-à-dire paysan) se sont également convertis. La raison fait place au sentiment. Celui-ci s'exprime entre autres par le développement du culte des reliques. L'Église avait marqué à différentes reprises son opposition à ce qu'elle considérait comme relevant de l'idolâtrie envers les saints, et non comme adoration de Dieu. La montée sur le trône pontifical, en 590, de Grégoire Ier, dit le Grand, docteur de l'Église, allait changer fondamentalement les rapports entre l'institution et les fidèles. Il devait canaliser le sentiment en le structurant par la parole, par ses écrits. Ces derniers (Moralia in Job, Homélie sur l'Évangile, Antiphonaire, Sacramentaire) ont été des références constantes durant le Moyen Âge. Ses Dialogues ont réhabilité les saints et leurs miracles. Cette révolution tranquille s'étendit également à l'édifice sur lequel il n'avait guère insisté jusqu'alors : les répercussions en furent gigantesques, grâce à l'officialisation du culte des reliques. Celui-ci amplifia un phénomène préexistant, comme on peut le constater à Saint-Pierre de Rome, où Grégoire le Grand fit aménager une crypte permettant une circulation aisée autour de la tombe de l'apôtre. Il la surmonta d'un autel abrité d'un ciborium. Il associait ainsi étroitement célébration eucharistique et culte de la relique, à l'intérieur de l'abside, mettant en évidence le rôle intercesseur du saint auprès de Dieu. L'avenir s'est inscrit dans ce schéma, auquel les fidèles ne pouvaient qu'être sensibles.

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Pour citer cet article

Alain ERLANDE-BRANDENBURG. ÉGLISE, architecture [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Premier Saint-Pierre de Rome - crédits : Encyclopædia Universalis France

Premier Saint-Pierre de Rome

Cathédrale de Cologne - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cathédrale de Cologne

Autres références

  • ABADIE PAUL (1812-1884)

    • Écrit par Claude LAROCHE
    • 977 mots

    Paul Abadie est né à Paris le 9 novembre 1812. Il est le fils d'un architecte néo-classique homonyme (1783-1868) qui fut architecte du département de la Charente : on lui doit notamment le palais de justice d'Angoulême (env. 1825-1828). Abadie entre à Paris dans l'atelier d'Achille Leclère...

  • ABBATIALE DE CLUNY III

    • Écrit par Christophe MOREAU
    • 223 mots

    La légende veut que ce soit saint Pierre, apparaissant au moine Gunzo, qui ait jeté les plans de la troisième église abbatiale de Cluny, la plus grande de tout l'Occident médiéval. Cette transformation débuta en 1088, sous l'abbatiat d'Hugues de Semur (1049-1109), afin de répondre aux besoins...

  • ALBERTI LEON BATTISTA (1404-1472)

    • Écrit par Frédérique LEMERLE
    • 3 110 mots
    • 8 médias
    ...édifices sont cependant très importants pour l'histoire de l'architecture, car ils posent, d'entrée de jeu, les deux problèmes cruciaux de l'architecture religieuse de la Renaissance : celui du plan (centré ou longitudinal) et celui de l'adaptation des formules antiques aux façades des églises modernes....
  • AMBON

    • Écrit par Maryse BIDEAULT
    • 194 mots

    Nom donné, dans l'art paléochrétien, à la chaire du haut de laquelle sont lus les textes sacrés ou prononcés les sermons. De formes diverses, l'ambon peut être isolé dans la nef principale de l'édifice ou bien faire partie d'un chancel situé devant l'abside ; dans ce...

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