ARGENTINE
Nom officiel | République argentine (AR) |
Chef de l'État et du gouvernement | Javier Milei (depuis le 10 décembre 2023) |
Capitale | Buenos Aires |
Langue officielle | Espagnol |
Unité monétaire | Peso argentin (ARS) |
Population (estim.) |
47 225 000 (2024) |
Superficie |
2 704 789 km²
|
La République argentine occupe la majeure partie du cône sud de l’Amérique. Avec 2 780 000 km2 (sans compter 11 400 km2 des îles Malouines et 996 000 km2 de l'Antarctique, espaces que revendique l'Argentine), elle est, par sa superficie, le deuxième pays de l'Amérique du Sud, après le Brésil qui lui est frontalier au nord-est. Étendue depuis le tropique du Capricorne jusqu'à la Terre de Feu, les autres pays qui lui sont contigus sont l'Uruguay à l'est, le Paraguay et la Bolivie au nord et le Chili tout au long de son flanc ouest.
Son territoire est composé de plaines pampéennes, mais comprend également des zones tropicales, le grand désert patagonien, ainsi que de hauts massifs andins. La Pampa fournit les ressources principales du pays, à travers l'élevage et l'agriculture du grain, qui sont exportées sur les marchés mondiaux. L'industrie se concentre fortement le long du littoral fluvial, dans la région de Buenos Aires.
Sa population comptait 44,9 millions d'habitants en 2019, dont plus d'un tiers dans la seule province de Buenos Aires. Elle est en grande majorité issue des vagues d'immigration européenne de la fin du xixe et du début du xxe siècle, principalement espagnole et italienne. Même si les Indiens sont pratiquement absents du pays depuis la brutale conquête de leurs territoires durant le dernier quart du xixe siècle, l'usage des langues indiennes perdure, principalement dans le Nord-Ouest, et les métissages sont nombreux. Mais les Argentins se pensent comme Blancs.
Le pays oscille entre la fascination et le rejet de l'Occident avec la certitude d'avoir une identité et un destin propres d'où émerge une « argentinité » revendiquée avec vigueur. Si bien que la recherche d'une « amitié » ou d'une dépendance vis-à-vis d'une puissance tutélaire – le Royaume-Uni durant les années 1930 et les États-Unis dans les années 1990 – s'accompagne d'une sorte de traumatisme lié aux influences qui se sont succédé au cours de son histoire. Aussi, le nationalisme argentin revêt généralement un discours de libération, se focalisant sur le thème de la « seconde indépendance » (la première indépendance ayant eu lieu, face à la couronne espagnole, durant le premier quart du xixe siècle). À travers ce prisme se comprend le succès du péronisme, tant celui de la première présidence de Perón (1946-1955) qui appelle au rétablissement de la souveraineté nationale et à la recherche d'une troisième voie (ou non-alignement), que celui à l'œuvre sous la présidence de Néstor Kirchner (2003-2007) et sous celle de son épouse, Cristina Kirchner (élue en 2007) qui présente le remboursement de la dette publique au FMI comme une mesure permettant de reconquérir une autonomie qui aurait été perdue au profit des instances financières internationales.
L'Argentine renoue ainsi avec une volonté de trouver une place propre sur la scène internationale, option qui avait été mise à l'écart sous la présidence de Carlos Menem (1989-1999) en faveur d'une alliance économique et stratégique avec les États-Unis. Mais cette place propre s'articule désormais avec une politique d'intégration économique régionale sur le modèle de l'Union européenne, le Mercosur (Marché commun du Sud). Cette alliance régionale est en voie de consolidation depuis que l'Argentine a délaissé ses velléités de détenir le leadership régional devant son voisin brésilien. À défaut d'obtenir la suprématie, Buenos Aires aspire à ce que cette coopération régionale se poursuive et lui permette de développer des relations politiques et commerciales sur un pied d'égalité avec les autres puissances mondiales. La grande crise économique, sociale et politique déclenchée en décembre 2001 qui a failli engloutir la nation argentine a profondément marqué[...]
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Écrit par
- Jacques BRASSEUL : professeur émérite des Universités en sciences économiques
- Romain GAIGNARD : maître assistant des facultés des lettres et sciences humaines, professeur à l'université nationale de Cuyo-Mendoza, Argentine
- Roland LABARRE : maître assistant à l'université de Paris-VIII
- Luis MIOTTI : maître de conférences à l'université de Paris-Nord, chercheur au Centre d'économie de Paris-Nord, UMR CNRS, économiste au service de la recherche Natixis
- Carlos QUENAN : maître de conférences à l'Institut des hautes études de l'Amérique latine, université Paris-III-Sorbonne nouvelle, économiste au service de la recherche Natixis
- Jérémy RUBENSTEIN : doctorant, Centre de recherche sur l'Amérique latine et le monde ibérique (CRALMI)
- Sébastien VELUT : professeur de géographie à l'Institut des Hautes études d'Amérique latine, Université de Paris III-Sorbonne nouvelle
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Médias
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