ARGENTINE
Nom officiel | République argentine (AR) |
Chef de l'État et du gouvernement | Javier Milei (depuis le 10 décembre 2023) |
Capitale | Buenos Aires |
Langue officielle | Espagnol |
Unité monétaire | Peso argentin (ARS) |
Population (estim.) |
47 225 000 (2024) |
Superficie |
2 704 789 km²
|
Économie
Après avoir connu la prospérité d'une économie de rente fondée sur l'exportation d'aliments et de matières premières agricoles, un développement industriel précoce et suffisamment solide pour traverser la grande crise des années 1930, l'Argentine est entrée dans une longue phase de déclin au tournant des années 1960. Les tensions inflationnistes s'aggravent au point de provoquer plusieurs épisodes d'hyperinflation. La dette publique et la dette extérieure s'élèvent jusqu'à atteindre un niveau insoutenable, à l'origine de crises financières récurrentes. Le recul de l'industrialisation, qui s'amorce alors, entraîne la dégradation des conditions de vie d'une frange considérable de la population. Telles ont été, pendant quatre décennies, les principales manifestations de ce processus de déclin, qui a débouché sur la crise de 2001-2002.
La gravité de cette crise, qui s'est notamment traduite par le défaut de la dette publique, la brusque dévaluation de la monnaie nationale, la rupture généralisée des contrats, une profonde détérioration de la situation des banques et un véritable « choc de pauvreté » pour une grande partie de la population du pays, a fait craindre l'ouverture d'une longue période de turbulences et d'instabilité. Néanmoins, dans un environnement international très favorable, la croissance est redevenue vigoureuse dès l'année 2003. Le retour des excédents budgétaire et extérieur a redonné des marges de manœuvre à la politique économique et de nouvelles perspectives de croissance.
De l'âge d'or au déclin : 1860-1990
Une économie émergente avant la lettre
La longue période inaugurée par l'établissement de l'unité nationale en 1860 (avec l'incorporation de la Province de Buenos Aires à la Confédération argentine) et à laquelle met fin la grande crise des années 1930 se caractérise par un processus de développement fondé sur la valorisation auprès du monde entier des ressources naturelles du pays.
Alors très liée à l'économie britannique, l'économie argentine est pleinement insérée dans la division internationale du travail. Elle fournit au monde des matières premières agricoles, de la viande bovine et des céréales notamment. Ses exportations et le développement induit par la spécialisation internationale en font une économie émergente particulièrement dynamique au cours de cette période. L'expansion de la production est cependant entièrement due à l'exploitation de nouvelles terres et à l'incorporation de main-d'œuvre supplémentaire ; à long terme, la productivité agricole stagne.
La rente extraite de l'activité agricole entraîne l'apparition d'activités urbaines mais aussi industrielles, qui à leur tour favorisent la croissance du pays. Le développement industriel apparaît ainsi très précoce en Argentine, grâce au redéploiement d'anciennes activités d'artisanat autour des activités exportatrices. La croissance du pays est alors en phase avec celle des économies les plus développées.
La grande crise des années 1930
Lors de la crise des années 1930, les exportations s'effondrent et l'économie est complètement déstabilisée, ce qui induit des modifications radicales dans la conduite de la politique économique et dans la gestion d'ensemble du pays. De nouvelles institutions sont mises en place : des commissions et des comités de régulation commencent à intervenir dans le domaine économique. La Banque centrale, créée en 1935, prend les rênes de la politique monétaire jusqu'alors complètement subordonnée au mouvement des réserves. Sur ces nouvelles bases institutionnelles, un nouveau régime de croissance se met en place. Celui-ci va permettre la sortie de crise et l'approfondissement du développement industriel.[...]
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Écrit par
- Jacques BRASSEUL : professeur émérite des Universités en sciences économiques
- Romain GAIGNARD : maître assistant des facultés des lettres et sciences humaines, professeur à l'université nationale de Cuyo-Mendoza, Argentine
- Roland LABARRE : maître assistant à l'université de Paris-VIII
- Luis MIOTTI : maître de conférences à l'université de Paris-Nord, chercheur au Centre d'économie de Paris-Nord, UMR CNRS, économiste au service de la recherche Natixis
- Carlos QUENAN : maître de conférences à l'Institut des hautes études de l'Amérique latine, université Paris-III-Sorbonne nouvelle, économiste au service de la recherche Natixis
- Jérémy RUBENSTEIN : doctorant, Centre de recherche sur l'Amérique latine et le monde ibérique (CRALMI)
- Sébastien VELUT : professeur de géographie à l'Institut des Hautes études d'Amérique latine, Université de Paris III-Sorbonne nouvelle
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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