ARGENTINE
Nom officiel | République argentine (AR) |
Chef de l'État et du gouvernement | Javier Milei (depuis le 10 décembre 2023) |
Capitale | Buenos Aires |
Langue officielle | Espagnol |
Unité monétaire | Peso argentin (ARS) |
Population (estim.) |
47 225 000 (2024) |
Superficie |
2 704 789 km²
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Histoire
Construction de la nation
Les côtes de l'Argentine actuelle furent découvertes par des marins à la recherche de la mer du Sud. Ainsi, Diaz de Solis en 1515 reconnaît le Río de la Plata, et Magellan en 1520 la côte de Patagonie, avant de franchir le détroit qui porte son nom. En 1617, Philippe III divise les terres de l'extrémité américaine en deux « gouvernements » (gobernación) du Paraguay et du Río de la Plata.
Les difficultés de l'empire colonial d'Amérique au xviiie siècle amènent la création alors d'une vice-royauté du Río de la Plata dont est issue l'Argentine actuelle. La médiocrité des administrateurs venus d'Espagne et les entraves que la Couronne opposait au développement des activités économiques et des relations commerciales du port hors du pacte colonial contribuent à coup sûr au mouvement d'autonomie puis d'indépendance qui gagne le Río de la Plata au début du xixe siècle. Mais ce sont les expéditions anglaises contre Buenos Aires – et l'incapacité de la Couronne espagnole à défendre sa vice-royauté – qui constituent l'élément détonant. La bourgeoisie et l'aristocratie du port et de la campagne qui ont dû assurer seules la résistance destituent le vice-roi et proclament, le 25 mai 1810, la « première junte ». L'anarchie gagne les territoires du Río de la Plata, assemblage de multiples cellules humaines et économiques, mal reliées entre elles et peu disposées à subir le joug politique et économique de la bourgeoisie du port. Les Constitutions unitaires promulguées en 1819 et 1826 se heurtent à la réalité du fédéralisme et de l'autonomie provinciale que représentent en 1820 les caudillos vainqueurs des forces de Buenos Aires à la bataille de Cepeda. Buenos Aires se replie sur elle-même et commence, sous l'administration de Rivadavia, à créer les institutions publiques nécessaires.
C'est donc sous le signe des caudillos et des luttes entre l'intérieur et Buenos Aires que l'Argentine s'engage dans l'indépendance.
Les difficultés et les crises de l'indépendance (1826-1852)
Dix ans après qu'elle a proclamé son indépendance, l'Argentine ne parvient toujours pas à se donner une structure politique et administrative. Il faudra attendre trente ans, jalonnés de crises intérieures et extérieures, pour que ce nouveau pays élabore ses moyens et ses objectifs de gouvernement. En 1826, les Provinces-Unies du Río de la Plata ne représentent plus qu'une fiction juridique et une vague aspiration : nombre de ces provinces promulguent des constitutions ou des règlements provisoires et sont dirigées par des caudillos, meneurs d'hommes et défenseurs vaillants des intérêts économiques régionaux.
La province de Buenos Aires, ouverte sur l'Océan et qui est en contact avec l'Europe, qui a animé la lutte pour l'indépendance, cherche à imposer un certain libéralisme économique et politique. Elle ne compte que 55 000 habitants et n'atteint même pas les rives du Salado, car, à moins de 150 km du Paraná et du Río de la Plata, s'étend le domaine indien et les prairies.
Aussi sera-t-il difficile, pendant près d'un demi-siècle, d'ajuster les intérêts commerciaux de Buenos Aires, orientés vers l'Atlantique, et ceux des éleveurs de la campagne, exportateurs de cuirs et de viandes salées, aux ambitions des régions d'amont, contraintes de s'adapter à la politique décidée par la capitale et aux revendications des habitants des terres de l'Ouest et du Nord-Ouest. Ces dernières se voient peu à peu coupées de leurs débouchés andins, et l'artisanat textile qui s'y était implanté commence à souffrir de la concurrence des produits britanniques. À l'intérieur du pays, les groupes politiquement actifs se limitent en fait aux grands propriétaires et à quelques modestes cellules urbaines, aussi la résistance[...]
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Écrit par
- Jacques BRASSEUL : professeur émérite des Universités en sciences économiques
- Romain GAIGNARD : maître assistant des facultés des lettres et sciences humaines, professeur à l'université nationale de Cuyo-Mendoza, Argentine
- Roland LABARRE : maître assistant à l'université de Paris-VIII
- Luis MIOTTI : maître de conférences à l'université de Paris-Nord, chercheur au Centre d'économie de Paris-Nord, UMR CNRS, économiste au service de la recherche Natixis
- Carlos QUENAN : maître de conférences à l'Institut des hautes études de l'Amérique latine, université Paris-III-Sorbonne nouvelle, économiste au service de la recherche Natixis
- Jérémy RUBENSTEIN : doctorant, Centre de recherche sur l'Amérique latine et le monde ibérique (CRALMI)
- Sébastien VELUT : professeur de géographie à l'Institut des Hautes études d'Amérique latine, Université de Paris III-Sorbonne nouvelle
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Médias
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