AQUACULTURE
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La production aquacole dans le monde
La production aquacole mondiale a atteint, pour l'année 2004, un total de plus de 59,29 Mt (tableau) qui se décompose à peu près également entre les eaux continentales et les eaux marines. En ce qui concerne les organismes élevés ou cultivés, les animaux représentent quelque 45,37 Mt et les végétaux plus de 13, 92 Mt.
Aquaculture : production mondiale
Évolution de la production mondiale aquacole (en tonnes). La catégorie « divers » regroupe les espèces dont la production est faible comme les poissons gadidés (morue, églefin, lieu) et les thonidés ou encore les ormeaux, les bigorneaux et les strombes chez les mollusques gastéropodes...
Crédits : Encyclopædia Universalis France
La pisciculture est la branche de loin la plus importante de l'aquaculture. Elle produit un peu plus de 28 Mt, dont 23,8 Mt de poissons d'eau douce, quelque 2,8 Mt de poissons amphibiotiques (appelés également diadromes) et plus de 1,4 Mt de poissons marins. La pisciculture marine, la plus tard venue, reste de loin minoritaire. En mer, c'est l'élevage de coquillages, ou conchyliculture, qui domine, avec 13,24 Mt, l'élevage de crustacés atteignant 3,67 Mt, dont 2,47 Mt pour les seules crevettes pénéides. Chez les végétaux, ce sont les algues marines, principalement les algues brunes (phéophycées) et les algues rouges (rhodophycées), dont la consommation est largement répandue dans les pays du Sud-Est asiatique, qui représentent plus des trois quarts de la production mondiale de l'aquaculture végétale.
Par rapport à la pêche, l'aquaculture l'emporte très largement pour les poissons d'eau douce (en 2004, 23,8 Mt contre 7,8 Mt), plus faiblement pour les poissons amphibiotiques (2,8 Mt contre 1,5 Mt). La tendance est totalement inversée pour les poissons marins, qui constituent l'essentiel de la pêche (1,4 Mt de production aquacole contre 71,5 Mt de prises) ainsi que pour les crustacés (3,67 Mt contre 6,19 Mt). L'aquaculture l'emporte à nouveau pour les mollusques (13,24 Mt contre 7,31 Mt) et surtout pour les algues et les autres végétaux non identifiés (13,92 Mt contre 1,43 Mt).
Si l'on combine une approche par groupes d'espèces avec la géographie, on constate que l'Asie vient largement en tête (40,5 Mt) devant l'Europe (2,2 Mt), l'Amérique du Sud (1,1 Mt), l'Amérique du Nord (0,9 Mt) et l'Afrique (0,6 Mt), pour l'ensemble des organismes animaux. La même constatation vaut pour les algues et autres végétaux, avec l'Asie qui produit près de 13,9 Mt pour une production mondiale à peine supérieure de 30 000 tonnes. La Chine continentale est le premier pays producteur avec 16,9 Mt de poissons d'eau douce et plus de 10,4 Mt de mollusques (ces chiffres officiels n'étant pas exempts de critiques). Avec 2,3 Mt de poissons d'eau douce, l'Inde, deuxième producteur, est encore loin en arrière. L'aquaculture japonaise, toutes espèces confondues, atteint à peine 1,3 Mt, en prenant en compte une production d'algues alimentaires importante (0,5 Mt), proche d'autres pays d'Asie du Sud-Est (Thaïlande, Indonésie, Vietnam, Corée du Nord, Philippines, Taïwan, etc.).
En Europe, la Norvège atteint 565 902 tonnes, grâce au développement spectaculaire de l'élevage du saumon atlantique (Salmo salar) en mer. C'est également grâce à la salmoniculture que l'aquaculture chilienne connaît un développement très rapide, avec 568 885 tonnes de salmonidés (dont 349 329 tonnes de saumon atlantique Salmo salar). Il s'agit pourtant, pour ce dernier pays, d'un élevage fondé sur des espèces introduites, les salmonidés n'existant pas à l'état sauvage dans l'ensemble de l'hémisphère Sud.
L'aquaculture de poissons marins comme le bar (Dicentrarchus labrax), la daurade (Sparus aurata) et le turbot (Psetta maxima), née en France dans les années 1970, s'est rapidement développée en Méditerranée, notamment dans les pays disposant de littoraux peu aménagés (Espagne, Italie et, surtout, Grèce et Turquie, qui totalisent, en 2004, 145 331 tonnes de poissons marins côtiers dont 4 477 tonnes de turbot produit uniquement par l'Espagne).
Contrairement à une idée répandue, le nombre d'espèces élevées, sans prétendre rivaliser avec la diversité spécifique des espèces pêchées (environ 1 300 espèces dans le monde), est déjà considérable et ne cesse de progresser : pour les animaux, quelque 230 espèces de poissons, 50 espèces de crustacés, 70 espèces de mollusques (principalement des bivalves) et quelques échinodermes, ascidies, amphibiens et reptiles (il s'agit surtout d'une tortue d'eau douce, Trionyx sinensis, élevée en Chine et à Taïwan, dont la production a atteint 170 079 tonnes en 2004). Pour les algues, une quinzaine d'espèces environ sont cultivées.
La production française métropolitaine totalisait 243 870 tonnes en 2004, en légère régression [...]
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Écrit par :
- Lucien LAUBIER : professeur émérite à l'université de la Méditerranée, Marseille
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Pour citer l’article
Lucien LAUBIER, « AQUACULTURE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 18 mai 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/aquaculture/