SOPHISTES
SOPHISTIQUE
Dans le chapitre « La constitution de l'objet sophistique » : […] La sophistique est d'abord ce mouvement de pensée qui, à l'aube présocratique de la philosophie, séduisit et scandalisa la Grèce entière. Hegel qualifie les premiers sophistes, dans l'Athènes de Périclès, de « maîtres de la Grèce » : au lieu de méditer sur l'être comme les […] […] Lire la suite
ANTIQUITÉ Naissance de la philosophie
Dans le chapitre « La philosophie à Athènes aux Ve et IVe siècles avant J.-C. » : […] L'exemple d'Anaxagore, bientôt suivi de celui, plus tragique, de Socrate, montre quelles difficultés dut surmonter la philosophie pour s'implanter à Athènes. La tradition proprement athénienne était en effet tout autre et rien moins que spéculative. L'intérêt exclusif que les Athéniens accordaient à la parole comme lieu privilégié des relations humaines les condamnait à se désintéresser du spectac […] […] Lire la suite
CONFUCIUS & CONFUCIANISME
Dans le chapitre « Les écoles combattantes » : […] Après la mort de Confucius, sa pensée fut violemment prise à partie, et de tous côtés. Le plus âpre et l'un des plus doués parmi ses adversaires, Mozi, condamnait en lui un ennemi du genre humain : rites funèbres, relations de clan, arts libéraux tenaient à son avis trop de place chez Kongzi, qui, d'autre part, « néglige de former le peuple ». Dans une période de guerres civiles et féodales, Mozi […] […] Lire la suite
DE L'ESSENCE DE LA VÉRITÉ et PLATON LE SOPHISTE (M. Heidegger) Fiche de lecture
Il faut espérer que la traduction des tomes 19 et 34 de la Gesamtausgabe , qui rassemblent les cours des semestres d'hiver 1924-1925 et 1931-1932 : Platon « Le Sophiste » (Gallimard, 2001) et De l'essence de la vérité. Approche de l'« allégorie de la caverne » et du « Théétète » de Platon ( ibid. ), marqueront un nouveau point de départ dans la traduction des œuvres de Heidegger en français, tant […] […] Lire la suite
DION CHRYSOSTOME DIO COCCEIANUS dit (40-120)
Le rhéteur grec Diôn ho Khrusostomos (Dio Cocceianus), à qui sera donné le surnom de Chrysostome (c'est-à-dire Bouche d'or), est né à Pruse en Bithynie, dans une famille riche. Il reçoit une bonne éducation qui lui permet de débuter comme rhéteur et de connaître le succès. Mais des difficultés l'amènent à quitter sa patrie et à se rendre à Rome, sous le règne de Vespasien. En 82, indirectement imp […] […] Lire la suite
ESTHÉTIQUE Histoire
Dans le chapitre « Du visible à l'invisible » : […] Ce n'est pas uniquement de façon métaphysique, comme le veut Platon, qu'il convient d'interpréter la formule homérique selon laquelle « l'Océan est le père des choses ». Cette première grande affirmation du Devenir a aussi valeur esthétique. Elle renvoie en effet à l'élément liquide, archétype de ce miroitement éblouissant qu'est, pour Homère, le Beau. Car le poète ne nous propose pas vraiment un […] […] Lire la suite
GORGIAS (env. 483-env. 374 av. J.-C.)
Né en Sicile, dans la colonie chalcidienne de Léontinum, Gorgias est avec son contemporain Protagoras le plus ancien et le plus fameux de tous les sophistes. Diogène Laërce (VIII, 58-59) en fait le disciple d'Empédocle. Ses concitoyens l'envoyèrent en ambassade à Athènes en 427 pour demander de l'aide contre les Syracusains, et son talent de rhéteur fit, dit-on, courir la ville. Voyageant de cité […] […] Lire la suite
GRÈCE ANTIQUE (Civilisation) La cité grecque
Dans le chapitre « Aristophane et les sophistes » : […] L'affaire se complique avec les difficultés qui surgissent à partir de 431. La comédie aristophanesque témoigne d'une première attitude critique qui, certes, ne parvient pas à la théorie mais qui, précisément, est significative du refus de l'attitude théorique. Si la situation de la ville se dégrade, c'est qu'on a fait une confiance excessive à la pensée, c'est-à-dire, à l'invention. Telle est, s […] […] Lire la suite
GRÈCE ANTIQUE (Civilisation) Langue et littérature
Dans le chapitre « La philosophie » : […] C'est encore de la sophistique que dépend la naissance du dernier des genres à triompher en prose : la philosophie. Après les recherches des premiers « physiciens », intéressés à la découverte rationnelle des principes de la nature, les sophistes se sont davantage tournés vers les problèmes qui concernent l'homme et la morale. Parmi eux, c'est surtout Socrate l'Athénien qui a eu l'influence la pl […] […] Lire la suite
INTÉRIORITÉ
Dans le chapitre « Composante sceptique et composante mystique » : […] L'histoire de la philosophie occidentale, interrogée en ses commencements, illustre bien ce dramatique embarras, contemporain de ses origines. La grandeur, le plus souvent méconnue, des sophistes est d'avoir découvert la subjectivité humaine et su tirer toutes les conséquences de cette découverte. L'homme qui est « la mesure de toutes choses » est cet homme intérieur dont la subjectivité condamne […] […] Lire la suite
LANGAGE (notions de base)
Dans le chapitre « Les mots et les choses » : […] Dès la philosophie grecque, deux approches ont pu être théorisées. La première repose sur l’absence de dissociation entre les mots et les choses, la seconde sur une séparation radicale entre les uns et les autres. La première approche prend racine dans une conception magique ou infantile du langage, ou encore dans ce qu’on a pu qualifier d’« obstacle épistémologique ». L’idée selon laquelle la vil […] […] Lire la suite
MAÎTRES DE SAGESSE (Grèce antique)
Dans le chapitre « Mythe et savoir » : […] Jusqu'à Platon, en effet, le terme sophía peut recevoir n'importe quel contenu dans la mesure où la sophía n'est, dans le monde sensible, liée à aucun contenu particulier. Être sophós, dans ce contexte, c'est dominer son activité, se dominer soi-même et dominer les autres ; voilà pourquoi peuvent être déclarés sophoí le charpentier, le pilote de navire, le médecin, le devin et surtout le poète, qu […] […] Lire la suite
MÉGARIQUE ÉCOLE
Du chef de l'école de Mégare, Euclide, aucun texte ne nous est parvenu ; l'enseignement du maître et celui de ses successeurs à la tête de l'école, Eubulide, Alexinus, Diodore Cronos, nous sont seulement connus par des allusions et des critiques de Platon, d'Aristote, de Diogène Laërce et d'Aristoclès. On sait de façon certaine qu'Euclide défendait certains principes de l'éléatisme ; mais, d'autre […] […] Lire la suite
PARMÉNIDE (VIe-Ve s. av. J.-C.)
Dans le chapitre « Les Routes » : […] Grâce à Simplicius, on possède une suite de soixante et un vers du premier discours ontologique de l'Occident ; assez de textes par ailleurs, notamment grâce à Sextus Empiricus, pour se faire une idée de la construction du poème. Cet ensemble fut composé pour être appris et récité, par transmission de la bouche à l'oreille : non qu'on ne sût écrire à Élée, mais on se défiait encore de l'écriture. […] […] Lire la suite
PHILOSOPHIE
Dans le chapitre « Réduction linguistique » : […] La sophistique n'était pas seulement caractérisée par ce que nous appellerions un relativisme culturel, mais aussi et peut-être principalement par une philosophie du langage. Le succès des plus célèbres sophistes semble avoir reposé sur leur virtuosité dans les jeux rhétoriques interchangeables ; mais, au-delà de la recherche d'un profit immédiat, était proposée une critique linguistique généralis […] […] Lire la suite
PHILOSOPHIE (notions de base)
Dans le chapitre « Une triple origine » : […] Trois hypothèses sont envisageables. La première est à la fois historique et métaphysique : elle ferait remonter la philosophie aux textes consacrés à la nature par les penseurs qu’on a qualifiés de « présocratiques ». Le plus ancien auquel nous ayons accès date du vi e siècle avant notre ère : il s’agit d’un bref fragment d’ Anaximandre (env. 610–546 av. J.-C.), indiquant comment tout ce qui es […] […] Lire la suite
PHYSIS
Dans le chapitre « Nature et art, nature et loi » : […] Toutefois, il n'existe pas seulement des êtres naturels. Il est des êtres qui ne doivent pas leur constitution au développement d'un principe immanent, mais qui existent soit par hasard, soit par l'effet d'une initiative délibérée et extérieure. Ces derniers sont les produits de l'art ou, d'un mot qui a le même sens en grec, de la technique. Il semble que, pendant très longtemps, cette dualité de […] […] Lire la suite
PLATON
Dans le chapitre « La question du savoir » : […] De la position des Formes, la pensée tire son espace : elle se déploie dans un lieu purement intelligible. Nommer dialectique cette sorte de savoir, c'est indiquer la manière dont il procède, ce n'est pas dire ce qu'il est. Faut-il, pour savoir, savoir ce que c'est que savoir ? Après s'être enquis auprès de tous ceux qui passent pour savants (artisans, poètes et politiques), le Socrate de L'Apolo […] […] Lire la suite
POLITIQUE La philosophie politique
Dans le chapitre « La philosophie grecque » : […] La philosophie grecque découvre très tôt la multiplicité des formes dans lesquelles s'exerce le pouvoir et, grâce à cette observation, le rôle central du pouvoir. Les sophistes, il est vrai, ne s'intéressent pas à la question de son usage bon ou mauvais, mais ils constatent, omniprésente, la lutte pour le pouvoir : chacun désire les avantages que son détenteur en retire, richesse, considération, […] […] Lire la suite
PRODICOS (entre 470 av. J.-C. et 460-apr. 399 av. J.-C.)
Sophiste ionien originaire de Julis, dans l'île de Céos, Prodicos est surtout connu par les dialogues de Platon. Socrate, le louant et le ridiculisant à la fois, dépeint Prodicos comme un frileux Tantale dont, tout omniscient, ou omnisage, et divin qu'il soit, la voix de basse produit un bourdonnement qui rend ses paroles indistinctes ( Protagoras , 315 d, e). C'est pourtant avec sa voix qu'il gag […] […] Lire la suite
RAISON
Dans le chapitre « Des sophistes à Socrate » : […] Les sophistes expriment cette façon de penser. D'une part, ils s'adonnent à l'enseignement des techniques au sens le plus large (l'un d'eux se présente à Olympie dans un costume d'apparat dont il a façonné lui-même toutes les pièces, jusqu'à la bague qu'il porte à son doigt) ; d'autre part, ils se présentent comme maîtres du discours, non de celui de la vérité absolue, mais du discours efficace, u […] […] Lire la suite
RHÉTORIQUE
Dans le chapitre « Racines antiques : rhètôr, l'orateur » : […] En grec, la rhétorique – rhétorikè , sous-entendu technè – est l'art de celui qui parle ( rhètôr ) . La tradition veut que la rhétorique soit née en Sicile, alors colonie grecque, au début du v e siècle avant J.-C., lorsque la chute des tyrans d'Agrigente et de Syracuse fut suivie de contestations de propriétés plaidées par les intéressés eux-mêmes devant des jurys populaires. À cette occasion […] […] Lire la suite
RHÉTORIQUE, notion de
Dans le chapitre « Le discours contre le vrai » : […] La rhétorique est, dès le début de son histoire, opposée à la philosophie : dénonçant les sophistes, Platon condamne dans le même geste la rhétorique qui est flatterie, et par là mensonge. Cette condamnation témoigne d'un pouvoir : entre la grammaire qui dit justement et la logique qui dit vrai, la rhétorique, troisième terme du trivium défini par les arts libéraux, élabore les règles du discours […] […] Lire la suite
RIEN (philosophie)
« Non, rien de rien, non, je ne regrette rien... » : tout le monde, ou presque, connaît la chanson d'Édith Piaf. Quel sort les penseurs doivent-ils réserver au « rien » ? S'agit-il d'un signifiant vide, indicible et impensable, voire d'une puissance de mystification, qui entraîne la philosophie sur un chemin qui ne mène nulle part ? La question se pose dès le début de la philosophie occidentale, […] […] Lire la suite
SENS (notions de base)
Dans le chapitre « Le langage est signifiant » : […] La philosophie grecque a placé le langage au centre de ses préoccupations, et au sein du langage le problème de la signification. On peut classer les principales théories du langage des penseurs grecs en fonction des deux registres de la notion de « sens » dont nous sommes partis. Pour les sophistes , les mots sont des outils qui, à l’instar des autres outils, visent un objectif, ici en l’occurr […] […] Lire la suite
SOPHISME
Transcription du grec sophisma , désigne l'artifice de langage dont usait le sophiste de l'Antiquité, le raisonnement trompeur ou embarrassant pour l'interlocuteur, l'argumentation fallacieuse, voire la faute de raisonnement. Primitivement, c'est le tour d'adresse ingénieux, la prestidigitation habile dans l'ordre du langage : on n'y voit que du feu ; le raisonnement paraît valide, bien que sa con […] […] Lire la suite
THÉÉTÈTE, Platon Fiche de lecture
Dans le chapitre « De la sensation à la connaissance ? » : […] Dans tous les dialogues antérieurs au Théétète , tels Hippias , Gorgias et à un moindre degré Protagoras , Platon brosse des portraits sévères et apparemment caricaturaux de ceux qu’il qualifie de « sophistes ». Ces maîtres de rhétorique, auprès desquels les riches Athéniens vont apprendre l’art oratoire afin de briller sur la scène politique, portent selon lui une responsabilité dans la condam […] […] Lire la suite
VÉRITÉ
Dans le chapitre « De la distinction entre le vrai dans l'être et le vrai dans la pensée à la critique de la vérité comme adéquation » : […] Du Cratyle au Sophiste , Platon procède en quelque sorte à la mise en place du concept de vérité dans son rapport au discours. Il ne suffit pas en effet de débattre, comme dans le Cratyle , de la « justesse des noms » pour répondre à la question de la vérité. Une fois libérée d'une illusoire confiance dans les mots, reste encore à s'assurer de la façon dont il faut « partir de la vérité » des « […] […] Lire la suite
VÉRITÉ (notions de base)
Dans le chapitre « Du mythe au débat, le cheminement de la vérité » : […] Dans les sociétés archaïques, le doute n’était guère de mise. La tradition rassemblait la communauté, sous forme d’un discours incontestable que garantissait le caractère divin de son origine, lié soit à la position supérieure de celui qui le prononçait – le chef de la tribu, le prêtre, le mage... – soit à son origine sacrée – récits transmis aux hommes par les dieux, ou Tables de la Loi qui aurai […] […] Lire la suite