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FER Rôle biologique du fer

Le fer dans les organismes de mammifères

Le fer, dans l'organisme d'un mammifère, est continuellement recyclé entre les sites d'absorption (duodénum), d'utilisation (moelle osseuse) et de stockage (foie, rate) ainsi qu'entre les différents compartiments intracellulaires. La teneur globale en fer d'un organisme humain adulte est de l'ordre de 4-5 g, dont une part importante est associée à l'hémoglobine des globules rouges circulants (environ 2,5 g). Ce fer héminique est continuellement recyclé à la suite de la phagocytose et du catabolisme des globules rouges sénescents par les cellules « éboueuses » que sont les macrophages tissulaires. Ce processus permet de recycler environ 25 à 30 mg de fer par jour, correspondant aux besoins en fer de l'érythropoïèse journalière. L' absorption intestinale du fer est de l'ordre de 1-2 mg par jour et permet de compenser les pertes résultant principalement de la desquamation des cellules épithéliales (intestin, peau). Seule une régulation fine de l'absorption intestinale du fer permet d'éviter une surcharge en fer de l'organisme dans la mesure où il n'existe pour celui-ci aucun moyen d'éliminer le fer absorbé en excès. Cette absorption peut être fortement augmentée en cas de carence en fer, d'hémolyse ou de saignements importants.

Le fer dans le plasma sanguin

Le fer transporté dans le plasma est lié à la transferrine, une protéine soluble synthétisée et sécrétée par le foie. Ce fer plasmatique pénètre dans les tissus par l'intermédiaire de récepteurs spécifiques présents à la surface de certaines cellules. La transferrine possède deux sites de fixation de haute affinité du Fe (III). Cette fixation nécessite la présence d'un ion carbonate ou bicarbonate. Dans les conditions normales, la saturation de la transferrine est de l'ordre de 30 p. 100, ce qui signifie que seuls 30 p. 100 des sites de fixation du fer sur la transferrine sont liés à un atome de fer. L'augmentation de la saturation de la transferrine s'observe lorsqu'il y une augmentation des réserves en fer tissulaires.

Le fer et l'érythropoïèse

Les globules rouges sont produits dans la moelle osseuse à partir des cellules souches hématopoïétiques au cours d'un processus appelé érythropoïèse. Environ 200 milliards de globules rouges matures doivent être produits chaque jour pour compenser la destruction des globules rouges sénescents par les macrophages tissulaires. Cette production est contrôlée principalement par le taux d'érythropoïétine et par la disponibilité du fer dans le plasma. L'érythropoïétine est une cytokine synthétisée par le rein, et cette synthèse est contrôlée par le taux d'oxygénation des tissus. La régulation de la quantité de fer dans le plasma dépend, d'une part, de la quantité de fer recyclé par les macrophages après la phagocytose des globules rouges sénescents et, d'autre part, de la quantité de fer absorbé au niveau de l'intestin.

Les besoins en fer sont très importants au cours de l'érythropoïèse, principalement pour assurer la synthèse d'hème et la formation de l'hémoglobine. Les précurseurs érythropoïétiques de la moelle osseuse, qui ne peuvent acquérir leur fer que par le biais de la transferrine, expriment à leur surface un très grand nombre de récepteurs à la transferrine (RTf1). La fixation de la transferrine sur son récepteur entraîne la formation d'une vésicule d'endocytose et l'internalisation du complexe dans un endosome. L'acidification progressive de l'endosome et la réduction du fer entraînent la dissociation de la liaison du fer à la transferrine. Celle-ci reste fixée sur son récepteur et se trouve recyclée vers le plasma par fusion de l'endosome avec la membrane plasmique. Le Fe (III), réduit en Fe[...]

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Pour citer cet article

Carole BEAUMONT. FER - Rôle biologique du fer [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Fer et protéines : formes chimiques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Fer et protéines : formes chimiques

Ferritine : structure de la molécule - crédits : Encyclopædia Universalis France

Ferritine : structure de la molécule

Hepcidine : rôle biologique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Hepcidine : rôle biologique

Autres références

  • APPARITION DE L'INDUSTRIE DU FER

    • Écrit par Nicole CHÉZEAU
    • 183 mots

    Les premières traces de l'industrie du fer sont attestées vers 1700 à 1500 avant J.-C. dans le sud du Caucase. À cette époque, les forgerons chalybes faisaient chauffer un mélange de minerai de fer et de charbon de bois dans un simple trou. Chez les Hittites, ce procédé primitif évolue vers le...

  • FER, FONTE ET ACIER - (repères chronologiques)

    • Écrit par Olivier LAVOISY
    • 582 mots

    — 1700-— 1500 Début de l'industrie du fer avec les premières traces, au Sud du Caucase, de foyers permettant la réduction (élimination d'oxygène) de minerais de fer au charbon de bois.

    Vers — 1250 Une lettre du roi hittite Hattusil III mentionne une épée en fer.

    — 1100-— 800...

  • ACIER - Technologie

    • Écrit par Louis COLOMBIER, Gérard FESSIER, Guy HENRY, Joëlle PONTET
    • 14 176 mots
    • 10 médias
    Rappelons que le fer existe sous deux variétés allotropiques différentes, c'est-à-dire avec deux formes cristallines.
  • AIMANTS

    • Écrit par Roger FONTAINE
    • 6 273 mots
    • 13 médias
    La découverte en 1931 par Mishima d'un alliage de fer, de nickel et d'aluminium (30 p. 100 Ni, 12 p. 100 Al, 58 p. 100 Fe) présentant des propriétés d'aimant permanent intéressantes (Br = 0,95 T, Hc = 34 220 A ( m-1) ouvre la voie à une nouvelle classe de matériaux...
  • ALLIAGES

    • Écrit par Jean-Claude GACHON
    • 7 362 mots
    • 5 médias
    ...mis en œuvre pour des usages tels que les pièces soumises aux plus gros efforts dans les trains d'atterrissage des avions (cf. acier – Technologie). L'acier le plus simple est un alliage de fer et de carbone, renfermant moins de 2 p. 100 en poids de carbone (9 atomes pour 100). Il faut rappeler que...
  • APPARITION DES HAUTS-FOURNEAUX

    • Écrit par Olivier LAVOISY
    • 222 mots

    En Occident, les premiers hauts-fourneaux apparaissent vraisemblablement dans la région de Liège durant la seconde moitié du xive siècle. Le principe est d'augmenter la taille des foyers pour accroître la production de fer. Cependant la réduction (élimination de l'oxygène) de minerais de fer...

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Voir aussi