NICKEL
Élément métallique de numéro atomique 28 (symbole Ni), le nickel est abondant dans les météorites et à l'intérieur du globe terrestre (manteau et noyau), où il se classerait au cinquième rang par ordre d'abondance. Il arrive au vingt-troisième ou au vingt-quatrième rang dans la croûte terrestre. Malgré cette relative abondance, les minerais de nickel (sulfures, oxydes et silicates) exploitables dans des conditions économiques convenables sont localisés dans quelques régions seulement.
Déjà utilisé sous forme d'alliage trois millénaires avant J.-C., le nickel ne fut isolé qu'en 1751 par le chimiste suédois Axel Fredrik Cronstedt, et ce n'est qu'au xix e siècle que l'on commença à l'extraire industriellement, d'abord en Norvège, puis en Nouvelle-Calédonie à la suite de la découverte par le Français Jules Garnier des importants gisements de garniérite. À la fin du siècle, la découverte des gisements de la région de Sudbury, au Canada, permit à ce pays de devenir, et de rester, le premier producteur occidental de nickel. Le premier producteur actuel est la Russie (environ 20 p. 100 du total mondial), devant l'Australie et le Canada.
Ce n'est que vers 1890 que l'on commença à introduire le nickel comme élément d'alliage dans l'acier et la fonte pour en améliorer les caractéristiques mécaniques. Au début du xx e siècle, les chercheurs de plusieurs pays découvrirent simultanément les aciers inoxydables et les aciers réfractaires ; leur production a pris depuis lors une extension considérable.
L'utilisation du nickel a permis la réalisation de techniques de pointe et de performances élevées dans des domaines aussi divers que les industries aérospatiale, nucléaire, chimique et pétroléochimique. Les grands pays industriels et les compagnies privées ont recherché activement les gisements et les techniques d'extraction leur permettant d'accroître la production de ce métal d'un intérêt économique et technique incontestable.
Métallurgie
Les gisements de nickel
Les concentrations actuellement exploitables de nickel se répartissent en deux grands groupes : les amas sulfurés et les amas d'altération ou latérites nickélifères.
Les amas sulfurés
Les amas sulfurés sont très divers, mais les gisements à la source de la presque totalité de la production mondiale peuvent être rassemblés en quelques groupes simples, énumérés ci-dessous.
– Type associé à un complexe magmatique différencié sans relation apparente avec le volcanisme. Il s'agit là essentiellement du complexe de Sudbury (Ontario, Canada), qui a fait intrusion dans des granites et gneiss archéens et des métamorphites protérozoïques (antérieur à 600 millions d'années). Il est basique près des bordures (norites) et s'enrichit en quartz vers le centre (micropegmatites). La minéralisation se trouve le long du contact des norites avec l'encaissant archéen ou protérozoïque. Le gisement de Sudbury contient également des platinoïdes.
D'autres complexes magmatiques nickélifères sont connus : le complexe du Bushveld (Afrique du Sud), de Stillwater (Montana, États-Unis), etc. ; ils s'en distinguent par le fait qu'ils comportent des alternances répétées de roches basiques et ultrabasiques.
– Type associé à des intrusions en relation avec un volcanisme basaltique continental. Les importants gisements de Norilsk-Talnakh (Sibérie) sont à peu près les seuls de ce type en exploitation. Une série sédimentaire d'âge carbonifère est enfouie sous une épaisse couverture de basaltes d'âge permo-triasique. Des intrusions doléritiques sont associées à cette activité volcanique et à une faille d'importance régionale. La minéralisation (Cu, Ni et platinoïdes) est massive[...]
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Écrit par
- Jacques GRILLIAT : ingénieur au Centre national des arts et métiers
- Bernard PIRE : directeur de recherche émérite au CNRS, centre de physique théorique de l'École polytechnique, Palaiseau
- Michel RABINOVITCH : ingénieur géologue
- Jacques SALBAING : directeur technique et commercial de l'International Nickel France
Classification
Pour citer cet article
Jacques GRILLIAT, Bernard PIRE, Michel RABINOVITCH, Jacques SALBAING, « NICKEL », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :
Médias

Propriétés physiques et mécaniques
Encyclopædia Universalis France
Propriétés physiques et mécaniques
Quelques propriétés physiques et mécaniques du nickel.
Encyclopædia Universalis France
Autres références
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ACIER - Technologie
- Écrit par Louis COLOMBIER, Gérard FESSIER, Guy HENRY, Joëlle PONTET
- 77 962 mots
- 10 médias
Le nickel trouve également de très fréquents emplois dans les aciers alliés. Il présente deux différences essentielles avec le chrome : il se dissout dans la ferrite et ne forme pas de carbures ; il abaisse le point de transformation α → γ, mais non γ → δ, de sorte que le domaine d'existence de l'austénite[...] -
AIMANTS
- Écrit par Roger FONTAINE
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ALLIAGES
- Écrit par Jean-Claude GACHON
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CADMIUM
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CARBONE
- Écrit par Jean AMIEL, Henry BRUSSET
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Voir aussi
- ACIERS INOXYDABLES
- ISOTOPES
- NOYAU ATOMIQUE
- CUPRONICKELS
- GISEMENTS MÉTALLIFÈRES
- CUPROALUMINIUMS
- ALTÉRATION DES ROCHES
- EXTRACTION, métallurgie
- CATALYSEURS
- AFFINAGE, métallurgie
- ACIER, technologie
- DURÉE DE VIE ou VIE MOYENNE, physique
- SULFATES
- FONTE
- RÉSISTANCE À LA CORROSION
- SUPERALLIAGES
- MAILLECHORTS
- MONEL
- CRONSTEDT AXEL FREDRIK (1722-1765)
- CUIRASSE, pédologie
- TRANSITION MÉTAUX DE
- FERRONICKEL
- OXYDES
- CHLORURES
- NITRATES
- INTRUSION, géologie
- REVÊTEMENT MÉTALLIQUE