LIÈGE, ville

Belgique : carte administrative
Encyclopædia Universalis France
Belgique : carte administrative
Carte administrative de la Belgique.
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La principauté épiscopale de Liège eut pendant huit siècles une existence distincte de celle des autres principautés existant alors sur le territoire de l'actuel État belge. Principauté élective dotée d'institutions qui lui étaient propres et s'étendant de part et d'autre de la frontière linguistique entre parlers romans et germaniques, sur le territoire d'au moins quatre provinces belges actuelles, principauté accédant aussi à une forme de neutralité généralement reconnue et respectée, elle eut une histoire marquée par de vives tensions politiques et sociales dans la ville de Liège même.
Celle-ci fut toujours un foyer de sentiments profrançais. Aussi les événements de 1789 y furent-ils en symbiose avec les événements de France et, dès la fin de 1792, le sentiment le plus répandu y était favorable au rattachement, décrété par la Convention en mars 1793 et confirmé en 1794-1795. Préfecture du département de l'Ourthe sous le Directoire, le Consulat et l'Empire, Liège partagea dès lors le destin politique des provinces belges.
La ville fut au cœur d'un des pôles géographiques de la révolution industrielle naissante sur le continent. Liège mêla ainsi au xixe siècle des traits lui venant de son passé particulier à ceux que détermina le développement économique nouveau de la région avoisinante. Celle-ci fut aussi, au xixe et au xxe siècle, le foyer d'un mouvement ouvrier militant et vivace quoique traversé de tensions parfois graves et de luttes sociales fréquemment assorties de connotations ou de prolongements politiques importants.
Depuis la seconde moitié du xxe siècle, le bassin de Liège est confronté, comme les autres bassins wallons, aux difficultés de reconversion de ses structures industrielles.
La principauté de Liège
Le diocèse (Xe-XIIIe s.)
Constitué durant le bas Empire romain (civitasTungrorum), le diocèse de Liège engloba, au cours du haut Moyen Âge, le bassin de la moyenne et de la basse Meuse. Jusqu'en 1559, date du premier démembrement, il s'est étendu de la basse Meuse aux lisières méridionales de l'Ardenne, et de Louvain sur la Dyle jusqu'à Aix, où Charlemagne, vieillissant, avait fait bâtir sa chapelle et son palais. Très vaste (onze évêchés se partagent aujourd'hui cet espace), il rassemblait des régions diverses par le paysage, les ressources, le peuplement, les dialectes – romans et thiois. (La partie méridionale du diocèse est le berceau de la Wallonie dialectale.) Au surplus, la fragmentation féodale y fut, comme ailleurs, inévitable.
Mais ces causes de divisions furent longtemps compensées par trois éléments de cohésion : un axe, la Meuse et ses affluents ; un centre, la cité de Liège ; un chef, l'évêque. Entièrement navigable dans son parcours diocésain, la Meuse était jalonnée de petites villes fortifiées. Elles furent autant d'étapes de batellerie et de foyers artisanaux : Givet, Dinant (d'où vient le mot « dinanderie »), Namur (capitale d'un comté qui échappe à l'autorité temporelle de l'évêque), Huy (dont la première charte de franchise est de 1066), Maastricht, partagée entre l'évêque et l'empereur, puis le duc de Brabant (1204). Liège l'emporta sur ces villes rivales. Sanctifiée par le martyre de l'évêque de Tongres, saint Lambert, auquel son successeur saint Hubert avait consacré une église au viiie siècle, pourvue d'un palais épiscopal au ixe siècle, incendiée en 881 par les Normands mais reconstruite au xe siècle, Liège reçut de l'évêque Notger (972-1008) une enceinte durable et un centre monumental : la cathédrale Notre-Dame et Saint-Lambert et ses annexes. Au xie siècle, elle compte, en outre, sept églises collégiales et deux églises abbatiales. Au xiie siècle, les domaines urbains concédés aux églises et aux « ministériels »[...]
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Écrit par
- Jean LEJEUNE : professeur à l'université de Liège, échevin des travaux publics et des Musées de la Ville de Liège
- Xavier MABILLE : président-directeur général du Centre de recherche et d'information sociopolitiques, Bruxelles
Classification
. In Encyclopædia Universalis []. Disponible sur : (consulté le )
Média
Autres références
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BELGIQUE - Histoire
- Écrit par Guido PEETERS
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BOUILLON DUCHÉ DE
- Écrit par Hervé PINOTEAU
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Actuellement ville de Belgique (province de Luxembourg), Bouillon fut sous l'Ancien Régime le centre d'un petit État protégé par le roi de France. C'est à l'origine une possession des comtes d'Ardennes. Godefroi de Boulogne (mort en 1100), fils d'Ide d'Ardennes, reçut château et seigneurie de Bouillon...
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DINANDERIE
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