Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ALLIAGES

Les alliages représentent une illustration matérielle du vieux dicton « l'union fait la force ». L'homme a toujours cherché des matériaux plus performants à l'utilisation, plus faciles à fabriquer ou à mettre en œuvre et plus économiques. Les alliages métalliques sont particulièrement importants dans la société humaine, et ce depuis l'Âge du bronze. Les métaux de grande pureté (99,99 p. 100 en poids du métal, ou mieux) n'ont pas, dans l'ensemble, d'utilisation pratique en dehors de la distribution d'électricité (cuivre, aluminium) ; cela est dû à leurs propriétés très médiocres, sauf en ce qui concerne les conductivités électrique et thermique, d'autant meilleures que le métal considéré est plus pur. Les impuretés, malgré la connotation péjorative du mot, durcissent les métaux et, pour peu qu'elles soient judicieusement choisies et dosées, permettent d'améliorer sensiblement les possibilités d'emploi de ces métaux ainsi que, souvent, les conditions de leur élaboration et leur mise en œuvre.

C'est la raison d'être de ces associations de substances à l'échelle atomique ou moléculaire appelées alliages, qui furent d'abord métalliques, puis débordèrent le domaine de la métallurgie pour toucher la chimie organique et la science des céramiques.

La fonte de fer, alliage de fer et de 2 à 5 p. 100 en poids de carbone, exemple type, même s'il est particulier (le carbone n'est pas un métal), permet de réaliser de nombreux objets qui vont du bâti de machine-outil au bras de suspension d'automobile en passant par les tuyaux d'adduction d'eau ou de gaz. Cette même fonte commence à fondre à 1 150 0C environ, tandis que le fer pur n'a aucune application dans la vie quotidienne mais fond à 1 538 0C. Cela explique, au moins partiellement, qu'on rencontre dans les usines sidérurgiques des dispositifs (poches ou mélangeurs) permettant de stocker la fonte liquide en grande quantité, mais rien d'équivalent pour le fer pur, bien que celui-ci soit à la base de tous les aciers et fontes et qu'il figure aussi dans d'autres composés.

Alliages binaires

Les alliages les plus simples à étudier sont les alliages binaires métalliques, c'est-à-dire ceux qui sont formés par association à l'échelle atomique de deux métaux, lesquels sont des éléments de la classification périodique. La méthode la plus immédiate pour préparer un alliage binaire consiste à fondre ensemble, par chauffage, les deux métaux composants et à laisser le liquide refroidir. Le résultat d'une telle opération dépend essentiellement des éléments mis en cause. Suivant leur nature et leur dosage, on peut obtenir plusieurs types de résultats :

– un produit totalement différent des deux métaux de départ, lorsque l'association à l'échelle atomique est énergétiquement favorable et qu'on forme ce qui est appelé un composé intermédiaire ;

– un produit ressemblant à l'un des composants, plus ou moins modifié ; il s'agit alors d'une solution solide ;

– un mélange des deux composants quasi purs à l'échelle de grains dont la taille varie de quelques micromètres à quelques millimètres ; on obtient un eutectique ;

– une séparation en deux couches avec, au-dessus, le métal léger et, au-dessous, le métal lourd, si l'association à l'échelle atomique est énergétiquement défavorable et si la tendance à la répulsion des atomes dissemblables s'accompagne d'une grande différence de masse ; ce dernier cas a déjà justifié des expériences en microgravité.

Les divers comportements évoqués ci-dessus sont à la base de la recherche de nouveaux alliages. Il n'est malheureusement pas encore possible de les prévoir d'une façon efficace et économique par des modèles théoriques.[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : docteur d'état ès sciences physiques, professeur de métallurgie à l'université de Nancy-I

Classification

Pour citer cet article

Jean-Claude GACHON. ALLIAGES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Système cadmium-plomb - crédits : Encyclopædia Universalis France

Système cadmium-plomb

Système zirconium-hafnium - crédits : Encyclopædia Universalis France

Système zirconium-hafnium

Système cuivre-tungstène - crédits : Encyclopædia Universalis France

Système cuivre-tungstène

Autres références

  • ACIER - Technologie

    • Écrit par Louis COLOMBIER, Gérard FESSIER, Guy HENRY, Joëlle PONTET
    • 14 176 mots
    • 10 médias

    L'acier est un alliage de fer et de carbone renfermant au maximum 2 p. 100 de ce dernier élément. Il peut contenir de petites quantités d'autres éléments incorporés, volontairement ou non, au cours de son élaboration. On peut également y ajouter des quantités plus importantes d'éléments d'alliage...

  • AIMANTS

    • Écrit par Roger FONTAINE
    • 6 273 mots
    • 13 médias
    ...permanents, la plus naturelle est de former des groupes basés sur l'origine de l'hystérésis magnétique et sur la valeur du champ coercitif d'induction. Le classement ainsi établi correspond à des modes de préparation et à des propriétés physiques et mécaniques assez bien caractérisés.On distinguera alors :
  • ALUMINIUM

    • Écrit par Robert GADEAU, Robert GUILLOT
    • 9 636 mots
    • 19 médias
    L'aluminium pur a des emplois limités, sauf pour les conducteurs ; dès l'origine, on a cherché à faire des alliages, pour avoir des caractéristiques mécaniques plus élevées.
  • ANTIMOINE

    • Écrit par Universalis, Jean PERROTEY
    • 3 875 mots
    • 3 médias
    Prèsde la moitié de la production mondiale annuelle (qui s'élève à 70 000 t environ) est consommée comme élément durcissant dans les alliages à base d' étain et surtout de plomb. Les plaques des batteries d'accumulateurs, qui doivent présenter une grande résistance, sont constituées de plomb allié...
  • Afficher les 57 références

Voir aussi