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AGRICULTURE BIOLOGIQUE

L’agriculture biologique (AB) est un mode de production et de transformation ayant pour objectif de préserver l’environnement, la biodiversité, le bien-être animal et le développement rural. Elle est définie dans ses principes par la Fédération internationale des mouvements d’agriculture biologique (International Federation of Organic Agriculture Mouvements, IFOAM) et par un règlement européen pour ses techniques de production et de transformation, ainsi que ses modalités de commercialisation. Les produits issus de ce type d’agriculture, dits « bio », sont reconnaissables par les consommateurs grâce au logo français AB (pour agriculture biologique) – signe officiel d’identification de la qualité et de l’origine – et(ou) au logo européen représenté par la « feuille européenne » (logo encore appelé Eurofeuille). L’agriculture biologique reste néanmoins plurielle et englobe une diversité de pratiques. Dans ce champ des possibles, l’agriculture biologique « AB » est aussi et surtout définie par ses acteurs – agriculteurs et consommateurs – qui, par le choix de leurs pratiques agricoles ou de leurs achats, orientent son devenir.

L’histoire de l’agriculture biologique est jalonnée par le perfectionnement des techniques de production, l'intérêt croissant des producteurs et des consommateurs (qui réclament de plus en plus de produits « bio »), la reconnaissance officielle de ce type d’agriculture et la mise en place de politiques publiques incitatives. Elle occupe désormais une place significative et croissante dans l’agriculture française (8,5 p. 100 de la surface agricole utile, ou SAU, et 70 322 opérateurs – agriculteurs, transformateurs, distributeurs – en 2019) et le marché de l’alimentation (11,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2019). Largement reconnue aujourd’hui dans le milieu agricole comme dans la société en général, l’agriculture biologique fait l’objet de larges débats et parfois de controverses sur ses principes, ses niveaux d’exigence et ses performances notamment environnementales et sociales.

L’histoire de l’agriculture biologique

On peut distinguer trois grandes phases dans l’histoire de l’agriculture biologique : après avoir été l’agriculture de quelques pionniers, elle s’est ensuite institutionnalisée en faisant d’abord l’objet d’une première réglementation nationale dans les années 1980, puis de programmes publics nationaux de soutien à partir de la fin des années 1990.

Les mouvements pionniers de l’agriculture biologique

L’agriculture biologique s’est développée dans les années 1920 dans différents pays et sous la forme de divers courants, dont deux en particulier : la biodynamie et l’agriculture « organique ». La biodynamie trouve son origine dans une série de huit conférences de l’anthroposophe Rudolf Steiner (1861-1925), connues sous le nom de « Cours aux agriculteurs ». Elle préconise l’usage de préparations spécifiques pour le sol, les plantes et le compost. Ses principes fondateurs reposent sur l’idée que des forces telluriques et cosmiques ont une influence sur les cultures, ainsi que sur une approche globale de l’homme et du vivant. L’agriculture « organique », développée par le Britannique Albert Howard (1873-1947), prône le retour à une agriculture paysanne autonome et la pratique du compostage. Ces deux mouvements fondateurs accordent une place importante à la vie dans le sol et à sa préservation, mais ils ont également une dimension philosophique.

En France, dès la fin des années 1950, des groupements d’agriculteurs biologiques se forment tandis qu’une association de médecins met en avant les bienfaits de ce type d’agriculture pour la santé. Le mouvement français de l’agriculture biologique se diversifie au cours des années 1960 et 1970, d’un côté avec des réseaux qui la défendent[...]

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Écrit par

  • : ingénieure agronome indépendante
  • : directrice de recherche en sociologie, INRAE-Écodéveloppement, Avignon
  • : ingénieure agronome, chef de projet du métaprogramme INRAE sur le changement d'échelle de l'agriculture biologique (METABIO)

Classification

Pour citer cet article

Céline CRESSON, Claire LAMINE et Servane PENVERN. AGRICULTURE BIOLOGIQUE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Agriculture biologique : logos - crédits : Commission européenne Agriculture et développement rural/ Encyclopædia Universalis France

Agriculture biologique : logos

Agriculture biologique : deux exemples de mise en pratique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Agriculture biologique : deux exemples de mise en pratique

Un système agricole diversifié : le verger maraîcher - crédits : Servane Penvern

Un système agricole diversifié : le verger maraîcher

Autres références

  • AGRICULTURE - Agriculture et industrialisation

    • Écrit par François PAPY
    • 7 421 mots
    • 3 médias
    Cerecours est totalement interdit, au contraire, dans l'agriculture biologique. Ce mode de production, qui se définit comme une agriculture sans produits chimiques de synthèse, a vu le jour, en France, dans les années 1950. Conçu pour des raisons idéologiques d'opposition à une agriculture industrialisée,...
  • AGRICULTURE DURABLE

    • Écrit par Jean-Paul CHARVET
    • 5 444 mots
    • 10 médias
    L’agriculture biologique constitue l’archétype de l’agriculture durable dans la mesure où elle tente d’en réunir les différentes dimensions. Elle s’en rapproche lorsqu’elle se trouve pratiquée dans des petites et moyennes exploitations paysannes qui commercialisent leurs produits au moyen de circuits...
  • AGRICULTURE URBAINE

    • Écrit par Jean-Paul CHARVET, Xavier LAUREAU
    • 6 273 mots
    • 8 médias
    ...alimentaires : le flexitarisme, qui se traduit par une réduction volontaire de la consommation de viande rouge, et le végétarisme, qui exclut toute chair animale ; la consommation de produits issus del’agriculture biologique ; le locavorisme, privilégiant l’achat de produits cultivés localement.
  • AGRONOMIE

    • Écrit par Stéphane HÉNIN, Michel SEBILLOTTE
    • 9 202 mots
    • 1 média
    ...exigence de la société exprimée par des règlements nationaux ou européens contraignants pour les agriculteurs, les industriels fournisseurs d'intrants... Cela explique l'essor, par exemple en Europe, de ce qui est couramment appelé l'agriculture « biologique ». Celle-ci est aujourd'hui soumise à une réglementation...
  • Afficher les 8 références

Voir aussi