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NUTRITION

Nutrition animale

Besoins énergétiques

L' organisme animal convertit l'énergie potentielle chimique en d'autres formes d'énergie : chaleur, travail mécanique musculaire, travail osmotique cellulaire, énergie chimique inhérente au protoplasme lui-même ou à ses sécrétions, production d'électricité ou de lumière. Les mutations d'énergie satisfont au premier principe de la thermodynamique : la quantité d'énergie extériorisée est égale, aux formes près, à la quantité d'énergie reçue (Atwater, Benedict). La valeur énergétique des aliments se mesure à la bombe calorimétrique (chaleur de combustion). On calcule l'énergie utilisable par l'organisme, ou énergie métabolisable, en déduisant de la chaleur de combustion des aliments la somme de la chaleur de combustion des fèces et de celle des déchets urinaires. Ces calculs peuvent être simplifiés en admettant, à la suite d'Atwater, que l'énergie métabolisable est de 4 kcal ou 17 kjoule par gramme de glucides ou de protides et de 9 kcal ou 38 kjoule par gramme de lipides contenus dans les aliments consommés. En zootechnie, on utilise des « équivalents énergétiques », tels que la « valeur amidon » qui est l'énergie métabolisable de 1 kg d'amidon ou l'« unité fourragère » qui est l'énergie métabolisable de 1 kg d'orge : cela facilite les calculs permettant de déterminer les rations alimentaires animales. Ces rations doivent, bien entendu, être ajustées aux dépenses énergétiques, lesquelles se mesurent par calorimétrie directe ou indirecte.

Intensité métabolique et poids - crédits : Encyclopædia Universalis France

Intensité métabolique et poids

Le besoin énergétique est fonction de deux types de dépenses : une dépense inéluctable, liée à l'activité physiologique en dehors de toute excitation extérieure, et des dépenses contingentes. La première correspond au métabolisme de base. Celui-ci est beaucoup plus élevé chez les homéothermes que chez les pœcilothermes de poids voisin. Mais, dans les deux cas, par unité de poids, le métabolisme basal est d'autant plus faible que l'animal est plus gros. La loi des tailles ressort également des graphiques de Zeuthen (fig. 2).

Les dépenses contingentes sont le travail musculaire, l'extra-chaleur liée à l'alimentation ( action dynamique spécifique) et la formation de nouveaux tissus représentant l'accumulation d'énergie chimique potentielle. Chez l'homéotherme, il faut ajouter le maintien de la température corporelle. La lutte contre le froid ou la chaleur a ses limites. Au-delà du « métabolisme de sommet » (Giaja), l'organisme cède : il entre en hypothermie avec l'abaissement de la température ambiante ou en hyperthermie sous l'effet des chaleurs excessives. L'euthermie est la zone de confort thermique (neutralité thermique), pour laquelle il y a compensation entre les combustions et les dépenses. Cependant, les animaux à sang chaud semblent éprouver plus de bien-être quand ils se trouvent à une température légèrement inférieure à la neutralité thermique (thermopreferendum de Viaud).

Les états anaboliques (croissance, gestation, lactation, ponte) exigent un supplément d'énergie, qui correspond à la fois aux calories matérielles que représentent les tissus néoformés ou les produits de sécrétion et au coût énergétique des synthèses, car l'organisme ne travaille pas avec un rendement de 100 p. 100 (cf. bioénergétique).

Besoins matériels

Indépendamment des besoins énergétiques, on peut définir qualitativement et quantitativement, chez les animaux comme chez les végétaux, des besoins en nutriments minéraux et en nutriments organiques. Ces derniers en effet doivent, non seulement couvrir les dépenses énergétiques, mais aussi fournir après dégradation métabolique des chaînons carbonés et azotés qui sont indispensables aux biosynthèses.

L'aptitude des nutriments[...]

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Écrit par

  • : professeur honoraire de physiologie végétale à l'université de Paris-VII, membre de l'Académie d'agriculture
  • : directeur d'institut au C.N.R.S.
  • : professeur honoraire à l'université de Paris-Sud, correspondant de l'Académie des sciences
  • : docteur ès sciences, professeur honoraire à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie

Classification

Pour citer cet article

René HELLER, Raymond JACQUOT, Alexis MOYSE et Marc PASCAUD. NUTRITION [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Composition élémentaire d'un organisme végétal - crédits : Encyclopædia Universalis France

Composition élémentaire d'un organisme végétal

Plante et animal : constituants chimiques des tissus - crédits : Encyclopædia Universalis France

Plante et animal : constituants chimiques des tissus

Justus von Liebig - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Justus von Liebig

Autres références

  • NUTRITION AZOTÉE DES VÉGÉTAUX

    • Écrit par Claude LANCE
    • 256 mots

    En recherchant si les plantes pouvaient absorber l'azote de l'air, Jean-Baptiste Boussingault (1802-1887), le « père de l'agronomie », posait la dernière question concernant l'alimentation exclusivement minérale des végétaux supérieurs. Les caractéristiques de la ...

  • ABSORPTION VÉGÉTALE

    • Écrit par René HELLER, Jean-Pierre RONA
    • 4 440 mots
    • 6 médias

    Les plantes, pour la plupart, tirent du sol l'eau et les sels minéraux qui leur sont nécessaires. Les racines – qui forment l'appareil radiculaire – et les poils absorbants localisés sur les plus jeunes d'entre elles, jouent pour cela un rôle essentiel. En effet, elles absorbent les éléments...

  • AGRONOMIE

    • Écrit par Stéphane HÉNIN, Michel SEBILLOTTE
    • 9 202 mots
    • 1 média
    C'est à Justus von Liebig que l'on doit d'avoir, en 1840, donné son essor à l'idée deThéodore de Saussure qui montre, dans ses Recherches chimiques sur la végétation(1804), que les plantes peuvent se nourrir de matières minérales. L'alimentation carbonée s'effectue à partir du gaz carbonique...
  • ANIMAUX MODES D'ALIMENTATION DES

    • Écrit par René LAFONT, Martine MAÏBECHE
    • 4 312 mots

    La diversité des modalités alimentaires que l'on rencontre chez les animaux est bien illustrée par la coexistence de deux terminologies parallèles, l'une latine (-vore de vorare) et l'autre grecque (-phage, de phagein), qui définissent leurs comportements alimentaires. Un troisième...

  • AUTOTROPHIE & HÉTÉROTROPHIE

    • Écrit par Alexis MOYSE
    • 2 503 mots
    • 2 médias

    Les besoins d'aliments et d'énergie sont satisfaits de manière différente selon les êtres vivants. Un végétal chlorophyllien fabrique son protoplasme en utilisant des sels minéraux, du gaz carbonique, de l'eau et de la lumière. L'homme et les animaux n'ont pas cette capacité, leur autonomie nutritive...

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Voir aussi