Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

INSECTES

Reproduction

Les Insectes sont des animaux à sexes séparés (animaux gonochoriques), à de très rares exceptions près. Ils peuvent se reproduire par fécondation (c'est le cas le plus courant), mais aussi sans fécondation chez les espèces parthénogénétiques (phasmes, pucerons). Les modalités de la reproduction sont très variables d'une espèce à l'autre, en relation avec la durée de la vie imaginale. Ainsi, selon les cas, on aura une seule phase de reproduction, chez les espèces à vie imaginale brève (papillons), des cycles réguliers (criquets), ou une ponte continue (reines d'abeilles ou de termites).

L'appareil génital femelle

L'appareil génital femelle comprend une paire d' ovaires, débouchant chacun sur un oviducte latéral d'origine mésodermique, formant ensuite un oviducte commun puis un utérus d'origine ectodermique (fig. 20). Il s'y ajoute un réceptacle séminal, ou spermathèque, et diverses glandes accessoires. Les ovaires sont formés de plusieurs ovarioles, chacun étant constitué par un tube mésodermique épithélial où les ovocytes sont placés selon une succession linéaire. On distingue dans chaque ovariole deux régions, le germarium et le vitellarium (fig. 21) . Le germarium est le siège de la multiplication des ovogonies qui donneront les ovocytes ainsi qu'éventuellement des cellules nourricières ou trophocytes (ces cellules sont donc elles aussi issues de la lignée germinale). On y trouve également des cellules d'origine mésodermique qui donneront les cellules folliculaires. Le vitellarium contient des ovocytes entourés par une assise de cellules folliculaires, l'ensemble formant des follicules. Dans le vitellarium, les ovocytes accumulent des réserves (vitellus) et acquièrent une enveloppe protectrice appelée chorion, sécrétée par les cellules folliculaires. La présence ou non de trophocytes fait distinguer deux grands types d'ovarioles (fig. 21a) :

Insectes : appareil génital femelle - crédits : Encyclopædia Universalis France

Insectes : appareil génital femelle

Différents types d'ovarioles - crédits : Encyclopædia Universalis France

Différents types d'ovarioles

– Les ovarioles panoïstiques, dépourvus de trophocytes, qui correspondent à un type primitif caractéristique des Hémimétaboles.

– Les ovarioles méroïstiques, contenant des trophocytes, qui participent à l'accumulation des réserves dans les ovocytes. Ce type d'ovarioles regroupe les ovarioles télotrophiques et les ovarioles polytrophiques. Dans le premier cas (fig. 21b), les trophocytes forment un tissu trophique à caractère syncytial (tissu trophique non cloisonné ou syncytium) et restent dans le germarium ; ils sont reliés à chaque ovocyte par un cordon trophique (Hémiptères, certains Coléoptères). Dans les ovarioles polytrophiques (fig. 21c), chaque ovogonie forme à la suite de n (2 à 4) mitoses successives un ensemble de 2n cellules reliées par des ponts cytoplasmiques, associant un ovocyte avec (2n—1) trophocytes. Ce cas est général chez les Insectes Holométaboles et se rencontre chez certains insectes à développement hémimétabole (Dermaptères).

Les différentes réserves de l'œuf (vitellus) et leur origine

L'ovocyte des Insectes contient un vitellus abondant (réserves de l'œuf) entourant un noyau central. On parle d'œuf centrolécithe. Ces réserves correspondent en particulier à des protéines et à des molécules d'ARN. L'ovocyte accumule un grand nombre de ribosomes et des ARN messagers qui seront traduits (pour donner des protéines) après la fécondation jusqu'à ce que le génome de l'œuf lui-même commence à être utilisé. Les protéines sont nombreuses et variées. On distingue :

– Les vitellines, qui proviennent des vitellogénines présentes dans l'hémolymphe et produites par le corps gras. Ces vitellogénines sont captées par les ovocytes grâce à des récepteurs spécifiques présents sur leur membrane.

– Des protéines circulantes, qui sont captées de façon non spécifique.

– Les paravitellines, parfois majoritaires,[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

René LAFONT et Jean-Yves TOULLEC. INSECTES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Tête de criquet vue de face - crédits : Encyclopædia Universalis France

Tête de criquet vue de face

Classifications diverses - crédits : Encyclopædia Universalis France

Classifications diverses

Classification des insectes - crédits : Encyclopædia Universalis France

Classification des insectes

Autres références

  • DÉCOUVERTE DES DÉFENSES IMMUNITAIRES DES INSECTES

    • Écrit par Gabriel GACHELIN
    • 660 mots

    Ilia (Élie) Metchnikov démontre, en 1882, la capacité des cellules intestinales de l’étoile de mer à ingérer et détruire des particules étrangères, dont les microbes. Il appelle ces cellules des « phagocytes ». Ce phénomène, la phagocytose, est universel ; c’est une réponse...

  • SURVEILLANCE DES INSECTES VECTEURS

    • Écrit par Yannick SIMONIN
    • 3 402 mots
    • 5 médias

    L’extension géographique des maladies à transmission vectorielle comme le paludisme ou le chikungunya, à travers tous les continents, représente un problème majeur de santé publique. Elle résulte principalement de l’intensification de la mondialisation des échanges de biens et des mouvements...

  • EUCARYOTES (CHROMOSOME DES)

    • Écrit par Denise ZICKLER
    • 7 721 mots
    • 9 médias
    ...sexes et son désignés par les symboles X et Y ou Z et W (la différence des symboles traduit une différence évolutive). Ainsi, chez les mammifères et les insectesdiptères (dont la drosophile, ), le mâle est XY et la femelle XX (fig. 8). Chez les oiseaux et les insectes lépidoptères, c'est au contraire...
  • ABEILLE

    • Écrit par Catherine BLAIS
    • 653 mots
    • 2 médias

    Insecte dont le plus connu est l'abeille domestique vivant dans une ruche et produisant du miel.

    Classe : Insectes ; ordre : Hyménoptères ; super-famille : Apoïdés.

    Les Abeilles rassemblent deux familles, les Sphécidés (7 700 espèces, toutes solitaires) et les Apidés, comprenant 20 000...

  • ANGIOSPERMES

    • Écrit par Sophie NADOT, Hervé SAUQUET
    • 6 132 mots
    • 8 médias
    ...partenaires. On estime à plus de 80 p. 100 le pourcentage d’espèces d’Angiospermes dont le pollen est transporté par des agents biotiques – généralement des insectes, plus occasionnellement des oiseaux ou des mammifères (principalement les chauves-souris) – qui tirent leurs ressources alimentaires du pollen...
  • ANIMAUX MODES D'ALIMENTATION DES

    • Écrit par René LAFONT, Martine MAÏBECHE
    • 4 312 mots
    LesInsectes possèdent un appareil buccal complexe constitué de 2 mandibules, 2 maxilles (mx) et 1 labium (soudure de 2 mx). Les palpes maxillaires et labiaux ont un rôle sensoriel (tactile et gustatif). La forme des pièces buccales présente des variations considérables selon le régime alimentaire (types...
  • Afficher les 106 références

Voir aussi