COLZA

Le colza, produit du génie génétique

Le colza figure parmi les plantes cultivées qui ont été les plus transformées par le génie génétique. Toutefois, la transgenèse – méthode permettant d’obtenir des organismes génétiquement modifiés ou O.G.M. – ne constitue qu’une des techniques utilisées par le génie génétique. Les plus importants programmes de recherche ont été conduits en Europe de l’Ouest (en particulier en France et en Allemagne) et au Canada. Les modifications successives apportées à cette plante oléagineuse ont permis non seulement d’accroître les rendements dans des proportions importantes – en France, le rendement moyen du colza est passé de 15 à 20 q/ha à la fin des années 1960 à 40 à 45 q/ha depuis les années 2000 – mais également d’améliorer les qualités nutritionnelles des graines.

La fin des années 1960 a été marquée par la mise au point de variétés dites « zéro (0) », c’est-à-dire dépourvues d’acide érucique. La consommation de cet acide gras par l’homme avait soulevé à l’époque de nombreuses polémiques car elle était considérée comme dangereuse pour la santé.

À la fin des années 1970 et au début des années 1980, l’élaboration de variétés résistantes au Phoma (maladie provoquée par le développement du champignon du même nom et que l’on retrouve sur tous les continents) a permis d’augmenter les rendements du colza.

À partir du milieu des années 1980 ont été mises au point des variétés dites « double zéro (00) », c’est-à-dire dont les graines sont dépourvues d’acide érucique et contiennent moins de 2 p.100 de glucosinolates. La présence de ces composants soufrés dans les tourteaux de colza constituait un handicap important pour leur utilisation dans l’alimentation des animaux pour des raisons de digestibilité. Les problèmes d’appétence qui pouvaient apparaître pour les bovins ont été supprimés et les tourteaux produits à partir de ces colzas « 00 » sont désormais également utilisés dans les élevages porcins.

Depuis les années 2000, des variétés hybrides à plus haut rendement ont été mises à la disposition des agriculteurs.

En Amérique du Nord – mais pas en Europe en raison des blocages qu’y rencontre l’utilisation de variétés génétiquement modifiées (et même les recherches à leur sujet) –, le gène de stérilité mâle qui est utilisé pour produire les semences hybrides a été couplé, par transgenèse, à un gène de résistance à un herbicide à large spectre : le glufosinate. Ces variétés génétiquement modifiées permettent de réduire les infestations d’adventices (mauvaises herbes). Plus de 25 p.100 de la production mondiale de colza sont issus de variétés génétiquement modifiées. Ces dernières sont cultivées en particulier au Canada, pays qui effectue plus de 50 p.100 des exportations mondiales de graines de colza et près des 2/3 des exportations mondiales d’huile et de tourteaux de colza. La culture de colza O.G.M. demeure une question très sensible au sein de l’Union européenne comme en témoignent les actions conduites régulièrement en France par des « faucheurs volontaires » contre des variétés de colza accusées d’être « manipulées génétiquement » et d’être en fait des O.G.M. cachés (cas du colza Clearfield en 2014).