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STALINE JOSEPH VISSARIONOVITCH DJOUGACHVILI dit (1879-1953)

De tous les grands hommes politiques du xxe siècle, Staline est sans doute celui qui a pesé le plus longtemps sur les affaires mondiales et transformé le plus en profondeur son pays. Churchill et Lénine n'ont exercé une influence majeure que cinq ans durant, Roosevelt et Hitler douze ans, tandis que Staline a, pendant un quart de siècle, influé directement sur le destin non seulement de près de deux cents millions de Soviétiques, mais aussi sur celui d'un nombre presque équivalent d'Européens de la partie centrale et orientale du continent. Rarement homme politique a suscité autant de haine et d'adoration. Dès les années 1930, Staline était devenu un symbole honni pour tous ceux qui combattaient le communisme, qu'ils fussent ses concurrents les plus proches – les fascistes et les nazis – ou, au contraire, qu'ils aient perçu dans « l'homme d'acier » l'incarnation d'un nouvel antihumanisme. Mais Staline fit aussi l'objet d'un formidable culte, d'une passion à la fois révolutionnaire et messianique. Si l'adoration était réservée aux « croyants » communistes, l'admiration pour le « maréchal Staline » était largement répandue parmi les non-communistes ; elle reposait sur la reconnaissance au vainqueur de Stalingrad, qui avait largement contribué à la victoire des Alliés sur la barbarie nazie.

Remarquable stratège et tacticien de la politique, Staline sut parfaitement mettre en adéquation ses moyens avec ses objectifs : s'imposer, dans les cinq ans qui suivirent la disparition de Lénine, comme le khoziain (patron) tout-puissant du Parti communiste ; faire entrer la société soviétique, au prix de terribles sacrifices, dans l'ère industrielle ; construire ce qu'il considérait être le « socialisme » ; accroître la puissance industrielle et militaire de l'U.R.S.S. ; étendre la sphère d'influence soviétique à la moitié de l'Europe. Pour transformer le pays, le faire sortir de son « arriération séculaire », Staline n'hésita pas à mobiliser en permanence la société soviétique contre les « ennemis intérieurs », à engager une véritable guerre contre le monde paysan, profondément réfractaire à la collectivisation des campagnes, et à lancer de vastes opérations meurtrières d'« ingénierie sociale » visant à éradiquer ceux qu'il qualifiait d'« éléments étrangers et socialement nuisibles » : koulaks, « gens du passé » (ce terme désignait toutes les élites, administratives, économiques et politiques de l'ancien régime), membres du clergé, marginaux et autres asociaux furent déportés, envoyés en camp de travail ou exécutés en masse. La société soviétique paya un tribut particulièrement lourd au modèle stalinien de transformation du pays : entre 1930 et 1953, plus d'un million de Soviétiques furent condamnés à mort comme « contre-révolutionnaires » par une juridiction d'exception ; sept millions de Soviétiques furent déportés, plus de quinze millions firent l'expérience des camps de travail du Goulag, six ou sept millions moururent de faim au cours de deux grandes famines (1932-1933 ; 1946-1947).

Comme l'ont confirmé les archives, déclassifiées depuis 1991, le dictateur joua un rôle décisif dans l'élaboration et la mise en œuvre des grandes options politiques, tant sur le plan intérieur (collectivisation forcée des campagnes, industrialisation accélérée, opérations de purges et de terreur) que sur le plan international (virage antifasciste et soutien aux « Fronts populaires » dans les pays de démocratie parlementaire à partir de 1934-1935 ; pacte germano-soviétique en août 1939 ; définition de zones d'influence en Europe en 1944-1945). Les documents aujourd'hui accessibles permettent de mieux identifier la marque personnelle du dictateur dans la gestion de l'U.R.S.S. et d'analyser la manière dont il exerça le pouvoir.

« Le merveilleux Géorgien »

Les parents de Joseph Vissarionovitch Djougachvili étaient tous deux serfs de naissance, avant l'abolition du servage en 1861. Son père, Vissarion Djougachvili – un modeste cordonnier géorgien installé dans la petite ville de Gori (Géorgie) –, fut tué dans une rixe alors que son fils Sosso, le futur Staline (né en décembre 1879) n'avait que dix ans. En 1894, Sosso Djougachvili est inscrit au séminaire de Tiflis (Tbilissi), seul moyen pour lui de continuer des études. Il y suit des cours cinq ans durant, tout en fréquentant des cercles d'étudiants marxisants.

On a imputé à l'orientation théologique de ses études le style didactique, fait de figures de style oratoires, si caractéristique de la prose stalinienne. En 1899, Djougachvili est renvoyé du séminaire pour manque d'assiduité. Comme nombre d'étudiants de sa génération, il « va au peuple », milite dans des groupuscules socialistes au contact du monde ouvrier des grandes villes du Caucase, Tiflis et surtout Bakou, le grand centre de production pétrolière. Première arrestation, en avril 1902, suivie d'une condamnation à trois ans d'exil en Sibérie, d'où – comme la plupart des déportés politiques – Djougachvili s'évade, au début de 1904.

De retour au Caucase, il rejoint les cercles bolcheviques locaux, à un moment où les sociaux-démocrates se divisent entre mencheviks et bolcheviks, prend rapidement du galon dans le petit milieu révolutionnaire caucasien, rédige son premier pamphlet (Coup d'œil rapide sur les divergences dans le parti), dont le sectarisme didactique et emporté retient l'attention de Lénine, le leader incontesté du bolchevisme. En décembre 1905, Koba (son surnom dans la clandestinité révolutionnaire), qui a été désigné délégué bolchevique pour le Caucase – une promotion fulgurante au terme de deux années de militantisme – rencontre Lénine pour la première fois, lors de la conférence qui se tient à Tammerfors (Finlande) et au cours de laquelle les dirigeants bolcheviques doivent se prononcer sur leur participation à la campagne électorale pour l'élection de la première Douma.

Staline fiché - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Staline fiché

À vingt-six ans, Staline entre dans le « premier cercle » léniniste. En avril 1906, au IVe congrès du Parti social-démocrate, qui se tient à Stockholm, Koba représente le courant bolchevique caucasien, très minoritaire face aux mencheviks géorgiens, en plein essor après leur succès aux élections à la Douma, boycottées par les bolcheviks. L'année suivante, alors que la révolution reflue, Koba est impliqué dans un certain nombre « d'expropriations révolutionnaires » (hold-up de banques) censées alimenter les caisses du parti bolchevique. Dans la polémique qui se développe, au sein même du parti, sur ces pratiques, Lénine soutient fermement ces « actions de partisans ». Entre 1908 et 1913, Staline (le nouveau surnom révolutionnaire de Djougachvili) subit arrestations, condamnations, déportations, suivies aussitôt de fuites et de périodes de clandestinité. En 1912, il est désigné, par cooptation, au comité central du parti bolchevique, devenant ainsi l'un des dix principaux dirigeants du parti clandestin.

Lénine a joué un rôle décisif dans la promotion de Staline. Conscient de l'importance cruciale du problème des nationalités pour la cause révolutionnaire, il le pousse à exposer le point de vue marxiste sur cette question : en 1913 paraît Le Marxisme et la question nationale, opuscule à propos duquel Lénine évoque, dans une lettre à Gorki, le « merveilleux Géorgien ». Grâce à ce texte, sans grande originalité, dans lequel il est affirmé que « la question nationale au Caucase ne peut être résolue qu'en entraînant les nations et les peuples attardés dans le courant général d'une culture supérieure », Staline devient au parti bolchevique le spécialiste en politique des nationalités. En février 1913, Staline est une nouvelle fois arrêté. Envoyé en exil dans la région de Touroukhansk (Sibérie orientale), la plus éloignée et la plus isolée des régions de relégation de l'Empire russe, Staline y reste cette fois quatre ans, jusqu'à la chute du tsarisme, en février 1917.

Revenu à Petrograd en mars 1917, à la suite de l'amnistie proclamée par le gouvernement provisoire, Staline devient secrétaire de rédaction de la Pravda, le journal bolchevique. Il est élu au Comité central lors de la VIIe conférence du parti bolchevique, qui se tient à la fin d'avril 1917. Seuls Lénine et Zinoviev recueillent plus de voix que lui. Au moment où se multiplient, en Finlande, Pologne, Ukraine, dans les provinces baltes et au Caucase, les revendications d'autonomie, voire d'indépendance, la question nationale devient centrale dans l'évolution et l'avenir du processus révolutionnaire en cours. Suivant Lénine, Staline souscrit à la thèse selon laquelle toute nation a droit à l'autodétermination et à la sécession.

À la suite du coup d'État bolchevique du 25 octobre 1917, Staline est nommé, dans le nouveau gouvernement, commissaire du peuple aux Nationalités. Loin de se cantonner à ce seul secteur, Staline devient l'homme chargé, par Lénine, de toutes les missions spéciales sur les points les plus « chauds » des fronts de la guerre civile : en été 1918, il est dépêché sur le « front des approvisionnements » dans la région de Tsaritsyne (la future Stalingrad), avec pour mission de réquisitionner massivement les récoltes pour sauver Moscou de la famine qui menace. En mai 1919, il est dépêché sur le front de Petrograd (ex-Saint-Pétersbourg et future Leningrad), avec les pleins pouvoirs, au moment où la ville est menacée par l'avancée des Blancs. Responsable du conseil révolutionnaire de guerre sur le front sud-ouest durant l'été de 1920, Staline joue un rôle, très controversé par la suite, dans l'échec final de l'offensive soviétique sur Varsovie : à un moment décisif, il refuse d'envoyer des renforts pour épauler le corps d'armée commandé par le général Toukhatchevski qui marche sur la capitale polonaise.

Secrétaire général du comité central

Lénine et Staline, 1922 - crédits : Laski Diffusion/ East News/ Hulton Archive/ Getty Images

Lénine et Staline, 1922

Parallèlement à ces activités de (piètre) stratège militaire, Staline dirige l'immense appareil bureaucratique de l'Inspection ouvrière et paysanne, chargé de contrôler la bonne marche des institutions soviétiques. Il est aussi l'un des cinq membres titulaires du Politburo, créé en mars 1919 pour coordonner l'action du comité central. Contrairement à la légende que tenta d'accréditer par la suite Trotski, Staline n'était pas, durant ces années, quelque obscur apparatchik, mais bien l'un des plus proches collaborateurs directs de Lénine, et parmi les plus appréciés, pour son soutien sans faille, son sens de la discipline, sa fermeté de caractère, sa détermination et son absence totale de scrupules et de pitié dans l'action – des atouts majeurs dans l'épreuve de la guerre civile. En avril 1922, Staline est promu au poste, en apparence technique, de secrétaire général du comité central. Cette fonction, qu'il occupa trente ans durant, s'avéra stratégique : elle lui permit, en effet, d'avoir la main sur toutes les mutations et promotions des hauts fonctionnaires du parti.

En septembre 1922, un conflit majeur éclate entre Lénine et Staline sur la question du cadre fédéral dans lequel doit se construire l'U.R.S.S. Une commission, présidée par Staline et chargée d'élaborer un projet d'État fédératif, remet un texte qui prévoit l'absorption des républiques soviétiques (Ukraine, Biélorussie, Arménie, Géorgie, Azerbaïdjan) dans la République socialiste fédérative soviétique de Russie, dont le gouvernement deviendrait celui de la fédération. Lénine, déjà malade, ébauche une version totalement différente du projet, dans lequel la fédération rassemblerait des républiques égales et non dominées par la Russie. Condamnant le « chauvinisme grand-russien » de Staline, Lénine, dans quatre notes qui constituent ce que l'on a appelé improprement son « Testament », porte une appréciation sévère sur celui qu'il avait qualifié, dix ans auparavant, de « merveilleux Géorgien » : « Staline a concentré un pouvoir illimité, dont il n'est pas sûr qu'il puisse toujours se servir avec assez de circonspection. » Suit ce jugement sans appel : « Staline est trop brutal. Je propose aux camarades d'étudier un moyen de démettre Staline de son poste. » Dès lors, Staline doit surmonter un handicap majeur, qui influe durablement sur son mode de relations avec les autres responsables bolcheviques de sa génération. Il n'aura de cesse de prouver qu'il n'a pas « trahi le léninisme » – c'est pour cette raison qu'il voua une haine sans fond à Trotski, précisément parce que celui-ci développait le thème de la « révolution trahie » par Staline. Il consacre une grande énergie à se reconstruire une parfaite légitimité politique, en réécrivant l'histoire du bolchevisme, rédigeant sa propre hagiographie, construisant sa vision d'un système centré autour de sa personne. Jusqu'à la fin des années 1930, jusqu'à ce que la « vieille garde léniniste » ait été éliminée, Staline est un dirigeant sur la défensive, qui teste sans relâche le degré de dévouement à sa personne, « tient » ses plus proches collaborateurs en instrumentalisant leur moindre « faille biographique » (une adhésion passée au menchevisme, un écart par rapport à la « ligne » du parti, des relations familiales ou amicales avec des « ennemis de la révolution », etc.), persécute tous ceux qui ont pu garder en mémoire le dernier conflit entre le Maître et le disciple.

Le « meilleur disciple de Lénine »

Dans les luttes de succession qui s'ouvrent dès la disparition de Lénine (21 janvier 1924), Staline montre infiniment plus de volonté et de sens tactique que ses adversaires. Il joue à la perfection les uns contre les autres, s'alliant d'abord avec Zinoviev et Kamenev pour éliminer du jeu politique son adversaire le plus dangereux, Trotski. Une fois ce dernier affaibli, il renverse ses alliances et se rapproche de Boukharine, Tomski et Rykov pour écarter Zinoviev et Kamenev de la direction. Désormais assez puissant, il se retourne contre ses alliés de la veille : Boukharine est exclu du Politburo en novembre 1929, Tomski en juillet 1930, Rykov en décembre 1930.

Au-delà de ces manœuvres politiques brillamment conduites, la force de Staline est d'être parvenu à capter l'héritage léniniste en se posant comme l'exégète autorisé de sa pensée. Dès avril 1924, Staline donne une série de conférences, éditées dans un ouvrage intitulé Les Bases du léninisme. Du léninisme, Staline retient quelques idées simples, en priorité la nécessité de la discipline et de l'unité du parti, avant-garde, élite, leader des masses. Diffusé à des centaines de milliers d'exemplaires, l'ouvrage accrédite, auprès de la nouvelle génération de militants recrutés en masse après la mort de Lénine, l'idée que Staline est bien le « meilleur disciple de Lénine », comme il se qualifie lui-même.

À partir de la fin de 1924, tirant les conclusions de l'échec, un an auparavant, de la tentative d'insurrection communiste en Allemagne (à Hambourg), Staline développe la théorie de la « construction du socialisme dans un seul pays ». Ce choix stratégique fondamental implique de reprendre la marche en avant de la révolution socialiste en Union soviétique, interrompue au début de 1921 lorsque Lénine, face aux révoltes ouvrières et aux insurrections paysannes, dut faire marche arrière et promulguer la Nouvelle Politique économique (N.E.P.). L'idée de la « construction du socialisme dans un seul pays », outre qu'elle donne une nouvelle espérance et un objectif concret à tous ceux qui doutent de la révolution mondiale, a l'immense avantage de mobiliser la fibre nationale, voire nationaliste – un ressort essentiel auquel Staline aura, par la suite, largement recours.

Mais, dans la seconde moitié des années 1920, dans la lutte que se livrent les « héritiers de Lénine », la plus grande force de la position stalinienne réside sans doute dans son identification réussie avec la « ligne générale » du parti, dans sa grande simplicité, son extrême schématisme, qui la rend accessible à une grande majorité de militants peu éduqués et peu formés politiquement. Staline parvient à réduire le débat politique à la lutte entre une « ligne générale » incarnée, au centre, par lui-même, et des « déviations », de « gauche » (incarnée par Trotski, qui sera banni en 1929) ou de « droite » (Boukharine, Tomski, Rykov) menaçant l'unité du parti. Un Parti profondément renouvelé, dans les années 1920 et 1930, par l'afflux massif d'éléments populaires, qui se reconnaissent dans une large mesure en Staline, originaire, comme eux, du petit peuple – à la différence de la plupart des chefs historiques du bolchevisme, lettrés marxistes issus de la petite noblesse, de la bourgeoisie russe ou de l'intelligentsia déclassée d'origine juive.

La victoire politique de Staline s'explique aussi – et peut-être avant tout – par sa capacité à contrôler, avec un groupe soudé de fidèles (Viatcheslav Molotov, Sergo Ordjonikidze, Lazar Kaganovitch, Valerian Kouibychev, Serguei Kirov, Anastase Mikoyan, Andreï Andreiev, Pavel Postychev), les appareils du parti, à partir de postes stratégiques tels que le secrétariat du comité central et l'Orgraspred, « bureau d'organisation et de répartition », chargé de la nomination des cadres, ou encore la commission de contrôle du parti, appelée à « lutter contre tous les groupuscules et mouvements fractionnels au sein du parti et de purger régulièrement les éléments idéologiquement nuisibles ou moralement corrompus ».

En six années (1924-1929), Staline s'est imposé comme le khoziain au sein du cercle restreint de ses fidèles, comme le vojd (guide) pour le cercle plus large des communistes.

Le projet stalinien

Le projet stalinien rappelle, à certains égards, celui de Pierre le Grand : un projet volontariste de développement accéléré sans émancipation.

Le premier objectif fixé par Staline et son groupe, à la fin des années 1920, est de faire de l'U.R.S.S. une grande puissance industrielle et militaire. « La Russie a toujours été battue à cause de son retard, expliqua Staline dans un discours célèbre (4 février 1931). Nous retardons de cinquante à cent ans sur les pays avancés. Nous devons parcourir cette distance en dix ans. Ou nous le ferons ou nous serons broyés. »

D'où tirer le capital indispensable au financement de cette industrialisation accélérée ? D'une surexploitation des ouvriers, dont le salaire réel baisse de moitié au cours du Ier plan quinquennal (1928-1933). De prélèvements massifs, à des prix dérisoires, de la production agricole. L'exportation de produits agricoles financera l'achat, à l'étranger, de biens d'équipement et de technologies indispensables à l'industrialisation. Cette « accumulation socialiste primitive » suppose, naturellement, que les mécanismes du marché, qui fonctionnaient vaille que vaille sous la N.E.P., aient été au préalable cassés, et que les paysans aient été regroupés dans des kolkhozes.

Présentée par Staline comme un « processus de transformation socialiste de l'agriculture », la collectivisation des campagnes, lancée au début de 1930, prend l'allure d'une véritable guerre antipaysanne, face à la résistance du monde rural qui voit dans cette politique une tentative de réinstaurer un « second servage ». Plus de deux millions et demi de paysans déportés ; six millions de paysans morts de faim lors de la grande famine de 1932-1933, directement imputable à la désorganisation du cycle productif consécutive à la collectivisation ainsi qu'aux prélèvements démesurés sur les premières récoltes des kolkhozes ; des centaines de milliers de paysans morts en déportation ; des centaines de milliers arrêtés et envoyés dans les camps de travail du Goulag – ces quelques chiffres donnent la mesure de cette guerre antipaysanne inavouée, évoquée tout au plus comme une campagne visant à « liquider les koulaks en tant que classe ». En quelques années, la résistance de la paysannerie est brisée (la police politique recensa 13 700 « émeutes et manifestations de masse » en 1930, 2 800 en 1931, 2 400 en 1932, moins de 300 en 1933) ; le pourcentage des foyers collectivisés, sous la pression, dépasse, en 1935, 90 p. 100. Cette année-là, l'État prélève directement plus de 45 p. 100 de la production agricole, soit proportionnellement trois fois plus qu'en 1928, malgré une baisse significative des productions de l'agriculture (— 15 p. 100) et de l'élevage (— 40 p. 100).

Cette extorsion de la production agricole, au prix de disettes et d'une grande famine, permet d'approvisionner à bas prix la population urbaine et contribue au succès d'un certain modèle de développement industriel, fondé sur un très gros effort d'investissement réalisé aux dépens de l'amélioration du niveau de vie de la population, et sur une course à la production obtenue à la suite d'une très forte pression productiviste à caractère répressif. Priorité absolue est accordée à l'exploitation de matières premières et de sources d'énergie, à la production de biens d'équipement plutôt qu'à la production de biens de consommation. En dix ans, l'U.R.S.S. se dote d'une puissante industrie lourde et d'une industrie de guerre, qui contribueront de manière décisive à la victoire militaire des armées soviétiques dans la deuxième phase (1943-1945) de la Seconde Guerre mondiale.

La grande force de Staline est d'être parvenu à incarner, pour les communistes mais aussi pour de larges fractions de la société soviétique, une certaine idée de la modernisation d'un pays encore majoritairement paysan et agricole à la fin des années 1920.

Le fonctionnement de la dictature stalinienne

L'accès à une documentation profondément renouvelée par l'ouverture des archives soviétiques a permis aux historiens de mieux comprendre le fonctionnement de la dictature stalinienne. Les documents aujourd'hui accessibles (protocoles du Politburo, correspondance de Staline avec ses plus proches collaborateurs) montrent comment, dans les années 1930, Staline modifia et détourna à son profit exclusif les rouages des instances collégiales de direction du parti au nom d'une nécessaire centralisation, rendue indispensable, selon lui, par la prolifération anarchique des bureaucraties du nouvel État industriel. Staline imposa progressivement sa logique de « clan », policière et despotique, en restreignant les sphères d'autonomie des administrations de l'État.

Une étape décisive dans cette évolution est franchie à la fin de l'année 1930, lorsque le plus proche collaborateur de Staline, Molotov, est nommé à la tête du Conseil des commissaires du peuple, dirigé jusqu'alors par Rykov, l'une des principales figures de l'opposition dite « de droite ». « Nous aurons enfin, écrit à cette occasion Staline à Molotov, une parfaite unité des sommets de l'État et du parti, ce qui renforcera notre pouvoir. » Contrairement à la thèse développée par Trotski (Staline, « créature de la bureaucratie »), il apparaît que Staline fut plutôt, selon la forte formule de l'historien Moshe Lewin, « l'Antéchrist de la bureaucratie ». Contre l'État menacé de dysfonctionnement par les « cercles de famille bureaucratiques », Staline développe sa vision d'un État réduit à un groupe restreint, constitué de quelques collaborateurs fidèles, capables de « s'affranchir de la tutelle des bureaucrates en s'entourant de gens nouveaux, qui croient en notre cause » (lettre de Staline à Kaganovitch, 19 septembre 1931). Les congrès du parti s'espacent (aucun congrès du parti n'est convoqué entre 1939 et 1952, alors que, dans les années 1920, il se réunissait chaque année). Le Politburo se réunit de moins en moins souvent en séance plénière (85 séances en 1930, 20 en 1935, 6 en 1937, 3 en 1938, 2 en 1939). Les décisions les plus importantes, engageant l'avenir du pays, sont prises au cours de réunions informelles regroupant, dans le bureau de Staline, ses plus proches collaborateurs. Le « style de commandement » de Staline associe refus de toute délégation de pouvoir et interventionnisme permanent et minutieux sur toutes les affaires jugées d'importance. De ce point de vue, la dictature personnelle de Staline apparaît aux antipodes de la dictature hitlérienne fondée sur le « principe charismatique » du Führer et sur un style de commandement « néo-féodal », qui laissait une grande marge de manœuvre aux gauleiter nazis dans leurs fiefs régionaux.

La mise en place de la dictature personnelle de Staline passe par l'élimination d'une grande partie des élites politiques, économiques et militaires issues de la première génération bolchevique, par la destruction de tous les liens politiques, personnels, professionnels ou administratifs générateurs de solidarités qui n'avaient pas pour origine l'adhésion inconditionnelle à la politique de Staline, et par la promotion d'une nouvelle strate de dirigeants qui devraient leur carrière au Guide et lui seraient totalement dévoués.

Ce processus se déroula, pour l'essentiel, dans les années qui précédèrent la Seconde Guerre mondiale, et tout particulièrement en 1936-1938, années de la « Grande Terreur ». Le renouvellement des cadres fut spectaculaire : plusieurs dizaines de milliers de responsables politiques, économiques et militaires furent arrêtés et exécutés. Au début de 1939, 293 des 333 secrétaires régionaux du parti et 26 000 des 33 000 hauts fonctionnaires de la nomenklatura étaient en poste depuis moins d'un an. L'élimination et le remplacement de 80 p. 100 des cadres et responsables communistes ne représenta cependant qu'un des aspects de cet épisode le plus meurtrier du stalinisme. Comme l'ont montré les archives, Staline, épaulé par Nikolaï Iejov, le commissaire du peuple à l'Intérieur, fut le grand ordonnateur des trois grands procès de Moscou, mettant en accusation les principaux dirigeants bolcheviques qui s'étaient opposés à lui par le passé (Zinoviev, Kamenev, Boukharine, Rykov) ; il planifia également les douze « opérations répressives secrètes de masse », destinées à « éliminer une fois pour toutes tous les éléments socialement nuisibles qui sapent les fondements de l'État soviétique » (directive du 30 juillet 1937). En seize mois (août 1937-novembre 1938), plus d'un million et demi de citoyens soviétiques furent arrêtés et condamnés (dont 800 000 à la peine de mort) par une juridiction d'exception dans le cadre de ces « opérations de masse », programmées sur une base de quotas régionaux indiquant le nombre d'individus à « faire passer en 1re catégorie » (peine de mort) ou en « 2e catégorie » (dix ans de camp).

Le vainqueur de Stalingrad, l'homme fort de Yalta

Churchill et Staline à la conférence de Yalta, 1945 - crédits : Keystone/ Getty Images

Churchill et Staline à la conférence de Yalta, 1945

La mémoire de ce crime de masse, gardé secret, fut totalement éclipsée – à l'intérieur comme à l'extérieur du pays – par le rôle majeur joué par l'Union soviétique dans l'écrasement du nazisme. La victoire de Stalingrad (2 février 1943) effaça à la fois la « Grande Terreur », mais aussi le pacte germano-soviétique du 23 août 1939, qui avait permis aux deux dictateurs, Hitler et Staline, de se partager une partie de l'Europe orientale, et à l'U.R.S.S. de retrouver grosso modo les frontières occidentales de l'Empire russe.

À partir de la fin des années 1930, Staline encourage et instrumentalise le nationalisme grand-russe, en habillant de l'expression « patriotisme soviétique » un chauvinisme ethnique russe – une politique pour le moins inattendue de la part d'un homme issu d'une minorité nationale, mais qui lui permet de s'assurer l'appui du peuple le plus important de l'Union, afin de combattre les ferments de désagrégation que représentent les nationalités du nouvel empire soviétique en expansion. S'il permet – temporairement – à Staline d'annexer des territoires peuplés de vingt-trois millions d'habitants, le pacte germano-soviétique ne sauve pas l'U.R.S.S. de l'agression nazie, qui intervient le 21 juin 1941. Le dictateur porte une responsabilité écrasante dans les désastres militaires soviétiques de 1941-1942. Cette responsabilité se situe à trois niveaux : une erreur globale d'appréciation de la menace nazie ; une politique d'équipement de l'armée trop tardive et incomplète, malgré d'indéniables progrès réalisés au cours des années 1930 ; une profonde désorganisation du commandement de l'Armée rouge à la suite des purges de 1937-1938. Ces erreurs coûtèrent à la société soviétique des millions de morts. En réalité, les Soviétiques gagnèrent la guerre non pas grâce à Staline, mais plutôt en dépit des erreurs stratégiques et tactiques qu'il commit, et au prix de pertes incomparables (26 millions de morts) dues à la barbarie nazie, mais aussi au peu de valeur qu'accordait le régime stalinien à la vie humaine.

Exacerbé par les atrocités nazies, le sentiment patriotique renforça le consensus social, qui fut l'arme principale de la survie de l'U.R.S.S. Très habilement, grâce à son remarquable sens politique, Staline parvint à identifier sa personne à la cause sacrée, celle de la patrie. Les soldats vont au combat en chantant : « V boï za rodinu, v boï za Stalina ! » (Combattons pour la patrie ! Combattons pour Staline ! »). Le culte de Staline, identifié à la patrie souffrante, combattante et enfin victorieuse, se propage, par l'intermédiaire des combattants, jusque dans les campagnes où la haine du système kolkhozien était restée très vive. La guerre et la victoire modifient profondément la relation entre Staline et la société soviétique, mais aussi l'image de Staline sur la scène internationale. La conférence de Yalta (4-11 février 1945) marque l'apogée du rôle international du dictateur soviétique. Jouant habilement des divergences entre Britanniques et Américains, et de la confiance que lui accorde Roosevelt, Staline pousse son avantage et obtient satisfaction sur des points fondamentaux, qui entérinent la place prééminente de l'U.R.S.S. alliée des démocraties : trois sièges (Russie, Ukraine, Biélorussie) à la conférence constitutive de l'O.N.U. ; la confirmation des frontières occidentales et orientales de la Pologne selon les vœux de Moscou ; la légitimation du Comité de Lublin (prosoviétique) comme « noyau du futur gouvernement polonais » ; la satisfaction des demandes de réparations formulées par les Soviétiques vis-à-vis de l'Allemagne.

Conférence de Yalta, 1945 - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Conférence de Yalta, 1945

Conférence de Yalta, 1945 - crédits : The Image Bank

Conférence de Yalta, 1945

Le « Petit Père des peuples »

Jdanov, alter ego politique de Staline - crédits : Hulton-Deutsch Collection/ Corbis/ Getty Images

Jdanov, alter ego politique de Staline

Dans les années d'après guerre, Staline, au faîte de son prestige, cumule les fonctions de secrétaire général du parti, de président du Conseil des ministres, de maréchal, généralissime et commandant en chef des forces armées. C'est durant ces années que le « culte de la personnalité » atteint son apogée. Le soixante-dixième anniversaire du « Petit Père des peuples », en décembre 1949, fut l'occasion de ce qui fut peut-être la plus extraordinaire manifestation d'adoration publique qu'un être humain ait suscitée au xxe siècle. « Car la vie et les hommes ont élu Staline/ Pour figurer sur terre leur espoir sans bornes », écrivait alors le poète français Paul Eluard. Malgré les innombrables manifestations d'idôlatrie et les concerts de louanges à la gloire du « Père des peuples », le dictateur se retranche de plus en plus dans un isolement soupçonneux, fuyant cérémonies et réceptions, ne connaissant de la vie du pays que les images embellies des rapports officiels. Les dernières années de Staline sont marquées par un net durcissement idéologique, après la relative libéralisation et le relâchement des contrôles sur la société durant la guerre. À partir de 1946 se développe une vaste offensive contre toute création de l'esprit dénotant de prétendues influences étrangères, contre l'« individualisme petit-bourgeois », le « formalisme » et le « cosmopolitisme ». Bientôt, la condamnation de celui-ci prend une tournure de plus en plus ouvertement antisémite : des milliers de Juifs sont arrêtés ou chassés de leur travail, surtout s'ils exercent dans les milieux de la presse, à l'université ou dans la médecine. Si l'un des plus proches collaborateurs de Staline, promu à la fin des années 1930 dans le « premier cercle » stalinien, Andreï Jdanov, apparaît comme le principal artisan de ce durcissement idéologique, appelé couramment « Jdanovschina », c'est en fait Staline qui dirige cette campagne. Il impose aussi, contre l'avis des généticiens, les « théories » d'un charlatan, Lyssenko, qui pousse jusqu'à la caricature les conceptions déterministes, en affirmant l'imposture des lois de Mendel et en proclamant l'hérédité des caractères acquis.

Derrière l'unanimité de façade, masquée par le culte de Staline, le dictateur vieillissant manœuvre habilement, réaffirmant sans relâche son pouvoir, arbitrant et instrumentalisant les conflits latents qui se développent entre les héritiers à sa succession. Dès la fin de la guerre, Staline écarte de toute vie publique et de tout rôle politique les principaux chefs militaires, auréolés du prestige de la victoire, et notamment le maréchal Joukov, le « vainqueur de Berlin », dont il craint qu'il ne lui porte ombrage. En 1948-1949, Staline dirige une vaste opération de purge contre la direction du Gosplan et l'appareil du Parti communiste de Leningrad. L'« affaire de Leningrad » coûte la vie à des centaines de cadres du parti accusés de « comploter avec les titistes dans le but de renverser le pouvoir soviétique ».

De plus en plus méfiant, Staline accuse publiquement, lors du XIXe congrès du parti convoqué en octobre 1952 (treize ans et demi après le XVIIIe), ses plus proches collaborateurs, Molotov, Mikoyan et Vorochilov, de « déviationnisme droitier » et de « soumission servile à l'Amérique ». C'est dans ce climat délétère de fin de règne qu'éclate, en janvier 1953, l'affaire du « complot des blouses blanches ». Un groupe de médecins juifs du Kremlin aurait tenté d'empoisonner des dirigeants soviétiques. Comme au moment de la « Grande Terreur » de 1936-1938, des milliers de meetings sont organisés pour exiger le châtiment des coupables et le retour à une véritable « vigilance bolchevique ». Le « complot des blouses blanches » marque à la fois le couronnement de la campagne « anticosmopolite » déclenchée quatre ans auparavant, et la probable ébauche d'une nouvelle purge générale que seule la mort de Staline allait permettre d'éviter. À ces deux dimensions s'en ajoute sans doute une troisième : la lutte entre les différentes factions des ministères de l'Intérieur et de la Sécurité d'État, soumis à des remaniements constants par Staline, qui avait toujours considéré la police politique comme le recours absolu, le seul corps de l'État-parti réellement sûr pour asseoir son pouvoir personnel. Comme le montrent ses annotations des procès-verbaux d'interrogatoires des « médecins-assassins », Staline suivit de très près, jusqu'à son dernier jour d'activité, le 28 février 1953, avant d'être terrassé par une attaque cérébrale le 5 mars, cette affaire révélatrice de la paranoïa grandissante du dictateur sur sa fin.

Staline retiré de la Place Rouge, 1961 - crédits : Pathé

Staline retiré de la Place Rouge, 1961

À peine quelques mois après la mort de Staline, son nom disparut presque totalement de la presse soviétique. En février 1956, dans son rapport secret au XXe congrès du parti, Nikita Khrouchtchev, qui avait été l'un des plus fidèles staliniens, dénonça le « culte de la personnalité » de Staline, ses multiples « erreurs », « excès » et « abus », brisant l'icône du « Père des peuples » afin de sauvegarder – pour quelques décennies encore – l'image du parti. Dans la Russie d'aujourd'hui, le communisme a été rejeté « aux poubelles de l'Histoire ». Paradoxalement, Staline, quant à lui, reste étonnamment populaire et de nouvelles statues sont édifiées à sa gloire. Pour la génération postcommuniste, Staline n'est ni le secrétaire général, ni l'ordonnateur des crimes de masse de la « Grande Terreur », ni le responsable de la grande famine de 1932-1933. Il est resté dans la mémoire collective comme le vainqueur de Stalingrad, l'homme qui a fait entrer la Russie dans une certaine modernité, a su préserver l'empire et porter au zénith la puissance et le prestige international de son pays.

— Nicolas WERTH

Bibliographie

Œuvres de Staline

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Études

R. Conquest, Stalin : Breaker of Nations, Weidenfeld and Nicolson, New York, 1991 (trad. franç., Staline, Odile Jacob, Paris, 1993)

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M. Kun, Stalin : an Unknown Portrait, C.E.U. Press, Budapest-New York, 2003

A. Litvin & J. Keep, Stalinism. Russian and Western Views at the Turn of the Millennium, Routledge, Londres-New York, 2005

S. Montefiore, Stalin : the Court of the Red Tsar, Weidenfeld & Nicolson, Londres, 2003

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A. B. Ulam, Staline. L'homme et son temps, 2 vol., Calmann-Levy-Gallimard, Paris, 1977

E. van Ree, The Political Thought of Joseph Stalin : a Study in Twentieth-Century Revolutionnary Patriotism, Routledge Curzon, Londres-New York, 2003

N. Werth, « Staline en son système dans les années 1930 », in H. Rousso dir., Stalinisme et nazisme. Histoire et mémoire comparées, éd. Complexe, Paris-Bruxelles, 1999.

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Staline fiché - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Staline fiché

Lénine et Staline, 1922 - crédits : Laski Diffusion/ East News/ Hulton Archive/ Getty Images

Lénine et Staline, 1922

Churchill et Staline à la conférence de Yalta, 1945 - crédits : Keystone/ Getty Images

Churchill et Staline à la conférence de Yalta, 1945

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