RUBENS PIERRE PAUL (1577-1640)
Carte mentale
Élargissez votre recherche dans Universalis
Une personnalité anversoise
Sa jeune renommée et ses relations le font bien vite nommer – dès 1609 – peintre de l'archiduc Albert et de son épouse l'infante Isabelle. Il jouit également d'appuis sûrs dans la municipalité d'Anvers en la personne de Nicolas Rockox dont le nom est lié à la réalisation de plusieurs importants tableaux d'autel de Rubens à Anvers. D'autres « humanistes » éclairés feront partie du cercle de ses amis, tels l'historien Caspar Gevaarts et le collectionneur Cornelius van der Geest. En 1609, il se marie avec Isabelle Brant, fille d'un secrétaire de la ville d'Anvers et s'établit en 1611 dans une somptueuse demeure peu à peu transformée en palais Renaissance où il installera ses riches collections d'antiques (l'actuelle Rubenshuis).
Le succès et la prospérité de Rubens se vérifient encore par l'importance de son atelier, qui attire de très nombreux talents, notamment ceux de Jordaens et du jeune Van Dyck dont la collaboration, à partir de 1617, fut aussi active qu'efficace. Il faut évoquer aussi le Rubens collectionneur, grand amateur de sculptures antiques et humaniste éclairé, qui conclut en 1618 avec l'ambassadeur anglais à La Haye, Dudley Carlton, un échange de ses propres œuvres contre une collection de bustes gréco-romains et commence en 1621 une très érudite correspondance avec le savant Peiresc, laquelle constitue une part essentielle de la monumentale Correspondance de Rubens éditée par Max Rooses en 1887-1909. Les commandes vastes et flatteuses se multiplient, émanant même de l'étranger : les plafonds de l'église des Jésuites d'Anvers en 1620 ; les cartons de tapisserie de l'Histoire de Decius Mus en 1617 ; les tableaux d'autel des jésuites de Neuburg en Allemagne, en 1619 ; à partir de 1622, les cartons de tapisserie de la suite de Constantin pour Louis XIII ; et surtout les immenses cycles des Vies d'Henri IV et de Marie de Médicis (le premier resté inachevé, l'autre peint de 1622 à 1625 et intégralement conservé au Louvre), commandés par la reine Marie de Médicis, alors régnante, etc. Parallèlement, son œuvre connaît une diffusion internationale par la gravure qui oblige l'artiste à demander en 1619-1620 des privilèges d'exclusivité en France, en Hollande (d'où un premier voyage dans les Pays-Bas du Nord en 1613) et dans le duché de Brabant. Avec Paul Pontius, Schelte a Bolswert et Christophe Jegher, Lucas Vorsterman sera l'un des interprètes attitrés de Rubens malgré un fâcheux état mental qui le poussera à attenter à la vie du peintre en 1622.
Henri IV reçoit le portrait de la reine et se laisse désarmer par l'amour, P. P. Rubens
Pierre Paul Rubens, «Henri IV reçoit le portrait de la reine et se laisse désarmer par l'amour», vers 1622-1625. Huile sur toile, 394 cm × 295 cm. Musée du Louvre, Paris.
Crédits : Bridgeman Images
1
2
3
4
5
…
pour nos abonnés,
l’article se compose de 11 pages
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par :
- Jacques FOUCART : conservateur des Musées nationaux, service d'études et de documentation, département des Peintures, musée du Louvre
Classification
Autres références
« RUBENS PIERRE PAUL (1577-1640) » est également traité dans :
GRANDES COMMANDES DE RUBENS - (repères chronologiques)
1602 À Rome, Rubens, est chargé par l'archiduc Albert, gouverneur des Pays-Bas, de décorer de trois panneaux la chapelle Sainte Hélène, dans l'église Santa Croce in Gerusalemme (aujourd'hui à l'hôpital de Grasse).1609 Dès son retour à Anvers, Rubens est chargé par la muni […] Lire la suite
VIE DE MARIE DE MÉDICIS (P. P. Rubens)
Réconciliée avec son fils Louis XIII en 1621, la reine-mère Marie de Médicis commanda à Rubens (1577-1640) deux séries de tableaux destinés à orner les galeries du palais du Luxembourg, sa résidence parisienne. Le premier cycle devait être consacré à la vie d'Henri IV, le second à la sienne. Seule cette série fut achevée, Rubens, […] Lire la suite
ANVERS
Dans le chapitre « Rubens et la peinture » : […] La peinture flamande de la première moitié du xvii e siècle est entièrement dominée par la figure de Pierre-Paul Rubens, qui a su réaliser magistralement la synthèse de la tradition autochtone et de l'art italien. Après un temps d'apprentissage à Anvers, il effectue un séjour de huit ans en Italie, et revient en Flandre en 1608. Cette date marque un tournant décisif dans la peinture flamande. En […] Lire la suite
ART (L'art et son objet) - Le faux en art
Dans le chapitre « Répression des faux » : […] L'accueil réservé aux faux au cours des âges fut très variable, et ce n'est que tardivement qu'ils ont été considérés comme des fraudes. Dürer, dans les poursuites qu'il fit en 1505 contre les faussaires vénitiens de ses gravures, obtint seulement du Sénat de la Sérénissime qu'il leur fût interdit d'utiliser son monogramme, non de mettre en vente ses imitations. Si sa veuve put faire admettre par […] Lire la suite
AUTOPORTRAIT, peinture
Dans le chapitre « Portraits de groupe » : […] Chacune des solutions précédentes se retrouve dans le portrait de groupe, attesté depuis au moins le xiv e siècle (Agnolo Gaddi, 1380 ?, Offices). Ce type de figuration recouvre cependant des intentions très diverses : au xvii e siècle, par exemple, tantôt l'artiste se met en évidence parmi les siens, et c'est alors une confidence sur sa vie privée (et son rang social) qu'il nous délivre (P. P. […] Lire la suite
COLOSSAL, art et architecture
Dans le chapitre « Ambitions colossales à l'époque moderne » : […] Les témoignages écrits sur ces statues, les énormes figures exhumées lors de fouilles comme celles qui furent découvertes sous le pontificat de Paul III (1534-1549) dans les thermes de Caracalla et qui entrèrent aussitôt dans les collections des Farnèse ( Hercule , Flore , Le Taureau du musée de Naples) ont inspiré les sculpteurs maniéristes. À Florence, le David de Michel-Ange (1501-1504) f […] Lire la suite
COURS DE PEINTURE PAR PRINCIPES, Roger de Piles - Fiche de lecture
Dans le chapitre « Un amateur d'art militant et pédagogue » : […] Diplômé de philosophie et de théologie, précepteur du fils d'un président au Grand Conseil, Michel Amelot, puis secrétaire et diplomate, peintre amateur et ami de peintres proches de Simon Vouet, collectionneur, voyageur (longs séjours en Italie, aux Pays-Bas, en Allemagne, etc.), Roger de Piles, après avoir assisté aux conférences de l'Académie, fut honoré d'une place de conseiller par son protec […] Lire la suite
CYCLE, peinture
On entend par cycle de peinture une grande composition narrative se divisant en épisodes et exigeant une grande surface de développement. Techniques et supports les plus généralement employés sont la fresque et la peinture à l'huile sur tableaux. Impliquant une lecture en continuum, le cycle aborde deux thèmes principaux : religieux tout d'abord, puis profane. C'est en Italie que naquirent les gra […] Lire la suite
DELACROIX (1798-1863) (exposition)
Dans le chapitre « Le temps des grands décors » : […] La monumentale Médée furieuse (1838, Lille, palais des Beaux-Arts), qui fait écho dans les tons chauds à l’allégorie moderne de La Grèce sur les ruines de Missolonghi (1826, Bordeaux, musée des Beaux-Arts), est emblématique de ce « besoin de faire grand » qui caractérise la période suivante, entre 1835 et 1855, jalonnée par la réalisation de grands décors officiels (salon du Roi puis bibliothèqu […] Lire la suite
ELSHEIMER ADAM (1578-1610)
Le plus célèbre des peintres allemands du xvii e siècle. Adam Elsheimer est, à vrai dire, un artiste dont le retentissement exceptionnel eut des dimensions supranationales. Par son langage du clair-obscur et la perfection de ses petits tableaux, il a avec Caravage (carrière fulgurante analogue arrêtée par une mort précoce, en 1610, pour l'un comme pour l'autre) un rôle déterminant dans l'élaborat […] Lire la suite
Voir aussi
Pour citer l’article
Jacques FOUCART, « RUBENS PIERRE PAUL - (1577-1640) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 01 février 2023. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/pierre-paul-rubens/