- 1. Définition des pesticides
- 2. Pourquoi utiliser des pesticides ?
- 3. Les différentes familles de pesticides
- 4. Les pesticides et la réglementation européenne
- 5. Les substances actives des pesticides
- 6. Les modes d’action des pesticides
- 7. Les quantités épandues de pesticides
- 8. Les résidus de pesticides dans les aliments
- 9. Les résidus de pesticides dans l’environnement
- 10. Les effets sur la santé humaine
- 11. Les effets sur les animaux
- 12. Quel futur pour la protection des cultures ?
- 13. Bibliographie
- 14. Sites internet
PESTICIDES
Pourquoi utiliser des pesticides ?
La protection des cultures est apparue il y a fort longtemps. Le soufre est utilisé en Grèce antique, dès 1 000 avant J.-C. L’arsenic est recommandé dès le début de notre ère en tant qu’insecticide par Pline l’Ancien, naturaliste romain, et les aconits (plantes de la famille des Renonculacées) sont employés au Moyen Âge pour lutter contre les rongeurs. Au xixe siècle, l’utilisation des pesticides a suivi les progrès de la chimie minérale qui prend son essor et autorise la mise sur le marché de traitements fongicides (contre les champignons) à base de mercure ou de sulfate de cuivre, telle la bouillie bordelaise (mélange de sulfate de cuivre et de chaux qui permet de lutter contre le mildiou, champignon parasite de la vigne et de la pomme de terre). Après la Seconde Guerre mondiale, les pesticides profitent cette fois du développement de la chimie organique avec l’apparition d’un grand nombre de composés de synthèse. Les recherches militaires avaient déjà perfectionné des gaz de combat (gaz sarin, gaz moutarde), qui sont efficaces contre les insectes, ou des herbicides tels que l’agent orange (le 2,4 dichlorophénoxyacétique ou 2,4-D) qui a été utilisé comme défoliant pendant la guerre du Vietnam (1954-1975). Dans les années 1950, des insecticides organochlorés comme le DDT (dichlorodiphényltrichloroéthane) ont été utilisés en grandes quantités en médecine préventive, pour détruire le moustique vecteur du paludisme, et en agriculture, pour l’élimination des doryphores.
Si depuis deux mille ans les techniques de production agricole se sont profondément modifiées et les rendements considérablement améliorés, les pertes de récoltes occasionnées par les insectes, les champignons et les adventices (« mauvaises herbes ») demeurent considérables. Elles atteignent en effet fréquemment 30 à 40 p. 100 de la production potentielle (voire la totalité dans les cas extrêmes) dans les pays en développement. Dans les pays développés, l’importance des dégâts est étroitement liée aux conditions climatiques, notamment pour les champignons dont le développement est favorisé par l’humidité. Rappelons ainsi qu’en 1845 un champignon parasite, le mildiou, se propagea dans les cultures et provoqua une famine faisant près de un million de morts en Irlande.
En France, la nuisibilité moyenne des maladies est aujourd’hui de l’ordre de 17 quintaux par hectare (q/ha) pour un blé non traité, de 7 q/ha pour le pois et de 8 tonnes par hectare (t/ha) pour la pomme de terre. En l’absence de protection, les dégâts causés par les insectes sont, quant à eux, estimés, en moyenne, à 10 q/ha pour le blé, 13 pour le maïs et 7 sur le pois, soit un taux de perte moyen d’environ 15 p. 100 pour ces trois cultures. Enfin, s’agissant des adventices, la concurrence avec les cultures peut entraîner des pertes de 5 q/ha pour le blé, 20 sur le maïs et jusqu’à 10 tonnes pour les pommes de terre.
Outre la limitation des pertes physiques, l’utilisation de fongicides sur les céréales contribue également à lutter contre certains champignons (Fusarium) susceptibles de produire des mycotoxines dangereuses pour la santé humaine et animale.
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Écrit par
- Alain BLOGOWSKI : adjoint au délégué interministériel aux industries agroalimentaires et à l'agro-industrie
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