Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

NORVÈGE

Nom officiel

Royaume de Norvège (NO)

    Chef de l'État

    Le roi Harald V (depuis le 17 janvier 1991)

      Chef du gouvernement

      Jonas Gahr Støre (depuis le 14 octobre 2021)

        Capitale

        Oslo

          Langues officielles

          Norvégien (nynorsk et bokmål), same 1

            Unité monétaire

            Couronne norvégienne (NOK)

              Population (estim.) 5 578 000 (2024)
                Superficie 384 483 km²

                  Une indépendance menacée (1905-1970)

                  L'union des partis contre la tutelle suédoise ne survécut pas à l'indépendance et à la retraite de Christian Michelsen de la présidence du Conseil en octobre 1907. Néanmoins la gauche (Venstre) maintint, en général, sa suprématie pendant les douze années suivantes. Le suffrage quasi universel fut appliqué en 1900, élargi aux femmes en 1913. Une rupture se produisit, en 1908-1909, dans la gauche libérale à propos des restrictions aux investissements capitalistes étrangers. Les réformes sociales s'accélérèrent, la révolution industrielle entraînant des mutations économiques et sociales : assurance contre les accidents, secours aux chômeurs, hospitalisation, assurances sociales (1914).

                  Une démocratie travailliste et neutre (1914-1939)

                  En dépit de ses sympathies pour la Grande-Bretagne, la Norvège resta neutre pendant la Première Guerre mondiale, mais perdit 49,3 % (1,24 Mt) de sa flotte de commerce, qui rendit toutefois d'importants services aux Anglais. Cette non-belligérance enrichit la spéculation, mais aigrit les rapports entre le capital et le travail. L'après-guerre fut marquée par une grave crise : effondrement des prêts et diminution des constructions navales (8e rang en 1923), mévente, incertitudes monétaires, nombreux paysans accablés de dettes hypothécaires. Le parti travailliste norvégien, qui datait de 1887, vit augmenter ses voix, mais, faute d'une représentation plus exactement proportionnelle, ne pouvait envoyer au Parlement que la moitié des députés auxquels il aurait pu prétendre. Après la réforme électorale de 1921, qui instituait le scrutin de liste, les travaillistes devinrent en 1927 le parti le plus fort au Storting, avec cinquante-neuf sièges. Dès 1928, ils formaient, mais provisoirement, le ministère, les partis bourgeois se groupant pour constituer des cabinets de coalition. L'administration libérale domina avec J. L. Mowinckel, un armateur, de 1924 à 1926, de 1928 à 1931 et de 1933 à 1935. Il fut relayé par des conservateurs, puis par des agrariens. Enfin les travaillistes l'emportèrent en mars 1935 avec Johan Nygaardsvold qui resta à la tête du gouvernement – en exil à Londres à partir de 1940 – jusqu'après la libération du pays, à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

                  La Société des Nations reconnut la suzeraineté de la Norvège sur le Spitzberg. La Norvège réclamait le Groenland (Grønland) oriental au Danemark, dont la souveraineté fut confirmée en 1933 par la Cour de La Haye.

                  Pendant les dix années qui précédèrent le second conflit mondial, la Norvège fut sévèrement touchée par la crise économique internationale. Le chômage affectait plus de 30 % des salariés de l'industrie, favorisant l'implantation du socialisme. La reprise était cependant nette en 1937. Mais le contrôle étatique n'a cessé de s'étendre. L'Office national agricole, créé en 1928, possède le monopole de l'importation des céréales et achète également tous les grains produits dans le pays.

                  Entre l'Angleterre et l'Allemagne (1940-1945)

                  Comme les autres pays scandinaves, le royaume de Norvège était strictement attaché à sa neutralité. Déçu par la Société des Nations pendant la guerre d'Abyssinie, le gouvernement norvégien annonça, en avril 1938, son intention de s'abstenir de toute participation à un conflit armé. En octobre 1939, les États nordiques l'affirmaient solennellement à Stockholm. Mais la situation géographique comme les intérêts économiques du pays mettaient en péril, plus encore qu'en 1914-1918, la sécurité de la Norvège. D'une part, le gouvernement d'Oslo laissait les Britanniques disposer de ses pétroliers ; d'autre part, il autorisait les Allemands à acheminer le fer suédois par le port de Narvik en utilisant ses eaux territoriales.[...]

                  La suite de cet article est accessible aux abonnés

                  • Des contenus variés, complets et fiables
                  • Accessible sur tous les écrans
                  • Pas de publicité

                  Découvrez nos offres

                  Déjà abonné ? Se connecter

                  Écrit par

                  • : agrégé de l'Université, professeur émérite à l'université de Paris-Sorbonne, docteur d'État, docteur honoris causa de l'université d'Aalborg (Danemark)
                  • : professeur émérite (langues, littératures et civilisation scandinaves) à l'université de Paris-IV-Sorbonne
                  • : directeur honoraire de l'Institut de géographie de l'université de Paris
                  • : maître de conférences à l'université de Caen
                  • : professeur à l'université de Lille-III
                  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Pour citer cet article

                  Marc AUCHET, Régis BOYER, Georges CHABOT, Universalis, Lucien MUSSET et Claude NORDMANN. NORVÈGE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                  Médias

                  Norvège : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Norvège : carte physique

                  Norvège : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Norvège : drapeau

                  Bjørnstjerne Bjørnson - crédits : Robert Sennecke/ ullstein bild/ Getty Images

                  Bjørnstjerne Bjørnson

                  Autres références

                  • NORVÈGE, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • ANTARCTIQUE

                    • Écrit par Pierre CARRIÈRE, Edmond JOUVE, Jean JOUZEL, Gérard JUGIE, Claude LORIUS
                    • 16 481 mots
                    • 24 médias
                    ...au continent austral. Ce sont : la Grande-Bretagne (suivie de deux membres du Commonwealth, l'Australie et la Nouvelle-Zélande), la France et la Norvège. On a appelé ces pays les « possessionnés ». En appliquant la théorie de la découverte, ils se sont mutuellement reconnu des secteurs...
                  • ARCTIQUE (géopolitique)

                    • Écrit par François CARRÉ
                    • 6 852 mots
                    • 2 médias
                    ...l'archipel arctique qui termine le continent, et l'Alaska appartient aux États-Unis qui ont acheté cette colonie russe en 1867. En Europe du Nord-Ouest, Norvège et Danemark bordent l'Arctique. La première occupe l'extrémité septentrionale de la péninsule scandinave avec la province du Finnmark...
                  • BERGEN

                    • Écrit par Jean Maurice BIZIÈRE
                    • 273 mots
                    • 1 média

                    Comme l'indique l'étymologie (bjorgvin signifiant la prairie au milieu des montagnes), Bergen possède comme Rome la caractéristique d'être une ville aux sept collines. Située au fond du Byfjord dans une région montagneuse de la Norvège du Sud-Ouest, elle se tasse sur une plate-forme...

                  • BÉTHOUART MARIE ANTOINE (1889-1982)

                    • Écrit par Charles-Louis FOULON
                    • 929 mots

                    Fils d'un conservateur des hypothèques, Marie Antoine Émile Béthouart naît à Dole (Jura) le 17 décembre 1889. Reçu à Saint-Cyr en 1909, dans la promotion des futurs général de Gaulle et maréchal Juin, il fait la Première Guerre mondiale dans l'infanterie.

                    En mission d'instruction...

                  • Afficher les 53 références

                  Voir aussi