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Du volumen au codex
La révolution du codex
À partir du ier siècle de notre ère, en revanche, s'est produite à l'intérieur de l'Empire romain une évolution qui durera trois siècles pour aboutir à la substitution du codex au volumen. Jusqu'alors, dans le bassin méditerranéen, le livre était ordinairement copié sur un rouleau de papyrus, le volumen, dont l'origine est presque contemporaine de l'apparition de l'écriture en Égypte.
Le codex est, quant à lui, formé par l'assemblage de feuilles pliées en deux, groupées en cahiers reliés par une couture. Comme le suggère son nom d'origine latine, cette forme de livre a dû naître en milieu romain, car il n'existe pas de terme grec pour la désigner. On a d'abord appelé « codex » un assemblage de plusieurs tablettes à écrire, tablettes de bois enduites ou non de cire ou tablettes d'ivoire, attachées par des fils et qui servaient à transcrire toutes sortes de textes généralement destinés à être très vite effacés. Chez Caton l'Ancien, au iie siècle avant J.-C., les mots codex et tabulae sont interchangeables.
Ce sont certainement les Romains qui franchirent une étape supplémentaire en remplaçant les planchettes de bois par un matériau plus mince et plus souple, le parchemin, qu'ils utilisaient au moins depuis le milieu du iie siècle avant J.-C. Deux passages d'Horace (Satires, II, 3, 1-2, et Art poétique, v. 386-390) montrent que des auteurs se servaient pour leurs brouillons de parchemin. Ce support permettait d'effacer facilement l'écriture, tout comme les tablettes de cire. Vers 90 après J.-C., le grammairien Quintilien confirme cette pratique dans un passage de ses Institutions oratoires où il fait allusion à de véritables carnets de notes en papyrus et en parchemin. Ces carnets ne sont évidemment pas des livres au sens où nous l'entendons actuellement ; mais un auteur contemporain de Quintil [...]
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Écrit par :
- Emmanuèle BAUMGARTNER : professeur de littérature française à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle
- Geneviève HASENOHR : archiviste-paléolographe, docteur ès- lettres, directeur de recherche au C.N.R.S.
- Jean VEZIN : directeur d'études à l'École pratique des hautes études (IVe section, sciences historiques et philologiques)
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Pour citer l’article
Emmanuèle BAUMGARTNER, Geneviève HASENOHR, Jean VEZIN, « MANUSCRITS - Histoire », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 22 janvier 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/manuscrits-histoire/