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CHARLEMAGNE (742-814)

Le plus prestigieux des souverains de la seconde dynastie franque, à qui il a donné son nom («  Carolingiens »), poursuivit la politique d'expansion du royaume inaugurée par ses prédécesseurs et se trouva, vers la fin du viiie siècle, à la tête d'un groupement de territoires qui s'étendaient de la marche d'Espagne à la Pannonie, de la mer du Nord au centre de l'Italie. Cette zone immense, qui correspondait à la plus grande partie de l'Occident, reçut son unité passagère du titre impérial auquel Charlemagne accéda le 25 décembre 800. La construction cependant était fragile et fut emportée moins d'un tiers de siècle après la mort de l'empereur.

Charlemagne - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Charlemagne

700 à 800. De 'Abd al-Malik à Charlemagne - crédits : Encyclopædia Universalis France

700 à 800. De 'Abd al-Malik à Charlemagne

Le successeur de Pépin

Fils aîné de Pépin III et de Berthe dont le père, Caribert, comte de Laon, appartenait à la haute aristocratie mérovingienne, Charlemagne naquit en 742, peut-être le 2 avril, peut-être dans un des palais royaux de la vallée de l'Oise ou de l'Aisne. Si son instruction première fut certainement négligée, comme l'était à ce moment-là celle des laïcs, il semble cependant avoir été initié par Pépin à la connaissance des hommes, à la pratique gouvernementale et aux devoirs de la royauté à l'égard de l'Église. Il assista tout jeune à la visite que fit à son père le pape Étienne II et reçut, des mains de ce dernier, le sacre royal (754). Avant de mourir, Pépin, fidèle à la coutume qui avait longtemps prévalu chez les Mérovingiens, partagea le royaume entre ses deux fils (768) ; les régions qui furent attribuées à Charles entouraient celles de son frère Carloman comme d'un arc de cercle : c'étaient l' Austrasie avec ses dépendances germaniques (Frise occidentale, Hesse, Franconie, Thuringe), la Neustrie et l'Aquitaine maritime.

Les deux rois, qui résidaient à quelque distance l'un de l'autre, Charles à Noyon, Carloman à Soissons, ne s'entendaient guère. En vain leur mère essaya de les rapprocher. Pour prévenir des motifs de conflit au dehors, elle négocia le mariage de Charles avec une fille de Didier, roi des Lombards. Mais cette politique ne fit qu'aggraver la situation parce qu'elle isola Carloman et qu'en Italie Didier se crut libre de reprendre ses manœuvres contre la papauté. La mort de Carloman (771) épargna aux Francs la guerre ouverte entre les deux frères. Charles répudia la princesse lombarde et, sans réserver les droits de ses neveux, prit aussitôt possession de l'héritage de son frère. Il unit ainsi toute la Francie sous sa direction : un grand règne commence alors, dont l'aspect le plus visible est l'expansion, la « dilatation » du royaume.

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Écrit par

  • : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Dijon

Classification

Pour citer cet article

Robert FOLZ. CHARLEMAGNE (742-814) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Charlemagne - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Charlemagne

700 à 800. De 'Abd al-Malik à Charlemagne - crédits : Encyclopædia Universalis France

700 à 800. De 'Abd al-Malik à Charlemagne

Empire carolingien - crédits : Encyclopædia Universalis France

Empire carolingien

Autres références

  • COURONNEMENT IMPÉRIAL DE CHARLEMAGNE

    • Écrit par Pascal BURESI
    • 212 mots

    Le couronnement de Charlemagne consacre le rôle européen du monarque. Sacré roi des Francs en 754, à l'initiative de son père, Pépin III dit le Bref, et en même temps que lui, Charles accède au trône en 768 ; il le partage avec son frère Carloman jusqu'à la mort de celui-ci, en...

  • AIGLE IMPÉRIALE

    • Écrit par Hervé PINOTEAU
    • 542 mots

    Oiseau de Zeus puis de Jupiter, patron de Rome, l'aigle fut employé par les Barbares qui le considéraient comme le symbole de l'Être suprême (Édouard Salin). Des indices prouvent que Charlemagne l'employa au sommet du mât de ses navires (denier de Quentovic, après 804) et en mit...

  • AIX-LA-CHAPELLE

    • Écrit par Francis RAPP
    • 871 mots
    • 1 média

    Chef-lieu de district dans le Land de Rhénanie-du-Nord - Westphalie, Aix-la-Chapelle (en allemand, Aachen), dont la population était de 243 330 habitants en 2014, est une ville thermale et un centre culturel au riche passé.

    Le nom d'Aix-la-Chapelle (en latin Aquae Grani, ou Aquisgranum) est...

  • AIX-LA-CHAPELLE, histoire de l'art et archéologie

    • Écrit par Noureddine MEZOUGHI
    • 1 001 mots
    • 2 médias

    Aix connut son apogée quand Charlemagne s'y installa définitivement, en 794. Il entreprit alors la construction d'un vaste palais sur un plan régulier imité de l'Antiquité romaine. L'ensemble a malheureusement disparu, à l'exception de la célèbre chapelle...

  • ALCUIN, lat. ALBINUS FLACCUS (730 env.-804)

    • Écrit par Marcel PACAUT
    • 193 mots
    • 1 média

    Clerc anglo-saxon, né à York, Alcuin fut dans cette ville l'élève d'Aelbert, auquel il succéda à la tête de l'école cathédrale. Il fut alors regardé comme l'un des maîtres de la culture chrétienne anglaise. En 782, il est appelé par Charlemagne pour présider l'école...

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Voir aussi